Entre Israël et l’Iran, la ligne de front se réchauffe par Syrie interposée

Raid israélien en Syrie et tirs de missiles syriens en représailles ont brusquement fait monter la tension dans la région. Derrière cet accrochage sérieux entre les deux pays, c’est Téhéran et son allié libanais du Hezbollah qui sont en ligne de mire.alertes_golan

Une guerre larvée entre l’Etat hébreu et la République islamique d’Iran, mais en territoire syrien transformé pour l’occasion en champ de bataille.

«Cette nuit, des avions de l’armée de l’air israélienne ont frappé plusieurs cibles en Syrie et ont été visés par des missiles anti-aériens.» C’est par cette phrase succincte et sans plus de précision, publiée sur son compte twitter, que Tsahal a revendiqué officiellement l’opération menée dans la nuit du 16 au 17 mars 2017 contre le territoire syrien.

Guerre de communiqués et de démentis

De son côté, Damas a confirmé que quatre avions de chasse israéliens étaient «entrés dans l’espace aérien syrien via le territoire libanais et ont atteint une cible militaire près de Palmyre.»

«Notre défense aérienne a abattu un appareil, touché un autre et forcé les autres à fuir», a encore précisé le communiqué de l’armée syrienne cité par l’agence officielle SANA.

Une information aussitôt démentie par l’armée israélienne. Cette dernière a fait état de plusieurs tirs de missiles anti-aériens contre ses appareils «sans qu’ils soient à aucun moment menacés». Selon Tsahal, un des missiles a même été intercepté par le système israélien de défense anti-aérienne, Arrow 3, qui servait là pour la première fois.

Tout comme c’est la première fois que la Syrie ripostait à un des multiples raids menés par Israël contre son territoire. En effet, depuis janvier 2013, l’aviation de l’Etat hébreu a effectué une série de frappes ciblant la plupart du temps des dépôts d’armes et de munitions ainsi que des missiles destinés à la milice chiite libanaise pro-iranienne du Hezbollah.

En 2015, plusieurs membres du Hezbollah, dont le fils d’un dirigeant et une figure telle que Samir Kantar, ainsi qu’un général des Gardiens de la révolution iraniens ont été tués lors de raid similaires, dans le Golan ou à la périphérie de Damas, sans plus de réaction.

Un accrochage sérieux en pleine montée des tensions

Ce dernier raid et la riposte de Damas interviennent en pleine montée des tensions entre l’Iran d’une part, et les Etats-Unis et Israël de l’autre. L’objectif déclaré de Benjamin Netanyahu étant de faire reculer le plus possible son ennemi numéro 1 de la frontière israélienne, au Liban et dans la parti du Golan syrien, occupée depuis 1967 et annexée en 1981.

Le 15 février 2017, le Premier ministre israélien était reçu à Washington par Donald Trump. Déjà opposé à l’accord sur le nucléaire iranien conclu par son prédécesseur, ce dernier avait réagi violemment quelques jours auparavant à un tir de missile balistique iranien. «L’Iran joue avec le feu. Ils ne comprennent pas combien le président Obama a été “gentil” avec eux. Pas moi ! », avait-il déclaré.

Le 9 mars, Benjamin Netanyahu rencontrait Vladimir Poutine au Kremlin sur le même thème. Saluant la contribution de la Russie au «progrès considérable de la lutte contre le terrorisme islamique radical sunnite» il avait déclaré au président russe : «Nous ne souhaitons pas que cette terreur soit remplacée par le terrorisme chiite islamique radical mené par l’Iran.»

Rendant compte de sa visite à Moscou, il a indiqué avoir surtout discuté avec le président russe «des efforts menés par l’Iran pour s’établir militairement en Syrie, y compris en construisant un port» sur la côte en Méditerranée, et «des effotrts de l’Iran pour transférer du matériel de guerre, parmi lequel le plus sophistiqué, au Hezbollah via la Syrie».

Source geopolis

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