Personne ne s’attendait à le voir, personne ne s’attendait à ces propos. Emmanuel Macron a créé la surprise, ce lundi soir, en assistant à un meeting organisé par les adhérents parisiens de son mouvement En Marche ! au théâtre de Bobino, alors qu’il n’était pas prévu au programme. Dans une salle pleine ( 1000 personnes), il a prononcé un discours politique très offensif, bien plus percutant que celui tenu à Lyon, le 4 février.
Et surtout, le candidat à l’élection présidentielle a abordé le sujet qui court les salles de rédaction et les réseaux sociaux: sa supposée homosexualité et, en particulier, la relation qu’il entretiendrait avec Mathieu Gallet, président de Radio France. » Je suis tel que je suis, je n’ai jamais rien eu à cacher « , a-t-il dit. » J’entends dire que je suis duplice que j’ai une vie cachée ou autre chose. » » C’est désagréable pour Brigitte [Macron], et comme je partage mes jours et mes nuits avec elle, elle se demande comment je fais « , a-t-il ajouté, mêlant l’humour et l’hommage à sa femme.
Et de préciser, en pleine affaire Fillon: » Je ne l’ai jamais rémunérée pour cela. » Toujours sur le registre de l’humour, ou plutôt de l’ironie, il a ajouté: » Si on vous dit que j’ai une double vie avec Mathieu Gallet, c’est mon hologramme, mais ça ne peut pas être moi. »
Le président d’En Marche ! est passé à une phase très offensive de sa campagne. Il a attaqué le Front national et son » projet de repli mortifère « , François Fillon qui parle d’un Etat en faillite en 2007, mais laisse » 600 milliards d’euros de dettes » en quittant le pouvoir, en 2012, Benoît Hamon victime du » syndrome de Peter Pan « , et l’extrême gauche qui ne cherche plus à » protéger les gens au travail, mais les gens du travail « . Il a notamment défendu sa proposition d’ouverture des bibliothèques le dimanche en moquant ceux qui pensent que » le dimanche, on reste chez soi à manger de la blanquette de veau en famille « .
Mais c’est la première fois qu’il s’attaque frontalement et publiquement à cette rumeur. Probablement parce que sa virulence menace de polluer sa campagne.
Corinne Lhaïk
Une rumeur comme celle-là n’est pas forcément rédhibitoire dans la France d’aujourd’hui. Sauf peut-être pour une certaine catégorie d’électeurs, mais ces derniers sont déjà courtisés par Hamon.
« Moi aussi je vous aime farouchement mes amis »… En entendant certains de ses discours, franchement grotesques, j’ai l’impression que ce type est une sorte d’illuminé.