Tribune Juive

Les médias français se régalent quand Israël légalise des implantations

Sans surprise, la loi israélienne de février 2017 légalisant a posteriori des dizaines d’implantations illicites en Cisjordanie a représenté une aubaine : les médias ont, comme c’est l’usage, repris une dépêche de l’AFP que chaque journaliste a ensuite agrémentée à sa sauce, toujours dans le registre aigre, jamais doux.

Les épices choisies ont varié du paprika au piment oiseau, du saupoudrage à la saturation. Mais pas un seul régime sans fiel.

L’objectif du régime est simpleConvaincre le consommateur que les Juifs volent une terre avec laquelle ils n’ont aucun lien. Voici le menu Type.

Entrée : vol de terre à la foi grave


La Palestine mandataire a été partitionnée deux fois : la première, illégale, en 1922, quand les Britanniques en ont soustrait 75% pour créer de toutes pièces la Jordanie, ne laissant que 25% pour le Foyer national juif prévu sur 100% de ce territoire. La deuxième partition, officielle, a été votée en 1947 par l’ONU pour séparer Juifs et Arabes sur les 25% restants. Cette partition a été acceptée par les premiers et refusée par les seconds. De ce fait, le seul propriétaire légal du territoire est Israël qui accepté la loi internationale. Le territoire, lui, a augmenté suite à ses victoires sur la Jordanie, la Syrie et l’Egypte lors de plusieurs guerres défensives. L’Etat juif a échangé ces territoires contre un traité de paix, avec l’Egypte en 1979, puis avec la Jordanie en 1994. Il attend toujours que les Palestiniens (qui n’étaient pas un peuple en 1948, mais des gens qui se définissaient comme « la Syrie du sud[1] ») cessent d’éduquer leurs enfants au martyre dans la haine d’Israël pour faire de même avec eux.

[1] « Le peuple palestinien n’existe pas ! La création d’un Etat palestinien est un moyen de continuer notre lutte contre l’Etat d’Israël en vue de l’unité arabe. En réalité, aujourd’hui, il n’y a aucune différence entre les Jordaniens, les Palestiniens, les Syriens et les Libanais. Il est dans notre intérêt, comme Arabes, de prétendre à l’existence d’un peuple palestinien distinct, afin de l’opposer au sionisme. » Zuheir Mohsen (dirigeant OLP) interviewé par James Dorsey, « Wij zijn alleen Palestijn om politieke reden », Trouw, 31 mars 1977.


Pour édulcorer le mauvais goût de la réalité et de la légalité,


Un Israélien nomme « Judée Samarie » la région qui porte ce nom depuis l’an 930 avant Jésus-Christ (comme peut le lire dans la Bible et chez Flavius Josèphe) ?

Le journaliste retraduit en médiatiquement correct dans le texte : « Cisjordanie ».

Ce nom, donné depuis 1967 à un morceau de la rive ouest du Jourdain que la Jordanie avait annexée en 1950 et qu’Israël a reprise lors de la Guerre des Six-Jours, est-il plus légitime que la version originale et originelle ?


Plat : pavé d’animosité au poivre de cayenne

Sauce au va-t’en-guerre

Verser dans une casserole un litre de concentré de haine, une tablette de bouillon d’indignation vertueuse et faire cuire à feu doux sur induction subliminale. Arrosez généreusement votre plat et resservez les convives.

Dessert : cerise sur ponctuation

Les guillemets sont plus qu’un coulis ou une crème pâtissière : ils servent à distancier le locuteur du propos qu’il reprend d’une source.

S’il approuve l’énoncé, le journaliste ne recourra pas à ce procédé de mise à distance.

Ainsi dans la phrase Dénoncée comme un crime de guerre, un vol légalisé ou un pas de plus vers l’annexion de la Cisjordanie, la nouvelle loi israélienne en faveur des colons scandalise les Palestiniens et les défenseurs d’une solution à deux Etats, l’auteur de l’article reprend à son compte les termes crime de guerre, vol légalisé et annexion, bien que ce soient des citations faites par une des parties engagées dans le conflit.

De même la juxtaposition de Palestiniens et de les défenseurs d’une solution à deux Etats oblige à comprendre qu’aucun défenseur d’une solution à deux Etats n’existe dans le camp adverse. Pourtant, les dirigeants israéliens ont tous accepté cette solution, alors que le camp palestinien refuse depuis près de 70 ans de reconnaître le caractère juif de l’Etat juif.

En revanche dans la phrase suivante : Elle devrait revenir à « légaliser » 53 colonies dites « sauvages » et à exproprier au minimum plus de 800 hectares de terres palestiniennes, estime l’organisation israélienne la Paix maintenant, l’auteur marque clairement le peu de foi qu’il accorde aux termes légaliser et sauvages, provenant de la partie adverse, le camp des méchants.

En espérant ne pas les avoir gavés, nous invitons nos lecteurs gastronomes à comparer les menus sur :

http://www.la-croix.com/Monde/Israel-le-Parlement-vote-une-loi-controversee-en-faveur-des-colons-2017-02-07-1300822815

http://www.liberation.fr/planete/2017/02/06/israel-legalise-les-colonies-sauvages-en-cisjordanie_1546655

http://www.lefigaro.fr/international/2017/02/07/01003-20170207ARTFIG00037-israel-vote-une-loi-pour-legaliser-les-colonies-sauvages.php

http://www.courrierinternational.com/article/israel-colonies-une-loi-legalisant-le-crime-organise

Source infoequitable

Quitter la version mobile