C’est à propos de la Méguila d’Esther que je voudrais vous entretenir.
Cette Méguila raconte un pan de l’histoire d’une partie du peuple juif (il y a environ 2385 ans), exilé à Babylone après la 1ère destruction du temple (il y a environ 2603 ans). Mais à l’intérieur du texte, une code secret s’y faufile. Non pas seulement une énigme, mais un message, malheureusement, décrypté trop tard. Mais cela aurait-il changé le cours de l’histoire ?
C’est cette histoire, oú Méguila, que je vais résumer, pour que l’on sache de quoi il est question, et ce message, décrypté, qu’on va voir.
Pour rappel, on est à Suse (Chouchan), la capitale de la Babylonie. Le roi, Assuérus( Ahachvéros) régnait sur un immense royaume de 127 provinces.
Après une grande fête d’une semaine venant clôturer six mois d’exhibition de l’opulence de son trône, il écarta la reine Vachti pour la punir de lui avoir désobéi en refusant de se présenter devant la cour.
2- On chercha donc une nouvelle femme pour le roi. Parmi celles-ci, on remarqua Esther, de belle apparence. Elle était orpheline et élevée par son oncle Mardoché (Mordehaï), qui était un juif de la tribu de Benjamin.
Après une longue année de soins, Esther fut présentée au roi qui lui accorda sa préférence. Elle acquit sa faveur et sa grâce, et il en fit sa reine.
Mardoché, qui avait enjoint Esther de cacher son origine juive, siégeait près du palais. Or il entendit que deux chambellans complotaient pour assassiner le roi. Il en informa aussitôt sa nièce, et après enquête, le roi les fit pendre.
3- Après ces faits, Aman fut promu 1er ministre par le roi. Or, quand il sortait du palais, tous se prosternaient à son passage, sur ordre du roi, sauf Mardoché. Quand on le lui reprocha, il affirma qu’il ne le ferait jamais, car juif. On en informa Haman qui le prit mal au point de prendre la décision non pas de tuer seulement le fauteur, mais tous les juifs, et dans tout le royaume ! Un » Pour » (tirage au sort), fait au mois de Nissan (1er mois), désigna le mois de Adar (12ème mois de l’an).
Aman dit au roi qu’un peuple éparpillé parmi les nations et les provinces de son royaume n’obéit pas aux instructions du roi. Aussi, le roi promulgua un décret qui laissa les mains libres à Aman, fils de Hamdata, l’Agaguite, descendant d’Amalec.
Il fit consigner par écrit, au mois de Nissan, pour chaque province, selon sa langue et son écriture, et des lettres furent envoyées par des courriers, afin d’exterminer et d’assassiner tous les juifs, en une seule journée, le 13 Adar. Tout devait être prêt pour cette date !
4- Mardoché, informé de ces nouvelles, déchira ses vêtements, gémissant, il se présenta à l’entrée du palais. Dans toutes les provinces, les juifs se mirent en deuil. Esther en fut informée et fut terrifiée. Mordehaï, par un des chambellans d’Esther, lui communiqua la loi funeste et lui ordonna de se rendre auprès du roi pour qu’elle intercède en faveur de son peuple. Mais Esther fit dire à Mardoché qu’elle ne pouvait l’approcher sans être convoquée, sous peine d’être exécutée. A cela, Mardoché lui fit répondre qu’en étant au palais, elle n’échapperait pas au sort de tous les juifs, et que ce pourrait être pour cet instant qu’elle était parvenue à la royauté !
Esther demanda donc à Mardoché de rassembler tous les juifs de Suze et de leur demander de jeûner, sans boire ni manger, 3 jours entiers ! J’irais auprès du roi, outrepassant la loi, au risque de périr. C’était le 1er jour de Pessah !
5- Esther, parée de vêtements royaux, se tint dans la cour intérieure, face au trône. Le roi la vit, et lui tendit le sceptre d’or, en signe d’accord et lui demanda quelle était sa requête. Elle lui répondit : » Ma demande est, si elle satisfait au roi, qu’il vienne avec Aman à la fête que j’ai préparée pour lui aujourd’hui. Je te présenterai alors ma requête. Aussitôt, le roi fit dire à Aman d’accéder à la demande d’Esther. Pendant ce festin de vin, le roi dit : » Quelle est ta requête ? Elle te sera accordée. Esther répondit : » Si j’ai les faveurs du roi, que le roi et Aman viennent au festin que je préparerai pour demain et je présenterai ma requête.
Content de sa position par cette invitation, Haman vit, à la porte du palais, que Mardoché ne bougeait pas à son passage. Contrarié par ce manque d’égards, il rentra chez lui et fit part à sa femme et ses amis de sa puissance et de sa position, se flattant d’être le seul invité du couple royal à la fête comme au festin ! Cependant, l’attitude de Mardoché le laissait perplexe et ses proches lui suggérèrent d’ériger une potence de 50 coudées de haut chez lui, et de demander au roi qu’il fasse pendre Mardoché pour ensuite prendre part au festin de bonne humeur. C’est ce qu’il fit.
6- Cette nuit-là, le roi fut soucieux et fit lire le livre des chroniques où il était relaté que Mardoché, sauvant le roi de la mort mais qu’il n’avait pas été honoré. Quand Aman arriva de bon matin avec l’idée de demander au roi de pendre Mardoché, le roi lui demanda : » Que faut-il faire à un homme qu’on veut honorer ? « . Aman, croyant que cela s’adressait à lui, rétorqua : » Un vêtement royal et un cheval royal lui seront attribués. La couronne royale sur sa tête, et on le conduira de place en place, proclamant » Voici ce qui est fait à l’homme que le roi veut honorer « . En réponse, le roi lui répondit » Hâtes-toi, fais tout ce que tu as dit pour Mardoché le juif, qui est à la porte du palais. Ne fais rien de moins ! »
Ce qui fut fait, Aman tenant les rênes du cheval. Aman, dépité, rentra chez lui. Son épouse et ses conseillers le mirent en garde : » Si ce Mardoché est juif, alors tu n’auras pas le dessus. Tu tomberas devant lui « . Sur ce, il fut ramené au palais pour le festin d’Esther.
7- A ce 2ème festin, Assuerus reprit : » Quelle est ta demande reine Esther? Fut-ce la moitié du royaume, il te sera accordé « . Celle-ci répondit : » Que ma vie me soit accordée ainsi que la vie de mon peuple. Car on a été vendus afin d’être anéantis, tués « . Le roi, abasourdi, demanda qui avait eu l’audace de faire chose pareille. Esther répondit: » Aman l’impie ! « . Sur ce, le roi en colère se rendit dans le jardin. Aman tomba sur le divan sur lequel se trouvait Esther pour lui demander d’avoir la vie sauve. C’est à ce moment que le roi revient du jardin. Il dit : » A-t-il aussi l’intention de conquérir la reine en ma présence ? » À ce moment, Aman était définitivement déconsidéré par le roi. Il a suffi qu’on informe le roi qu’une potence était déja dressée chez Aman pour Mardoché, pour que l’ordre vint: » Pendez-y Aman sur elle ! »
8- Ce jour-là, le roi donna à Mardoché le sceau qu’il venait d’ôter à Aman. Esther tomba aux pieds du roi l’implorant d’annuler le décret impie contre les juifs. Le roi leur répondit : » Vous pouvez émettre tous les décrets que vous voulez, concernant les juifs, portant le sceau du roi. Cependant un édit portant le sceau royal ne peut être annulé »
Les scribes, convoqués, rédigèrent un édit selon les directives de Mardoché, avec le sceau royal, autorisant les juifs à se rassembler, à se défendre et se venger de leurs ennemis. Partout où ce nouveau décret arrivait, c’était soulagement et joie pour les juifs.
9- À Suse, la capitale, les juifs tuèrent 500 de leurs ennemis et ils pendirent les 10 fils d’Aman, mais ne prirent aucun Butin.
Ensuite, le roi demanda à Esther : « A Suse, la capitale, les juifs ont tué 500 hommes et les 10 fils d’Aman. Quelle est ta demande ? Elle te sera accordée. » Elle répondit : » Que les juifs soient autorisés à faire demain ce qui était légal aujourd’hui et que les 10 fils d’Aman soient pendus sur une potence…. »
Mardoché rédigea ces événements et demanda aux juifs de célébrer le 14 et 15 Adar comme jours où les juifs furent libérés de leurs ennemis et en souvenir des miracles opérés. Il leur furent demandé de partager mets et cadeaux aux pauvres et d’appeler ce jour Pourim car le Pour ( tirage au sort) est retombé sur Aman et ses fils. Et cela pour tous les juifs, de tout temps.
À suivre… le message codé véhiculé par le texte de la Méguila d’Esther
Rémy Boccara
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