Quelle est la capitale d’Israël ? La réponse est à peu près aussi complexe que de définir les frontières du pays. Pour l’Etat hébreu, les faits sont là : Jérusalem est sa capitale. En revanche pour la communauté internationale, c’est de facto Tel Aviv.
Après des débuts compliqués sous mandat britannique avant la seconde guerre mondiale, Israël est né du plan de partage de l’Onu en 1947. Ce plan prévoyait trois entités : un Etat à majorité juive, un Etat arabe et une zone sous contrôle international, Jérusalem (résolution 181 de l’Onu).
En 1949, Israël fait de Jérusalem Ouest sa capitale
La guerre de 48, qui a suivi, redessine le plan de partage et entérine des frontières entre Israël et ses voisins. C’est ainsi que la zone internationale a disparu et que Jérusalem s’est retrouvé divisée en deux zones : l’une arabe (entre les mains de la Jordanie), avec notamment la vieille ville, et l’autre israélienne.
En 1949, Israël fait de cette zone, Jérusalem Ouest, la capitale de son Etat. C’est là que sont situées les institutions de l’Etat hébreu (parlement, gouvernement….) malgré l’opposition de l’Onu qui par, la résolution 194 de 1948, avait réitéré le statut international de Jérusalem. Pour l’ONU, le non-respect de la zone internationale comdamne Jérusalem à ne pas être capitale.
Jérusalem «réunifiée»
Résultat, internationalement cette capitale n’est pas reconnue –cela violerait les principes du plan de partage- et la plupart des ambassades, notamment celles des grands pays, sont situées à Tel Aviv, la grande ville côtière israélienne, située à 70 km de Jérusalem.
En 1967, Israël conquiert l’intégralité de la ville de Jérusalem (entre autre) lors de la guerre des Six jours. Dès la fin juin de la même année, le gouvernement israélien étend la zone administrative de la municipalité israélienne de Jérusalem à sa partie arabe (Jérusalem-Est). Toute la ville est alors décrétée par les Israéliens «capitale éternelle et indivisible d’Israël et du peuple juif».
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Une décision condamnée par l’ONU, qui stipule, dans la résolution 252, que «toutes les mesures et dispositions législatives et administratives prises par Israël (…) qui tendent à modifier le statut juridique de Jérusalem sont non valables et ne peuvent modifier ce statut».
L’ONU ne reconnaît pas l’annexion de Jérusalem
En 1980, Israël intègre l’ «unification» de Jérusalem dans sa loi fondamentale, texte à caractère constitutionnel. Le 30 juillet 1980, la Knesset proclame Jérusalem «une et indivisible» comme la capitale de l’État d’Israël. Le Conseil de sécurité condamne aussitôt la décision israélienne, dans la logique de ses précédentes résolutions. L’annexion de la partie arabe de la ville n’est pas reconnue.
C’est ainsi que la résolution 478 affirme «censurer dans les termes les plus énergiques l’adoption par Israël de la loi fondamentale sur Jérusalem» et que celle-ci «est une violation du droit international». La résolution demande «à tous les Etats d’accepter cette décision» de l’ONU et aux « Etats qui ont établi des missions diplomatiques à Jérusalem de retirer ces missions de la ville sainte».
Le message de l’ONU est claire. Jérusalem ne peut être capitale du fait du plan de partage et du fait du changement de la délimitaton de la ville.
Un débat très politique
Si Jérusalem n’est pas reconnu comme capitale d’Israël par le droit international, la ville abrite de fait les institutions politiques et étatiques israéliennes et tous les chefs d’Etat ou de gouvernement se sont rendus à Jérusalem pour rencontrer les autorités du pays, voire s’exprimer devant la Knesset.
La question de transférer l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem est récurrente aux Etats-Unis. Elle a été réveillée par les propos de Donald Trump en faveur d’une telle décision pendant sa campagne.
De leur côté, les Palestiniens, qui revendiquent toujours leur Etat, estiment que toute la partie Est de Jérusalem -celle qui n’était pas israélienne avant 67- leur revient. C’est dans la partie Est qu’ils entendent installer la capitale de leur éventuel futur Etat. Devant la difficulté de trouver une entente sur la situation de Jérusalem, les accords d’Oslo avaient repoussé la question du statut de la ville sainte… Elle attend toujours.
Une promesse de Donald Trump
En campagne pour l’élection présidentielle, Donald Trump avait promis de reconnaître Jérusalem comme «la capitale indivisible de l’État d’Israël». Une fois nommé, mi-décembre 2016, le nouvel ambassadeur américain en Israël, David Friedman, avait ajouté avoir «hâte de faire avancer la paix dans la région (…) depuis l’ambassade américaine dans la capitale éternelle d’Israël, Jérusalem».
John Kerry, le secrétaire d’Etat d’Obama, a prévenu qu’un déplacement de l’ambassade risquerait de provoquer une «explosion absolue dans la région». L’Europe a affiché la même position. «Je crois qu’il est très important pour nous tous de nous abstenir d’actions unitérales, en particulier celles qui ont des conséquences graves sur de larges secteurs de l’opinion publique dans une bonne partie du monde», a indiqué la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.
“Le message de l’ONU est claire. Jérusalem ne peut être capitale du fait du plan de partage et du fait du changement de la délimitaton de la ville.”
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1- une résolution de l’ONU n’est pas du droit international. C’est un avis, une recommandation que les États sont libres de suivre ou pas.
2- les arabes, qui deviendront plus tard le “peuple palestinien”, ont rejeté ce plan de partage…
3- c’est à Israël, État souverain et de plus vainqueur de toutes les guerres que lui ont déclaré les arabes, de choisir sa capitale et certainement pas à la “communauté internationale”.
Entièrement d’accord avec vous sur les points 1 et 3