Du débat des cinq candidats sur TF1 se dégage un moment clé : le duel Macron-Le Pen sur le burkini. Derrière le moment de télévision, la recomposition politique qui vient avec la présidentielle 2017.
Un débat, c’est une minute de vérité. Marine Le Pen le sait. Emmanuel Macron le sait. Le débat de TF1 s’est joué lundi soir à 22 heures précises, quand, d’un coup, alors que la conversation roule sur la laïcité, Marine Le Pen décide d’attaquer Emmanuel Macron sur le burkini. Ni Mélenchon, ni Hamon, ni Fillon, non, seulement Emmanuel Macron. Lui, et lui seul. Une attaque frontale. Brutale. Identitaire. Culturelle. Une attaque authentiquement Le Pen.
“Il y a quelques années, il n’y avait pas de Burkini sur les plages, je sais que vous êtes pour monsieur Macron…” lance Marine Le Pen au détour d’une interminable saillie, alors même qu’à ce moment précis des débats, elle est aux prises avec Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon, qui la harcèlent sans parvenir à la déstabiliser. Mais ces deux-là, qui ne sont pas en capacité d’accéder au second tour, ne l’intéressent pas. En cet instant précis, Marine Le Pen, qui ne doute plus de sa présence au second tour de l’élection présidentielle, entend désigner le seul adversaire qui importe à ses yeux: Emmanuel Macron.
Pour l’ancien ministre de l’Economie, c’est enfin l’épreuve du feu. Le test. La seconde où se joue un destin de président. Etre capable de se poser. De s’imposer. D’en imposer.
Emmanuel Macron a compris le piège. Laisser passer, c’est abdiquer. Il interrompt Marine Le Pen. Lui coupe la parole. Première victoire, elle s’arrête. Puis il assène la formule que le téléspectateur attend, qui contemple le spectacle qu’il est venu chercher. Les grands fauves entre eux. La violence et le sacré. “Vous n’avez pas le monopole du cœur”, “Vous êtes l’homme du passé”, “Mais vous avez tout à fait raison monsieur le Premier ministre”, “Moi président…”… Un débat, c’est une image, un échange, une formule qui raconte l’histoire. Nous n’en sommes pas encore au duel de second tour, mais se joue alors devant nous comme la bande annonce de ce que sera ce duel. Marine Le Pen est une bête de télévision, et Macron, que pèse-t-il en télévision?
Le candidat d’En marche a déjà réussi le défi de l’interruption de Le Pen. Et il enchaîne avec la formule qui fait mouche. “Madame Le Pen, vous serez gentille… Je n’ai pas besoin d’un ventriloque”. Puis il enchaîne, expliquant que le burkini “n’a rien à voir avec la laïcité, parce que ce n’est pas cultuel, c’est un sujet d’ordre public”.
Le piège se retourne contre elle
Marine Le Pen, bien obligée, le laisse dire. C’est que le piège qu’elle a voulu tendre se retourne alors contre elle. Macron vient de marquer un point. Il en marquera un autre, un peu plus tard, quand Marine Le Pen tentera de démontrer, en creux et sans le nommer, qu’il est un candidat otage de lobbies, et sera un peu plus en difficulté, encore tard dans la soirée, lorsque la candidate FN, s’écartant du fond où elle est en panne de compétence, aura recours à un procédé à la Trump rôdé contre Clinton, qui consiste à moquer l’adversaire, tout simplement. Score final 2-1.
Un débat, c’est une image. Et rien d’autre. Une image qui nourrit longtemps le sentiment. Une image qui infuse dans le corps social et électoral. Une image qui vaut un but en football. Qui permet de refaire le match. De le réécrire. De le légender. Qui est rappelée, disséquée, décortiquée à l’envi, débriefing après débriefing, débat après débat… Ce mardi matin, signe de l’importance du duel, cet échange était le plus rediffusé sur les ondes et les antennes. Et par conséquent le plus commenté. Ce n’est pas anodin. Les analyses de temps court n’ont aucun sens. Ce qui importe c’est de savoir discerner l’image qui va fabriquer du temps long. Le reste n’a pas d’importance.
Certes Fillon s’est efforcé de se maintenir. Certes, Mélenchon a fait son néo-Marchais. Certes, Hamon a rabâché ses thèmes de prédilection. Mais à l’arrivée, le sentiment qui va s’imposer dans les heures, jours et semaines qui viennent, c’est que le duel Macron-Le Pen a déjà commencé là, à 22 heures, le lundi 19 mars 2017.
Pourquoi Marine Le Pen a-t-elle choisi d’officialiser le duel avec Macron? En grande partie parce qu’en l’état les enquêtes d’opinion indiquent qu’il est probable qu’il soit réellement son adversaire désigné par les urnes au soir du 23 avril. Mais aussi, et peut être surtout parce qu’il est l’homme attrape-tout qui va participer, avec elle, à l’écrasement de la droite.
Le FN, une force politique isolé
Marine Le Pen ne peut pas ne pas savoir qu’elle a de faibles chances d’être élue présidente de la République le 7 mai prochain. C’est du reste, aussi, l’une des leçons de ce débat. Il a montré son isolement. S’ils sont en accord avec eux-mêmes, et quelles que soient leurs divergences économiques, sociales ou sociétales avec Emmanuel Macron, Fillon, Mélenchon et Hamon seront contraints d’appeler à voter pour le candidat d’En Marche au cas où il serait nommé par les électeurs pour empêcher Marine Le Pen d’accéder au pouvoir suprême. La responsabilité d’endosser un ” Ni-Ni ” en cette circonstance historique majeure serait trop lourde à porter au regard de l’enjeu.
Le FN de Marine Le Pen demeure donc une force politique isolée qui, pour parvenir au sommet, se doit d’avaler la majeure partie de la droite. Pour le moment, compte tenu de l’état des rapports de force, c’est impossible d’ici au 7 mai. Mais après, aux élections législatives, compte tenu du choc que cela représentera pour Les Républicains que d’être éliminés pour la première fois de l’histoire du second tour de l’élection majeure, le jeu sera ouvert. Il est évident que Marine Le Pen, battue par Macron, mais portée par la dynamique de sa présence choc au second tour de l’élection présidentielle, qu’elle pourrait aussi perdre en affichant un score honorable, tentera de faire du FN la première force d’opposition de droite à Emmanuel Macron. Avaler la droite. L’effacer en tout ou partie, voilà le projet. Et force est de constater que, de son point de vue central, Emmanuel Macron partage le même objectif. Avaler le centre droit et la droite encore républicaine et gaullienne. Et faire de même avec le PS. Soit recomposer le duel droite-gauche en une nouvelle “gauche” (les progressistes Macron) et une nouvelle “droite” (les conservateurs Le Pen).
Voilà pourquoi l’image de l’échange Macron-Le Pen est fondatrice. Elle dit le changement d’univers politique. La mutation. La double substitution, à gauche et à droite, qui est en passe de s’opérer. La fin du PS de Mitterrand. La fin de la droite de de Gaulle. La fin d’une époque en somme… Il va bien falloir s’y faire…
Bruno-Roger Petit
Du burkini à la fin du bipartisme, je suis scotché par la démonstration démonstrative de B.R.P!!!!!!!!
Pour ce qui me concerne, aucun des candidats n’a suscitte chez moi d’enthousiasme particulier…Sans partisanerie aucune, j’ai trouve que prises de-ci de-là, certaines des propositions avancées par chacun des participants pouvaient parfaitement se tenir. Il en aurait en fait fallu un(e) faisant la synthèse de toutes ces propositions en etant COMPLÈTEMENT et réellement détache de toute idéologie…Au final je trouve que le moins pire des candidats est Fillon avec des propositions s’éloignant des promesses ubuesques des extrêmes auxquels Hamon se joint, la gauche ayant perdu sa boussole depuis plus de 20 ans…
Face à un contexte international très mouvementé, les menaces majeures contre les pays occidentaux dont la France en première ligne, lors de ces débats nous continuons à rester dans un flou le plus total on s’étripe sur des questions basiques mais quel est parmi les candidats celui ou celle qui aura les épaules assez solides pour diriger le pays dans ces temps troubles?
L’inquiétude des peuples est là et nous n’avons pas de réponse jusqu’à aujourd’hui. Il est peut-être déjà trop tard.
Effectivement Curtis la question reste entière pour la France mais plus largement pour l’ensemble des gouvernants européens. L’Europe a dans son orientation anti-atlantiste et anti-américaine fait le choix de s’encrer au monde arabe(le livre Eurabia de Bat Yeor est assez éloquent a ce propos), et plus globalement a toutes les dictatures les plus mal famees auxquelles elle n’a jamais cesse de cirer les pompes en pratiquant une odieuse “Réal politik”, et elle se prend le boomerang du djihadisme salafiste au travers de ses minorités conquerantes musulmanes dont elle continue de couvrir les exactions judeophobes et anti-blanches…Elle a COMPLETEMENT baisse son froc dans ses relations commerciales avec les pays emergents et elle s’est laissée écraser par ces derniers en n’obtenant que quelques misérables miettes de leurs marches en contrepartie. Elle a introduit une concurrence déloyale intra-européenne en intégrant des pays de l’Est dont les systèmes socio-économiques accusent un retard d’au minimum plus de 40 ans avec ceux de l’Ouest déséquilibrant l’Union dans son ensemble. Elle continue de garder des frontières passoires dans lesquelles se baladent allègrement des criminels de masse, exposant les populations européennes comme des agneaux livres aux loups…Tout ce cumule de merdier ne pourra a mon sens aboutir qu’a un effondrement d’un édifice devenu ubuesque d’incoherences…
Le coup de grâce sera donne par Marine Le Pen si elle passe au 2nd tour, car la France est un pillier au sens propre de l’UE, et si elle le depiote, l’effondrement sera mécanique, sans compter que l’Allemagne n’acceptera JAMAIS compte tenu de son lourd passe historique de collaborer avec un parti fachiste…Adieu donc l’Euro et tout l’espace géopolitique qui aura été créé au sortir de la 2nde Guerre Mondiale…Les pays de l’Ouest devront produire en catastrophe leurs propres monnaies nationales dont on ne sait quelle valeur elles auront pour les importations et les echanges extérieurs, et meme au niveau national, et pour la France proprement dit, l’avenir sera en pointillés, d’une cruelle incertitude, fort probablement bloquée par une administration noyautee par les syndicats affiliés a l’extrême-gauche, et dans lesquelles le FN n’a a ma connaissance aucun relais pour faire exécuter les moindres de ses décisions sur le terrain…On aura certainement un début de guerre civile extrême gauche/droite, l’extrême-gauche ayant fait alliance avec les salafistes tentant de s’appuyer sur eux pour prendre le pouvoir…Ce maelstrom pourri, n’aura rien de bon évidemment pour la communauté juive française dont la Allyah deviendra TRES BRUTALEMENT exponentielle…
Ignare en matière de politique, j’ai cependant tenu à voir le débat : Marine Lepen / Emmanuel Macron, pour me faire une idée de la personnalité de ces deux protagonistes sur le plan strictement humain à cette étape importante de leur carrière.
Au bout de quelques minutes, j’ai eu la chair de poule. Physique mis à part, j’avais devant moi, en la personne de Marine Lepen, ma génitrice !
De toute évidence, cette femme qui n’a rien à construire, éprouve un plaisir non dissimulé à humilier, critiquer, attaquer, mépriser, rabaisser.
Si elle avait un programme à défendre, elle a du l’oublier pendant ce débat où sa nature humaine a largement pris le dessus.
Emmanuel Macron a encaissé les coups à répétition tout en essayant de tenir un discours constructif, lui.
Honte à vous Madame Lepen, digne héritière de votre père et de ses méthodes sectaires.
Monsieur Macron vous doit des remerciements car votre attitude grotesque lui a servi de faire-valoir.