L’agresseur à la machette du professeur juif à Marseille, jugé à Paris

En janvier 2016, Benjamin Amsellem, alors enseignant dans une école confessionnelle juive à Marseille, avait été la victime d’une attaque à la machette par un lycéen radicalisé alors que le professeur portait une kippa.benjamin amsellem

Ce mercredi s’ouvre à Paris et à huis clos ce qui constitue le premier procès d’une attaque à caractère djihadiste commise ces dernières années sur le sol français. Il s’agit du premier procès terroriste criminel devant le tribunal pour enfants de Paris.

Survenue quelques mois après deux autres attaques antisémites dans la ville, l’agression avait ravivé les inquiétudes des juifs de France et de Marseille. L’accusé est poursuivi pour  » entreprise terroriste individuelle et tentative d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste « , avec la circonstance aggravante de l’antisémitisme.

Alors que son attaque a inquiété la communauté juive – le président du consistoire local avait suggéré par sécurité de ne plus porter la kippa dans la rue -, Benjamin Amsellem a toujours appelé à ne pas céder à la peur ou aux amalgames. Il avait réussi à se défendre en parant les coups avec la Torah qu’il tenait à la main, et miraculeusement, n’a souffert que de blessures légères.

Benjamin Amsellem s’est confié à 20minutes à la veille de l’ouverture du procès.

Comment vous sentez-vous à la veille du procès ?
C’est assez angoissant de devoir revoir mon agresseur, même si c’est une étape nécessaire pour passer à autre chose. Ça me replonge dans ce moment que j’essaie d’oublier.

Pourquoi avoir déménagé en région parisienne ?
J’avais besoin de me reconstruire, de m’éloigner, de changer un peu tout. Un suivi psychologique est aussi en cours pour oublier ces moments douloureux. Ça me fait du bien, ça me permet de comprendre mes angoisses, car on ne comprend pas toujours ce qui nous arrive. Mon suivi psychologique me permet d’être moins anxieux. Si je parle à la presse, c’est pour dire aux gens que ça existe, que ça arrive et qu’il faut faire attention. Il faut se préserver.

Vous sentiez-vous en danger avant d’être agressé ?
Non, pas du tout. J’ai beaucoup plus peur aujourd’hui qu’avant. Je n’en étais pas du tout conscient de ça, ma famille me disait : « Fais attention ! ». Maintenant, si je sors dans un endroit où je ne me sens pas en sécurité, je préfère porter la casquette au lieu de la kippa. A Marseille, il m’était arrivé de me faire insulter par des petits jeunes à la sortie de la synagogue, mais rien de plus. Là, ce n’est même plus de l’antisémitisme, c’est du terrorisme. De l’antisémitisme, il y en a déjà eu en France et il y en aura toujours. Mais, bon, on n’est pas trop mal en France. Moi, je m’y sens bien. J’espère seulement que ça n’arrivera plus.

Qu’attendez-vous de ce procès ?
J’aimerais que mon agresseur ait beaucoup réfléchi et qu’il se rende compte de la gravité de la chose. Qu’il s’excuse, ce serait bien. Je souhaite qu’il ait compris. On verra ce qu’il dira devant le juge.

Êtes-vous prêt à lui pardonner ?
J’espère qu’il regrette sincèrement son geste et qu’il veut devenir quelqu’un de bien. Il est jeune. Il a la vie devant lui. Il peut encore changer de voie. S’il veut se racheter, je n’y vois pas d’inconvénient.

 

 

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2 Comments

  1. S’est-on posé la question de savoir si cette agression n’a pas été commanditée ?
    En clair, ce gamin n’a-il pas été envoyé pour remplir un contrat qui offre une rente à la famille, comme pour les palestiniens qui ont un poste administratif en sortant des prisons israéliennes, quand ils ont commis un attentat, et que la famille touche des allocations. Car c’est à ça que sert les aides à l’autorité palestinienne !

  2. Cet enseignant attend du remord et des excuses de ce garçon ?
    Il me semble bien naïf.
    Il fera peut-être semblant pour écoper d’une peine moins lourde. Aucune illusion à se faire.
    Il est « monté » à Paris ? Quelques séances de Krav Maga lui seraient utiles entre deux cours à ses élèves.

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