Cette semaine, nous lisons la paracha de Yithro. Le prêtre de Midyan et beau-père de Moshé a entendu parler des miracles de la sortie d’Egypte et décide de rejoindre le peuple hébreu. Au début de la paracha, Yithro donne à son gendre un conseil qui jusqu’à nos jours reste le fondement de la gouvernance moderne : la création d’un système juridique basé sur une hiérarchie d’hommes de mérite, de magistrats et de juges.
Certes le prophète, le géant, le leader qu’est Moshé aurait pu tout faire : diriger, juger, trancher. Mais Yithro instaure le principe de la séparation des pouvoirs et explique la raison :
“Le procédé que tu emploies n’est pas bon. Tu succomberas certainement et toi-même et ce peuple qui t’entoure; car la tâche est trop lourde pour toi, tu ne saurais l’accomplir seul.” Shemot, 18, 17-18
Pour être un leader, un vrai, il faut savoir déléguer. Il faut partager dit Yithro, mandater, bien choisir ses conseillers, transférer ses pouvoirs. Un principe, enseigné dans les département de Sciences politiques et de Management à chaque étudiant débutant.
Cette nécessité de déléguer, nous interpelle aussi à nous ” les One Woman Show”, spécialisées en acrobatie du timing : travail-maison-enfants-mari-parents-amis-shabbat-gym-pessahbientôt… Délègue ! nous dit Yithro. Chaque personne doit en planifiant ses actions, sa journée, faire la différence entre l’essentiel et le secondaire, entre le primordial et l’accessoire. Déléguer c’est crucial tout autant pour un Premier ministre que pour une femme.
Plus encore, la capacité de déléguer est capitale pour toi, mais aussi pour ton peuple, dit Yithro à Moshé : Tu succomberas certainement et toi-même et ce peuple qui t’entoure.
Si nous ne transmettons pas des responsabilités à nos bambins, si nous ne délèguons pas les tâches du quotidien à nos maris, si nous ne partageons pas nos devoirs avec nos amis, nos collègues, non seulement il nous sera difficile de poursuivre le chemin, mais pire, le peuple, les enfants, la famille aussi seront victimes de ce “one woman show”.
Shabbat Shalom
Katy Bisraor – Ayache
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