Depuis plusieurs jours les médias publient des articles sur un changement significatif dans l’idéologie et la stratégie du Hamas.
Certains correspondants et commentateurs écrivent avec un certain enthousiasme que le Hamas s’apprête à amender sa Charte, va rompre ses liens avec la confrérie des Frères musulmans, et serait même prêt à reconnaître Israël dans les lignes d’avant juin 1967.
On nous explique que le Hamas veut sortir de son isolement régional et international et donc ce mouvement palestinien est devenu plus « sage et plus pragmatique ». D’ores et déjà, des diplomates et parlementaires occidentaux, dont des Français, exigent que l’on gomme le Hamas de la liste des organisations terroristes et que l’Union européenne devrait sans attendre reconnaître « la légitimité » de ce mouvement palestinien.
En réalité, les dirigeants du Hamas ont choisi la ruse et la manipulation. Ils se trouvent de plus en plus contestés par leur propre population. Ces dirigeants sont corrompus et vivent dans des palaces. Les sommes fabuleuses que le Qatar et l’Europe ont transmises au Hamas, dont de l’argent du contribuable français, ont été utilisées non pas pour construire des écoles et des hôpitaux mais pour creuser des tunnels et fabriquer des bombes et des explosifs, dans le but de se préparer à un prochain round avec Israël.
Rappelons une fois encore que Tsahal s’est retiré définitivement de Gaza depuis août 2005. L’Etat d’Israël a rasé de la carte des villages florissants et a sacrifié plus de 8 000 familles pour mettre un terme définitif à l’occupation de ce territoire maudit.
En dépit de ces concessions douloureuses, la terreur du Hamas se poursuit et se propage. Les leaders du Hamas sont en premier chef responsables du blocus maritime légitime imposé par Tsahal. Leur politique désastreuse a transformé la bande de Gaza en une gigantesque souricière et a plongé le peuple palestinien dans la misère et le désespoir.
Pour celui qui a la mémoire courte, nous conseillons de lire et relire les différentes publications du Hamas et notamment sa Charte publiée le 18 août 1988 (en annexes). Rappelons que le Hamas est une branche de la confrérie des Frères musulmans fondée en Egypte par l’imam Hassan al Banna, grand-père de Tarik Ramadan…
Pour cette confrérie, l’allégeance à Allah est totale. Pour le fondateur et le chef spirituel du Hamas, cheikh Ahmed Yassine (tué par Tsahal le 22 mars 2004), l’engagement du mouvement de résistance islamique est sans équivoque : « L’islam effacera Israël de la terre !»
Le 16 janvier 1990, le Hamas a publié un Livre blanc (79 pages) qui explique son idéologie, qui doit être appliquée par étapes :
– Poursuivre la lutte armée et les actions violentes en Palestine occupée jusqu’au départ du dernier sioniste.
– Mettre l’accent sur l’Islam dans la solution du problème palestinien.
– Refuser toute négociation avec Israël et rejeter tous les plans américains.
– Le leadership religieux islamique doit être le seul accepté par les Palestiniens.1
Le Hamas applique jusqu’à ce jour tous ces principes. Il sème la terreur, même contre ses compatriotes et sabote systématiquement toute tentative de reprendre les négociations de paix. Mahmoud Abbas est toujours persona non grata à Gaza. Le Hamas n’a pas changé de politique et son idéologie demeure la même en dépit des apparences et des déclarations soi-disant modérées.
Cette organisation islamique fait partie du “djihad mondial” et considère toujours Israël comme faisant partie de « l’entité de la terre sainte musulmane », un territoire où les Juifs n’ont pas le droit de vivre. Au sein de ce mouvement homogène et structuré, il n’existe pas de modérés ni d’extrémistes. Ils sont partagés entre militaires terroristes et hommes politiques, impliqués dans l’infrastructure de la protection sociale.
Tous les membres du Hamas, sans exception, sont sous la férule des Frères musulmans. Ils ont adopté une vision du monde qui prévoit l’extermination d’Israël, comme le prônent les fondateurs de la confrérie islamique et l’Iran des Ayatollahs. Ils bafouent les droits élémentaires de l’homme et de la femme. Ils n’envisagent pas une réconciliation sérieuse avec l’Autorité palestinienne, leur priorité demeure de s’emparer du pouvoir palestinien.
Pour des raisons tactiques et devant les pressions égyptiennes et européennes, le Hamas déclarera probablement qu’il fera la distinction entre les Juifs et les Israéliens sionistes. Taxés d’antisémites et de négationnistes, les dirigeants du Hamas veulent prouver aux yeux de la communauté internationale que leur combat est uniquement nationaliste, une lutte de résistants contre l’occupation israélienne. Il s’agit d’une stratégie par étapes qui a pour but de chasser les Juifs israéliens non seulement des Territoires mais de toute la Palestine.
Quant à l’hypothèse de rompre les liens avec la confrérie des Frères musulmans, il s’agit simplement d’un ravalement de façade pour plaire au président égyptien Sissi qui combat sans pitié ses opposants islamiques dans son pays et surtout dans le Sinaï.
En conclusion, rien ne changera fondamentalement au sein du Hamas et toute information sur ce sujet est à vérifier à la loupe, avec vigilance et sans aucune illusion.
Freddy Eytan
ANNEXE : LA CHARTE DU HAMAS
http://jcpa-lecape.org/la-nouvelle-charte-du-hamas-illusion-doptique/
Il y a bien des cons qui croient qu’un tigre peut devenir végétarien….
Donc le Hamas est devenu un petit mouton blanc (n’exagérons pas : gris ça suffira).
Pour avoir vécu (de loin) la guerre des 6 jours en 1967, je peux témoigner de la sympathie de toutes les nations européennes, même la France (eh oui !) à l’époque , et les manifestations monstres en soutien à Israel dans toutes les grandes villes françaises, ainsi que les appels à la solidarité lancés par des présentateurs télé et radio de l’époque, malgré le début de revirement des alliances initié par le général de Gaulle. A cet égard, il serait complètement fou et suicidaire d’accepter un retour aux frontières d’avant 1967, alors qu’Israel a dû faire front à l’époque à une coalition d’états arabes farouchement déterminés à rayer Israel de la carte. Trop de concessions ont déjà été octroyées aux palestiniens en pure perte.