La France est dos au mur, elle doit se mettre en marche Par Olivier Comte

Les primaires, organisées par les anciens partis majoritaires, violent l’esprit de nos institutions et favorisent l’esprit partisan quand l’élection présidentielle doit servir l’unité nationale. Tout cela est connu mais il faut le répéter inlassablement. Les partis, qui entendaient confisquer l’élection présidentielle, ont créé deux monstres politiques qui n’ont pu se former que dans un climat de haine : haine sociale pour les deux vainqueurs et haine politique des électeurs, mal définis, contre deux anciens premier ministres et un ancien président de la République transformés en ennemis de leur propre camp. La gauche n’existe plus. Deux candidats sociaux démocrates ont fait semblant de s’opposer par des discours également fantaisistes mais sont également responsables de l’échec d’un Rocardisme tardif. M. Mélenchon n’est pas un homme sérieux et n’existe que par les habits  d’ « extrême-gauche » que ses adversaires lui offrent gracieusement. Notre pays serait donc sauvé des fantômes de la sociale démocratie ? Ce serait oublier l’ambition de M. Fillon.
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M. Fillon, si bien défini par le terme de « collaborateur », n’a pu s’imposer qu’en flattant les passions de revanche des Versaillais de la droite. Il nous a offert un programme puéril dont l’exécution ne pourrait que détruire la fragile cohésion sociale que M. Hollande nous abandonne et détruire les espoirs des Français dans un rétablissement économique et social.

La chute fatale de ces illusions ne pourrait que ramener le retour triomphal du PS dans cinq ans. La droite s’est étourdie de son discours catastrophe sur la gestion économique socialiste, oubliant ses résultats médiocres. Le crime du PS est d’avoir soumis notre pays à une frénésie de « réformes », enivrée par l’odeur des destructions et soumise au dogme catastrophique d’une convergence finale de ces réformes pour un triomphe final de l’anarchie sociale-démocrate.

C’est cela que la France doit éviter à tout prix. Des nouveaux massacres de l’industrie du logement, de l’éducation, de la fiscalité, des territoires…

A cette charge d’un programme puéril, M. Fillon a ajouté une fantaisie morale qui compromet gravement le prestige de la France. Il a transformé de nombreux élus LR en bouffons, rigides défenseurs d’une mauvaise cause. La morale Républicaine est sacrifiée à des revendication scandaleuses de morale chrétienne et gaulliste!

Le PS devait disparaître pour toujours dans les poubelles de l’histoire. M.Fillon serait un éboueur bienveillant.

La droite et la gauche, historiques, se contentent de faire face, comme des tristes Gamelin. Nous devons avancer. Le centre est un courant historique français. L’UDI a trahi ses prétentions centristes en se ralliant à un programme de droite extrême, contre des investitures partisanes avec LR. L’action courageuse de M. Bayrou nous rappelle que nous disposons d’un candidat de centre droit.: M. Macron, qui avait abandonné la prospérité du salariat privé pour les salaires modestes des fonctionnaires, est un excellent contre-Fillon. Il a le mérite de ramener des jeunes vers l’action politique. Il faut rappeler que les citoyens élisent un homme, non un programme. Ce programme, le libéralisme et l’Union Européenne, n’est pas mon programme, mais M. Macron est mon candidat, pour débarrasser la France des Fillon et des socialistes. Heureusement, M. Macron ne semble pas déterminé à servir de maison de retraite, ou marchand de pantoufles, pour anciens élus PS. Si il n’est pas présent au deuxième tour ,pour une victoire certaine, je devrais voter FN contre M.Fillon.

Cette élection présidentielle aurait dû se faire sur la souveraineté populaire et la souveraineté nationale. Il est temps d’accepter l’idée que l’élection au suffrage universel du président de la République est une exception Française perverse. Une exception qui permet le viol permanent de notre Constitution. Une perversion de nos valeurs démocratiques, qui crée des clans soumis à un homme. Seul M. Sarkozy était capable de détacher la France de la volonté hégémonique de l’Union Européenne et de nous ramener vers une simple zone économique. Cela ne se fera pas. Après cette première élection, si M. Sarkozy ne reprend pas la direction de la droite, Il ne restera plus que le Front National ou les illusions du passé.

Olivier Comte

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4 Comments

  1. Très heureux de retrouver Olivier Comte dans un article pertinent qui suscite l’analyse globale.
    Du désastre institutionnel des primaires en passant par l’inexistence de morale et pour finir la question du suffrage individuel volontariste ou par défaut, Olivier nous emmène dans la réflexion.
    C’est un homme de débat qui sait amener le débat: il contribue à contenir le cercle des « mal-comprenant » qui s’agrandit chaque jour.
    Bien à lui!

  2. Merci pour cette grosse cuillère de sucre. J’ai beaucoup apprécié votre analyse de l’imposture Fillon. Vos commentaires, les articles de Richard Liscia, l’article de Philippe Meyer ne convergent pas vers une vérité unique mais servent utilement la réflexion politique et montrent notre attachement à la chose publique qui ne peut être confisquée par un sauveur qui prétend disposer de tout.

    Mon inquiétude porte sur l’ignorance historique qui menace nos politiques. Après le triste candidat PS qui travestit le régime de Vichy, M. Bayrou parle de l’élection d’Hitler avec 90% des voix!!!
    Ce matin, face à Bourdin, M. Macron évoquait le Statut général de la fonction publique de 1947 (sic) et de Maurice Thorez. Mai 1947, c’était la rupture du tripartisme. Le statut avait été voté à l’unanimité par la deuxième Constituante en 1946. C’est le plus important. Thorez était vice-président du Conseil et ministre chargé de la fonction publique, mais le principal artisan du projet, avec le PCF, la SFIO, la CGT et la CFTC, était le directeur de cabinet de Thorez, ancien directeur de cabinet de Pierre Cot, un des accusés du procès de Riom, homme remarquable trop oublié. Le régime de Vichy avait établi un statut des fonctionnaires qui poursuivait les persécutions contre les juifs et les franc maçons. Tout cela peut nous éclairer.

  3. Je vous remercie de ce nouveau témoignage de votre pluralisme.
    Le centre droit me semble correspondre à l’intérêt électoral de M.Macron dont je veux la victoire. Je crois toujours à la propagande qui n’est pas une volonté de tromper par des moyens grossiers mais une volonté de convaincre par le raisonnement et l’information.

    Je regrette que la réalité de la situation au Proche Orient ne soit pas présentée: un Etat d’Israël qui, en poursuivant une défense légitime de ses intérêts, a créé une stabilité en Cisjordanie, stabilité qui est le seul obstacle à une guerre civile palestinienne et une guerre religieuse voulue par les Etats plus ou moins voisins. Les juifs pensent peut être que la vérité serait de la propagande. Pour moi, cette paix de fait, malgré la violence de convulsions bien secondaires et l’agitation scolaire et routinière d’une certaine diplomatie internationale, sert les intérêts de la France qui seraient écrasés par les intérêts américains dans une situation de déstabilisation totale.

    De la même façon, l’hystérie anti-Trump reproduit l’hystérie anti-Israëlienne . Même attachement à des problèmes extérieurs qui ne nous regardent pas, même vanité moralisatrice et lâche réconfort du phénomène de meute. C’est le vieux principe du gauchisme mou qui est plus une action, ou bavardage, narcissique qu’une action politique. Comme le CRIF, vous avez tort de rejeter ce que vous désignez faussement comme extrême gauche. l’EG, dans la science politique, comme dans les résultats électoraux traditionnels et notre histoire,désigne seulement les mouvements anti-capitalistes, actuellement crépusculaires et groupusculaires. Traiter des adversaires stupides, qui se prennent pour des ennemis intrépides, d’extrémistes est une mauvaise politique. En politique, le mépris et les insultes sont toujours inacceptables, le dédain est stupîde. Le FN existe, le mouvement machin de M. Mélenchon existe. L’attitude du CRIF, qui doit être une organisation diplomatique, dans la tradition diplomatique de ne pas juger ses interlocuteurs, est scandaleuse et maladroite. Si j’étais juif, je le gueulerais beaucoup plus fort..L’antisionisme peut conduire à l’antisémitisme mais l’arme politique de la condamnation de l’antisémitisme est un fusil à un coup. Les soupçons, les accusations et les condamnations nuisent à l’unité nationale. Concentrons-nous sur le vieil antisémitisme français (« les juifs sont trop riches/les juifs sont trop puissants »), dénonçons les racines historiques de la bête immonde et faisons une propagande pour Israël, pays étranger ami de la France.

  4. Merci pour votre excellent article.
    Je ne suis toutefois pas sûr de vous suivre en cas d’improbable second tour Fillon versus le Pen…Non je ne choisirais pas le leader du FN, bien que le programme de Fillon soit désolant.
    Macron ne sortira pas indemne non plus de son alliance avec Bayrou…..Ce sera pour lui un voyage en eaux troubles

    Les derniers sondages ( intentions de vote) disponibles, lors du discours de Nantes de Marine Le Pen du Dimanche 26 Février, à prendre évidemment avec toutes les précautions d’usage, donnent une nette victoire au premier tour du leader du FN avec 27% des voix, talonnée de près par Emmanuel Macron avec 25% , boosté par son « alliance centriste » avec le leader du MoDem, François Bayrou.
    Sauf erreur tactique majeure de l’un ou l’autre camp, on devrait donc retrouver au deuxième tour, s’opposer les deux personnalités politiques des mouvements « Bleu Marine » et « En Marche ».
    Car tout les oppose. L’âge, le souverainisme de l’une face au choix de la mondialisation de l’autre, le renforcement de l’état régalien contre un libéralisme contrôlé, la sortie programmée de l’Europe et de sa monnaie versus une Europhilie décomplexée….
    Le combat sera rude mais laisse peu de place au doute.
    Macron l’emportera…Mais ce ne sera pas le vainqueur.
    Les vainqueurs, les vrais seront François Bayrou, qui , à peu de frais, se sera assuré par ses exigences de ralliement, outre une loi sur la « moralisation de la vie politique », voile pudique venant délicatement recouvrir son bouquet de la mariée : l’assurance d’une représentation à la proportionnelle aux prochaines législatives ( mandat suivant)…Et Marine LP qui, si elle n’accède pas à la plus haute fonction de l’état, bénéficiera également d’un groupe parlementaire probablement imposant ( et tous les avantages associés).
    La France s’apprête donc à traverser une période de turbulences et d’instabilité politique lors de la prochaine mandature avec l’effacement d’un socialisme modéré et la mise en orbite d’une droite classique par les « affaires » ( Pénélopegate).
    Le rôle de la Presse politique (« Canard enchaîné ») et de ses « révélations » au calendrier plus ou moins « réfléchi » a montré toutes les limites de la stabilité des partis.
    Il faudrait peut-être établir une période de garde fou, espèce de pare-feu, interdisant la divulgation de données pouvant interférer avec le bon déroulement des élections, une fois connus les résultats des primaires des partis représentés, en respectant la liberté de presse en amont , pendant le déroulement de ces dernières, afin de ne pas invalider le choix du candidat sorti désigné.
    Entre la vague « Marine » et le terrestre « En Marche », espérons que les électeurs n’iront pas « prendre l’air » le jour des présidentielles.

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