Les primaires, organisées par les anciens partis majoritaires, violent l’esprit de nos institutions et favorisent l’esprit partisan quand l’élection présidentielle doit servir l’unité nationale. Tout cela est connu mais il faut le répéter inlassablement. Les partis, qui entendaient confisquer l’élection présidentielle, ont créé deux monstres politiques qui n’ont pu se former que dans un climat de haine : haine sociale pour les deux vainqueurs et haine politique des électeurs, mal définis, contre deux anciens premier ministres et un ancien président de la République transformés en ennemis de leur propre camp. La gauche n’existe plus. Deux candidats sociaux démocrates ont fait semblant de s’opposer par des discours également fantaisistes mais sont également responsables de l’échec d’un Rocardisme tardif. M. Mélenchon n’est pas un homme sérieux et n’existe que par les habits d’ « extrême-gauche » que ses adversaires lui offrent gracieusement. Notre pays serait donc sauvé des fantômes de la sociale démocratie ? Ce serait oublier l’ambition de M. Fillon.
M. Fillon, si bien défini par le terme de « collaborateur », n’a pu s’imposer qu’en flattant les passions de revanche des Versaillais de la droite. Il nous a offert un programme puéril dont l’exécution ne pourrait que détruire la fragile cohésion sociale que M. Hollande nous abandonne et détruire les espoirs des Français dans un rétablissement économique et social.
La chute fatale de ces illusions ne pourrait que ramener le retour triomphal du PS dans cinq ans. La droite s’est étourdie de son discours catastrophe sur la gestion économique socialiste, oubliant ses résultats médiocres. Le crime du PS est d’avoir soumis notre pays à une frénésie de « réformes », enivrée par l’odeur des destructions et soumise au dogme catastrophique d’une convergence finale de ces réformes pour un triomphe final de l’anarchie sociale-démocrate.
C’est cela que la France doit éviter à tout prix. Des nouveaux massacres de l’industrie du logement, de l’éducation, de la fiscalité, des territoires…
A cette charge d’un programme puéril, M. Fillon a ajouté une fantaisie morale qui compromet gravement le prestige de la France. Il a transformé de nombreux élus LR en bouffons, rigides défenseurs d’une mauvaise cause. La morale Républicaine est sacrifiée à des revendication scandaleuses de morale chrétienne et gaulliste!
Le PS devait disparaître pour toujours dans les poubelles de l’histoire. M.Fillon serait un éboueur bienveillant.
La droite et la gauche, historiques, se contentent de faire face, comme des tristes Gamelin. Nous devons avancer. Le centre est un courant historique français. L’UDI a trahi ses prétentions centristes en se ralliant à un programme de droite extrême, contre des investitures partisanes avec LR. L’action courageuse de M. Bayrou nous rappelle que nous disposons d’un candidat de centre droit.: M. Macron, qui avait abandonné la prospérité du salariat privé pour les salaires modestes des fonctionnaires, est un excellent contre-Fillon. Il a le mérite de ramener des jeunes vers l’action politique. Il faut rappeler que les citoyens élisent un homme, non un programme. Ce programme, le libéralisme et l’Union Européenne, n’est pas mon programme, mais M. Macron est mon candidat, pour débarrasser la France des Fillon et des socialistes. Heureusement, M. Macron ne semble pas déterminé à servir de maison de retraite, ou marchand de pantoufles, pour anciens élus PS. Si il n’est pas présent au deuxième tour ,pour une victoire certaine, je devrais voter FN contre M.Fillon.
Cette élection présidentielle aurait dû se faire sur la souveraineté populaire et la souveraineté nationale. Il est temps d’accepter l’idée que l’élection au suffrage universel du président de la République est une exception Française perverse. Une exception qui permet le viol permanent de notre Constitution. Une perversion de nos valeurs démocratiques, qui crée des clans soumis à un homme. Seul M. Sarkozy était capable de détacher la France de la volonté hégémonique de l’Union Européenne et de nous ramener vers une simple zone économique. Cela ne se fera pas. Après cette première élection, si M. Sarkozy ne reprend pas la direction de la droite, Il ne restera plus que le Front National ou les illusions du passé.
Olivier Comte