L’ombre et la lumière Par Gil Taieb

« La culture est ce qui a fait de l’homme autre chose qu’un accident de l’univers », déclarait André Malraux. C’est pour toutes ses vertus que la culture est grande et qu’elle reste et doit rester un rempart contre l’obscurantisme, le racisme, l’antisémitisme et l’homophobie. De chaque création artistique doit jaillir une lumière. C’est à cela que doit aspirer chacun de ceux qui ont le bonheur de pouvoir créer ou d’interpréter une œuvre.

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Vendredi soir, à Paris, salle Pleyel, se tenait la 42e Cérémonie des Cesars.  Un rendez-vous incontournable attendu par toute une profession et son public. Au cours de cette cérémonie présentée par le talentueux Jérome Commandeur, nous avons pu découvrir ceux qui font le cinéma d’aujourd’hui.

Le Prix du meilleur espoir féminin a ainsi été remis cette année à la jeune Oulaya Amamra pour son rôle dans  « Divines ». Tous ont pu découvrir ce visage radieux de bonheur mais le lendemain nous en est apparu un tout autre. Celui d’une Oulaya de l’ombre, d’une Oulaya de 2012, alors âgée de 14 ans, qui diffusait des tweets antisémites, racistes et homophobes.
Mais sa jeunesse excuse-t-elle ses retweets et ses likes de Dieudonné et sa quenelle en 2014 ou plus récemment sa reprise en 2015, quelques jours après les attentats terroristes de Paris, d’une caricature montrant une marionnette islamique terroriste manipulée par Israël et les U.S.A ?

Une zone d’ombre sur le visage d’Oulaya que la jeune actrice devra combattre avec la force que lui procure sa mise en lumière et son impact sur le jeunesse des banlieues.
Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux et pour quelques intellectuels et journalistes à l’indignation sélective, elle est présentée comme une victime d’un système qui n’accepterait pas la réussite d’une française issue de l’immigration.

Ce petit monde se trompe et met en danger la cohésion nationale et le vivre ensemble. Dire les choses et reconnaître ses erreurs, lutter afin que d’autres n’en fassent pas, n’est-ce pas là le rôle et le devoir de ceux qui ont la chance d’avoir les lumières sur eux ? La culture au service des humains et non pour les diviser.

les fantomes

 

 

C’est ce qui est fait dans une pièce exceptionnelle de Dominique Coubes au Théâtre du Gymnase avec le grand Michel Jonasz et le jeune Sami Seghir. « Les fantômes de la rue Papillon » imagine en effet la rencontre dans l’au-delà de Joseph assassiné lors de la rafle du Vel d’hiv et de Haïssa tué lors d’un contrôle d’identité 70 ans plus tard. Deux fantômes d’une vie fauchée par « la haine de l’autre ».

Les fantômes de Joseph et de Haïssa vont apprendre l’un de l’autre et éveiller nos consciences sur le monde d’hier, d’aujourd’hui et de demain. Une pièce à ne pas manquer qui j’espère inspirera et invitera les Oulaya Amamra à passer de diffuseurs de haine à militants contre le racisme, l’antisémitisme et l’homophobie que l’on voit monter dans certains de nos territoires perdus de la République. En auront-ils la volonté et le courage ?

Gil Taieb

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1 Comment

  1. Merci à Gil Taieb de parler de cohésion nationale.

    Depuis ma jeunesse et le travail subversif de Michel Debré, je n’en entends plus parler que chez les royalistes et les autres vieux de mon club bouliste.
    Les vastes rassemblements chers à nos politiciens sont une chose, la cohésion nationale est la base du succès de toute politique.

    La culture et la civilisation rassemblent, sans idée de domination ou de soumission. Il est toujours bon de parler de ce qui nous unit quand les penseurs des media parlent de ce qui divise, pour affirmer leur supériorité naturelle, et les politiques ne peuvent sincèrement parler d’union.

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