Vous y croyez vous à ces histoires de cabinet noir ? par André Mamou

Vous y croyez vraiment à ce mystérieux cabinet noir qui, depuis l’Élysée, centraliserait  les informations concernant les adversaires politiques ?

Et d’abord pourquoi depuis l’ Élysée ? On peut très bien depuis  Bercy ou de l’un de ses services hors siège faire le travail, par exemple avec l’aide des fonctionnaires de Tracfin qui ont accès à tous les comptes en Banque et à tous leurs mouvements.  

François Fillon, Premier Ministre puis concurrent de Nicolas Sarkozy se présente comme le Monsieur Propre du parti Les Républicains. Ça mérite bien un petit coup d’œil à ses comptes. Comme tant d’autres députés il a choisi de garder les sommes mises à sa disposition au titre de la réserve parlementaire en désignant son épouse et deux de ses enfants comme assistants . C’est déclaré, ça paye des charges sociales et ça gonfle la masse imposable au titre de l’impôt sur le revenu. C’est légal. Et c’est ce que font beaucoup de parlementaires de tous les bords. Mais on pourrait qualifier cela d’emplois fictifs.

On ne peut pas prouver la réalité de leur travail et il est difficile de prouver le contraire, l’instruction dira ce qu’il y a lieu d’en penser. La mise en examen s’est faite à la vitesse des Tribunaux militaires en temps de guerre. Pourquoi ?

 » JETÉ AUX CHIENS « 

Ça ne vous choque pas qu’un justiciable soit  » jeté aux chiens » comme disait François Mitterrand à propos de Pierre Beregovoy ? La présomption d’innocence ne s’appliquerait pas aux adversaires politiques ?

Et puis on nourrit le dossier, probablement avec des rapports d’écoutes, des filatures, des interviews. On rajoute le soupçon de salaires de complaisance chez un éditeur ami, on évoque les costumes offerts par un ami fortuné, les bénéfices de la société de conseil.

Bruno Le Roux est nommé ministre de l’ Intérieur. On le contraint à la démission trois mois après puisqu’il avait désigné comme assistantes ses filles mineures et occupées par ailleurs. Et son exemple devrait inciter Fillon à faire de même ou alors à montrer aux électeurs comment il aurait dû se conduire. Et si Bruno Le Roux dont on n’ignorait rien n’avait été Ministre que pour jouer ce rôle de chèvre ?

Crédits photo : Capture France 2

L’Emission politique de France 2 jeudi soir devait permettre à François Fillon de présenter son programme. Ce fût un piège à lui tendu. Le candidat à dû consacrer son temps de parole à défendre son honnêteté et à repousser les assauts visant à l’humilier et à le désarçonner.

D’abord Christine Angot, écrivaine, dans son personnage de virago méprisante et insultante. Elle fut tellement excessive et ridicule  que François Fillon s’en trouva ragaillardi. Ensuite les aides soignantes refusant toute augmentation de leur temps de travail même en gagnant davantage, pour garder leur avantage secret : 35 heures de travail en 3 jours puis 4 jours  » off » pour se reposer ou travailler par ailleurs. Et Aurélie Filipetti, ancienne Ministre et toujours socialiste rose vif tirant sur le rouge, dévidant son ode aux fonctionnaires et aux politiques qui ont pour résultat 6 millions de chômeurs et 9 millions de pauvres.

CABINET NOIR : LE NI NI

Franςois Fillon se défendit vaillamment, pointant le rôle de François  Hollande dans toutes ces attaques, la hargne des autorités judiciaires que la séparation des pouvoirs n’arrête pas alors qu’elles empêchent le déroulement normal d’une consultation électorale. Il parla du cabinet noir à l’ Élysée. Non ,démentit le Président. Le journaliste ,un des auteurs du livre à paraître sur la Place Beauvau déclara qu’il n’avait jamais affirmé que ce cabinet noir existât. En fait Il avait dit que l’on n’avait pas de preuves de son existence… ni qu’il n’y en eût point… France 2 et les journaux hostiles à la Droite estimèrent que le ni ni signifiait simplement que le journaliste avait démenti. C’est simplement inexact. En lisant son texte, on constate qu’il décrit l’action d’un cabinet noir mais selon la manière du Canard enchaîné, il évite d’affirmer se contentant d’allusions et de restrictions qui ne trompent pas le lecteur et permettent à celui qui voudrait s’abriter des les mettre en avant .

Les ralliements se multiplient pour Macron qui va hériter des poids lourds du PS tandis que Hamon additionne les trahisons de ses anciens amis. Fillon continue inlassablement à parcourir le pays pour essayer de recoller aux deux premiers des sondages, Macron et Marine Le Pen. Les 19 à 20 % des électeurs qui lui font confiance et qui ne changeront pas d’ avis sont un socle respectable. Cette élection présidentielle sans Sarkozy, Juppé, Hollande, Valls, sans candidat écologiste, est pleine de bruit et de fureur et on ne connaîtra la fin qu’à la fin.

André Mamou

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7 Comments

  1. Il ne s’agit plus de la moralité de M. Fillon ou de son avenir pénal. M. Fillon a déjà commis une faute contre la France en compromettant gravement notre prestige international. Il a compromis l’autorité du CRIF en transformant celui-ci en organe électoral.
    Aujourd’hui, nous sommes malheureusement au delà ce ces tristes péripéties.

    M. Fillon, à qui A2 faisait le cadeau d’un écrivain excité qui ne pouvait que le servir, a CHOISI de mettre en cause la légitimité du Président de la République. Pour celui-ci, je n’aime pas l’homme et je conteste la fonction, mais nous savons que nous devons vivre à l’intérieur de certaines règles républicaines.
    M. Fillon s’était déjà présenté comme une victime innocente, victime d’un complot médiatique, victime d’un coup d’Etat institutionnel, victime de la justice et des juges, victime de ceux qui lui font des cadeaux obscènes, victime de ceux qui signent un contrat avec une société pour laquelle ses seuls talents ne pourraient être que le trafic d’influence. Victime abattue, assassinée, à la tête coupée.

    Cette hystérie de la victime va-t-elle prendre fin un jour?
    M. Fillon dénonçait un « système », dont il fait partie depuis 33 ans et qui le nourrit comme fonctionnaire. Il dénonce un complot du président de la République, complot contre se personne, sa candidature. Contre le candidat inflexible qui fera triompher le peuple contre les comploteurs, suivant l’exemple de M. Berlusconi.
    Il passe du populisme irresponsable à la subversion revendiquée.

    Trop, c’est trop! Nous ne sommes pas une vague dictature du tiers monde, sans tradition démocratique! M. Fillon se place au delà de la rédemption morale qu’il devrait rechercher comme catholique. Il se place au delà de toute rédemption politique. M. Fillon se place en dehors de la République. Après son échec électoral, il devra disparaître de la scène politique. Il restera à la Droite, pilier historique de notre système démocratique, le travail de retrouver sa dignité. Il restera aux Français à réfléchir sur ce scrutin dangereux qui fait tout dépendre d’un seul homme.

    • Faudrait-il attendre son échec électoral pour disparaître ?
      S’il avait un code d’honneur, il aurait déjà disparu.
      Mais il est convaincu de la grande naïveté du Peuple, et que cette vache à lait a les mamelles encore bien pleines.
      Les costumes, c’est une soumission à un pouvoir étranger qui a déja influencé le pouvoir, du temps de Sarkozy qui, sur ses ordres, a limogé un secrétaire d’état à la coopération pour mettre celui qui lui était imposé.

  2. Bien sûr que j’y crois à ce cabinet « noir, vert ou rouge » (la couleur importe peu).
    Il y a longtemps que des écoutes téléphoniques sont pratiquées.
    L’ Intérieur accumule patiemment tous les renseignement qu’il juge utiles, , sur les personnes politiques ou de renom, et les étale (par le biais de journaux) au grand jour s’il faut « couler » un importun.
    Il y a des « affaires » soigneusement étouffées, AREVA par exemple, et d’autres qui éclatent comme des bulles et on ne sait jamais pas qui a soufflé le savon.
    « Le Mur des Cons » était une vilaine bulle….

    • Parmi les « autres » affaires, Véolia qui dans certaines communes rackette les administrés en faisant percevoir par le Trésor public et à son profit une taxe forfaitaire sur l’enlèvement des ordures ménagères.

  3. j’ai demandé à ma grand-mère si elle connaissait « le Cabinet Noir ». Chez nous, ni rose, ni noir, il n’y avait pas de cabinet, un point c’est tout rétorqua t-elle.

    Férue d’Histoire, j’ai cherché. Le roi Louis XI, « que sa mémoire soit bénie », connu au quinzième siècle pour ses geôles terrifiantes, crut à la bonne idée de créer un Cabinet Noir pour son service particulier et celui de son gouvernement. On suppose qu’il fut installé dans le sous-sol de l’Hôtel des Postes à l’abri des regards…

    Sautons quelques siècles. En 1848, Étienne Arago nommé Directeur général des Postes, s’empressa de supprimer ce Cabinet Noir. Napoléon III le maintint.

    Développons son mécanisme: Cinq facteurs des Postes étaient attachés à la police secrète.Leur « boulot » après un certain tri, était effectué dans les loges des concierges subventionnées par les gouvernements en place; ces courriers étaient portés au responsable du Cabinet Noir, les décachetait soigneusement, en prenait copie et les rendaient intactes, en apparence, aux concierges qui les restituaient aux facteurs à la distribution suivante.
    Le « Cabinet noir » n’existe plus sous sa forme primitive. Les moyens de communication modernes s’en charge.
    J’en ferais part à ma grand-mère…
    Viviane Scemama Lesselbaum

    J’ai relevé quelques éléments à son sujet au site suivant:
    http://www.cosmovisions.com/Cabinet-Noir

  4. Une certitude la France se porte mal et l’ambiance qui y règne est devenue violente.
    Quand on déballe, entre les candidats ou sur ces candidats, à quelques semaines de l’élection présidentielle autant de linge sale, cela choque profondément que l’on soit de gauche ou de droite, en comparaison, avec le recul le déroulement de l’élection américaine avec la confrontation entre Hillary CLINTON – Donald TRUMP et leurs partis respectifs ressemble à un roman à l’eau de rose.
    Le système politique que nous connaissons ne fonctionne plus, à revoir.

  5. Si Monsieur Fillon est sûr de son innocence, pourquoi ne promet il pas qu’au cas où il serait élu il renoncerait à l’immunité présidentielle s’il était condamné comme le lui avait conseillé certains de ses proches. Ça nous aiderait sans doute à croire à son innocence bien plus que ses attaques un jour sur les juges, un jour sur Hollande.
    La seule vraie question est:
    Est il coupable ou pas. Le reste est de l’enfumage, les français ne sont pas dupes

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