Des fuites émanant du rapport du Contrôleur de l’Etat, qui doit être diffuséle mardi 28 février, ont déclenché une tempête de récriminations parmi les hommes politiques et les généraux qui ont commandé l’Opération de Tsahal en 2014, qui a mis un terme à une près d’une décennie de tirs constants de roquettes palestiniennes sur le Sud d’Israël.
La controverse est axée sur la façon dont le Cabinet sécuritaire dirigée par le Premier Ministre Binyamin Netanyahu et l’armée conduite par le Ministre de la Défense de l’époque, Moshe Yaalon et l’ancien chef d’Etat-Major Le lieutenant-Général Benny Gantz, s’étaient préparés et se sont emparés de la menace des Tunnels. Un membre du Cabinet, le Ministre de l’éducation situé parmi les Faucons, les a accusés d’avoir laissé tomber le travail. Ils l’accusent de courir après l’accumulation d’un capital politique.
Les sources militaires de Debkafile désapprouvent cette focalisation furieuse et bruyante sur une guerre passée – la période post-mortem de n’importe quel conflit ne fera jamais de montrer du doigt les fautes commises (et il y a en a toujours) – alors que les nouvelles menaces qui regardent actuellement Israël en face devraient être au centre des préoccupations du discours national.
Certains des exemples les plus frappants sont relevés ici :
1. Le Président Bachar al Assad vient juste d’informer l’Iran qu’il veut mettre le territoire syrien à la disposition des Gardiens de la Révolution iranienne et du Hezbollah pour qu’ils des missiles en direction d’Israël.
La politique israélienne de non-intervention dans la guerre civile en Syrie est, par conséquent, en train de devenir un boomerang. Le Hezbollah est autorisé à relocaliser un second arsenal de missiles stratégiques dans les Monts Qalamoun, après s’être procuré des systèmes d’armements avancés provenant d’Iran et avoir acqui des compétences de combat sur les champs de bataille syriens. Le groupe terroriste chiite a appris à combattre aux côtés des forces armées d’une grande puissance, telle que l’armée russe.
Il n’est donc pas surprenant d’entendre le dirigeant du Hezbollah se vanter avec beaucoup de confiance en soi ses capacités à vaincre Israël.
Et qu’est-ce que fait Israël pour contrer ce probable péril? Rien de plus. De temps à autre, Tsahal monte une frappe aérienne contre un arsenal d’armes ou un dépôt de missiles, un convoi en Syrie. Cela a presque autant d’effet sur la menace militaire en construction en Syrie que les répliques aériennes donnant-donnant contre le Hamas dans la Bande de Gaza.
Comment a t-on permis au Hezbollah d’atteindre la capacité de tirer des milliers de roquettes par jour contre les villes israéliennes à partir de deux pays? Pourquoi les frappes aériennes mises en oeuvre en Syrie ne sont pas dirigées contre les dépôts de roquettes au Liban?
On en a fait des tonnes à propos des tunnels du Hamas depuis la Bande de Gaza, mais que dit-on des tunnels du Hamas, depuis le Liban et le Golan? Après des années de dénis, Tsahal est, à présent, rpêt à admettre que le Hezbollah a bâti deux types de tunnels passant depuis le Liban sous la frontière d’Israël.
Le premier genre est destiné à servir de voie de passage pour les Commandos des forces Radwan, afin d’infiltrer le Nord d’Israël et de s’emparer des villages de Galilée, dans une zone qui va jusqu’à la ville méditerranéenne de Nahariya. L’autre type servira à entasser des centaines de kilos d’explosifs pour êtrele théâtre de détonations à distance.
De quelle façon les stratèges israéliens répliquent à cette menace?
Une réponse est venue, l’autre jour, du Général-Major Yoel Strick, Commandant du front Intérieur, qui est sur le point d’intégrer ses nouvelles fonctions de Commandant régional pour le Nord.
Il a récemment dévoilé un plan pour évacuer des localités entières qui se trouvent potentiellement sur la ligne de front d’un conflit avec le Hezbollah. Il est parfaitement conscient de l’effet de choc que cela provoquerait sur le pays, qui repose sur l’ethos national consistant à ne jamais battre en retraite devant l’ennemi. Mais, il a aussi soutenu que la seule façon dont Tsahal peut combattre efficacement les envahisseurs du Hezbollah et les éjecter du territoire israéliens est de maintenir les civils en dehors du chemin menant à la bataille.
4. Le jeudi 23 février, un combattant des Forces aériennes israéliennes a renversé un objet volant sans pilote miniature au-dessus de la côte méditerranéenne près de la Bande de Gaza. Il est déjà évident que les drones d’un type ou d’un autre, y compris les drones de poche quadcoptère peu onéreux et facilement disponible serviront l’ennemi en grand nombre, dans toute guerre future.
Quand on largue des nuées de drones de poche chargés d’explosifs, certains seront certainement abattus par les avions de combat et les systèmes de défense anti-aérien, mais certains passeront à travers et aboutiront sur leurs cibles, parce qu’ils sont trop petits pour être détectés par les radars des systèmes de défense anti-aériennes comme Dôme de Fer et exploseront en tombant du ciel. [c’est ce qui se passe au-dessus de Mossoul en ce moment, face à Daesh].
Quoi qu’il en soit, Israël a les capacités de répliquer à ces menaces, à condition que ses généraux adoptent un changement de stratégie ou de doctrine majeur. Il ne dépend que de Tsahal de rejeter la doctrine quqi tient pour acquis que les guerres modernes ne peuvent jamais se terminer par un victoire ou une défaite claire et nette. Cette préconception a dominé l’esprit des généraux israéliens durant les onze ans qui se sont écoulés depuis la Guerre du Liban de 2006, bien qu’elle soit étrangère à l’environnement conflictuel du Moyen-Orient.
Prenons, par exemple,l a guerre civile syrienne. Les Russes, les Syriens, les Iraniens et le Hezbollah ot clairement gagné cette guerre et préservé un Assad victorieux au pouvoir.
Au Yémen également, l’armée saoudienne et ses alliés du Golfe combattent dans le but de gagner la guerre contre les Rebelles Houtis, mais jusqu’à présent, ils ont failli devant cette victoire, en dépit de leurs armements occidentaux nettement supérieurs.
En 2014, l’Etat Islamique a vaincu l’armée irakienne et s’est emparé de vastes bandes de territoires d’Iraket de Syrie. Les djihadistes détiennent toujours une partie de ce territoire – même malgré les efforts militaires soutenus par les Etats-Unis, trois ans plus tard. Il en sera ainsi jusqu’à ce que ces troupes soient vainqueurs sur le champ de bataille.
Pour Israël, cette doctrine de ni-gagnants ni perdants n’a fait que préserver le Hamas palestinien pour l’empêcher d’avoir à ne jamais lever le drapeau blanc. Cela a provoqué deux guerres anti-terroristes victorieuses à Gaza, de décembre-janvier 2008-2009 et de juillet-août 2006, stoppées dans leur élan à mi-chemin. On a laissé les troupes faire le pied de grue à attendre le gouvernement jusqu’à ce qu’il se décide sur la façon de procéder. Dans les deux conflits, on a ordonné aux troupes d’arrêter le combat à la moitié de l’opération et de faire demi-tour derrière la frontière. Bien que la Seconde Opération a réussi à stopper les tirs de barrage des roquettes du Hamas et permis aux Israéliens de vivre presque leur vie normalement entre deux-guerres, le Hamas est toujours demeuré en mode hostile prêt à repartir.
A cause de cette doctrine, le Hezbollah, tout comme le Hamas, se sent libre de rebâtir son arsenal prêt à se lancer dans la prochaine guerre. Le supplétif libanais de l’Iran observe la suspension de l’action de Tsahal qui ne s’oppose pas suffisamment ni ne contient ce processus de renforcement. Certain que les généraux israéliens ne se battent pas pour obtenir la victoire, le Hezbollah etle Hamas ont toujours senti qu’il n’y avait pour eux aucun danger d’être tout simplement éradiqués.
Le Hamas, par conséquent, a choisi la tactique consistant à infligert le maximum de dégâts et de pertes humaines à Israël, sans crainte de représailles majeures. D’où les terroristes palestiniens dirigeant Gaza ont commencé à tirer des roquettes Qassam primitives contre les localités israéliennes civiles, en avançant, au fil des années vers des missiles plus sophistiqués, puis ensuite, les tunnels d’attaque et ils sont en train de construire une flotte aérienne de drones de poche prêts à exploser.
Si le contrôleur de l’Etat Joseph Shapiro avait répondu à ces menaces présentes et futures, tout en exposant les lacunes et la mauvaise gestion du péril des tunnels de 2014, son rapport aurait servi un objectif sécuritaire et national important. Mais puisqu’il se limite à déterminer qui a dit quoi à qui – et pourquoi- son rapport n’est qu’une tribune de tirage de barbichettes et de la pure chamaillerie politique.
DEBKAfile Reportage Exclusif 27 Février 2017, 12:50 PM (IDT)
Adaptation : Marc Brzustowski
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