La militance dite racisée oeuvre pour que notre société considère le voilement des femmes et des mineures comme un acte de piété relevant des libertés individuelles. À ce titre, elles accusent féminisme et laïcité d’intolérables anathèmes.
En cette Journée internationale de la lutte pour les droits des femmes, L’Obs publie un article de l’AFP mettant en scène la militance des « racisé.e.s », organisatrices du tristement célèbre camp décolonial interdit aux Blancs.
Intitulé « Femmes et musulmanes, des cumulardes de l’exclusion prennent la parole », il évoque des préjugés dont « des Françaises musulmanes » seraient la proie, enterrant ainsi l’ensemble des luttes féministes sous les revendications particularistes de militantes connues pour défendre le voilement des femmes et des mineures, et pour promouvoir le concept d’islamophobie au côté du Collectif contre l’islamophobie en France.
Quelle « communauté musulmane » ?
Les Français de confession musulmane y sont pris en otage, qualifiés de « communauté musulmane », estimés entre quatre à cinq millions de personnes sans le moindre chiffrage du sexe, de l’âge, et, surtout, de la pratique religieuse et sociétale. On voudrait attiser les foudres de l’extrême droite que l’on ne saurait mieux s’y prendre : il n’y aurait donc en France qu’une « Oumma » dont tous les membres, quel que soit leur rapport à l’islam, quel que soit le courant de l’islam dans lequel ils s’inscrivent, quelles que soient leurs caractéristiques sociales, économiques, démographiques, verseraient dans une complainte générale pour que toutes les femmes musulmanes puissent exprimer leur liberté en se voilant.
Prétendument féministes, ces militantes dénoncent « une conception excluante et identitaire de la laïcité », qui, après avoir été accusée de stigmatiser la « communauté musulmane », serait dorénavant responsable de l’augmentation de « l’islamisme » en France, autant dire des tueries passées et potentielles.
Stigmatisées à L’Obs, l’AFP, Mediapart, etc.
La « conception excluante et islamophobe de la laïcité » consisterait, selon ces militantes, en le fait de critiquer le voilement des femmes et de s’élever contre celui des mineures en tant que signal oppressif issu d’une tradition anté-islamique, et renouvelé à l’aube de la révolution islamique chiite d’Iran, ainsi que par l’entremise des pétro-monarchies sunnites.
Ces jeunes femmes installées dans une société qu’elles accusent de les mettre au ban de l’humanité sont animatrices médias, sociologues, journalistes, cadres associatives, et elles dénoncent un racialisme qu’elles s’emploient à ancrer dans leurs discours et dans les événements qu’elles organisent et/ou promeuvent.
Des centaines de millions de femmes en souffrance
Pour elles, ce sont bien les outils d’émancipation des femmes qui posent problème.
Pas l’ablation totale ou partielle des organes génitaux de 200 000 000 (deux cents millions) de femmes dans le monde, dont 60 000 en France.
Pas les 700 000 000 (sept cents millions) de mariages forcés subis par des femmes en Asie occidentale, en Afrique du Nord et dans certaines parties de l’Asie, mais aussi en Europe où l’on constate l’apparition de ce phénomène.
Pas le traitement infligé par l’Arabie saoudite et l’Iran qui les décapitent et les pendent.
Pas la polygamie dont les conséquences dévastatrices sur elles et leurs enfants ont été étudiées et sont sans appel.
Pas les questions cruciales de santé, d’économie, d’alphabétisation, de tout ce qui permet aux femmes d’être des humains comme les autres.
Pas l’injonction à la pudeur et à l’effacement que combattent les féministes universalistes au même titre qu’elles combattent les publicités violemment sexistes et dégradantes mettant en scène des corps féminins émaciés et sans visages.
Les premières « islamophobes » ? Des Iraniennes libres en 1979
Il serait bon de rappeler que l’islamophobie dont ces militantes « racisé.e.s » ont fait leur combat central, après avoir été inventé par des administrateurs coloniaux français (lire Islamophobie, la contre-enquête, Paris, 2014), a été l’arme idéologique avec laquelle, aux lendemains de la révolution islamique, les mollahs ont voulu faire taire ces Iraniennes qui refusaient de porter le hijab obligatoire et de disparaître dans les plis lourds et aveuglants du tchador.
C’est depuis la révolution iranienne que les intégristes musulmans, chiites ou wahhabites, se partagent le désir que règne sur le corps féminin la loi d’airain d’hommes pour qui la religion est l’arme ultime de leur pouvoir.
De la servitude volontaire
Les patrons de Facebook n’en ont pas non plus la moindre conscience, puisque la puissante multinationale a édité, pour célébrer cette journée, une image qui présente cinq profils de femmes, dont trois sont voilés.
Sans doute le discours « pro-choix » de ces militantes a-t-il convaincu la firme américaine que le voile est un signe religieux comme un autre. Personne ne semble plus se demander pourquoi, si tel était le cas, il est imposé ou « conseillé » aux seules femmes, femmes de foi qui, avant la révolution iranienne, ne se couvraient pas pour rendre grâce à leur Dieu.
La laïcité jugée coupable
Le but de ces militantes tellement stigmatisées par la société françaises qu’elles occupent les colonnes de l’AFP, de l’Obs, de Mediapart, et de nombre d’émissions radiophoniques et télévisées, est, sous la férule des militants de l’islamophobie, ces enfants idéologiques de Tariq et Hani Ramadan en Europe, de faire abroger la loi de 2004 et de détruire ce qu’il reste de sanctuarisation dans l’Éducation nationale pour y promouvoir librement le droit à se soumettre.
On remerciera L’Obs d’avoir publié un tel article le 7 mars 2017, à la veille de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes. En solidarité avec toutes celles qui subissent des stigmatisations mortelles.
Isabelle Kersimon
Journaliste et essayiste
Rédactrice en chef de islamophobie.org
https://www.facebook.com/Kersimonisa et @Kersimonisa
Le voile qui aurait du rester le geste personnel d’une foi assumée est devenu le symbole puis l’instrument d’une conquête:
d’une part car il est dans la majorité des cas imposé par une orthodoxie simpliste, d’autre part parce qu’il suscite la victimisation par le biais de la réaction laïque aussi neutre soit-elle respectant la loi de 1905.
Ainsi, il devient le biface tranchant de l’islam politique qui a bien compris la faiblesse de l’occident.
Les débats à son sujet donnent raison à ce djihad: naïveté, avis simplistes, raccourcis, oppositions violentes, manque d’analyse…
C’EST L’ETAPE D’UNE GUERRE QUE NOUS SOMMES EN COURS DE PERDRE, MERCI ISABELLE KERSIMON.