Quand Bernard Pivot tweete, ça donne : Faiseur de miracles, Macron attire à lui les girouettes, les canards boiteux, les faillis, les poissards, les charlatans et les scrofuleux. Pour 2€, t’as eu Fillon, pour 1 € t’auras Hamon ou Valls, pour un chèque en blanc, t’auras Macron. Le tweet est repris 2600 fois en 24 heures.
Ce chèque en blanc que nous sommes nombreux à avoir l’impression de lui faire, à Manu, ce n’est pas pour payer la campagne. Car quelqu’un m’a dit de lire Dans l’enfer de Bercy[1], qui sort ce matin, et où deux journalistes de Radio France révèlent le fonctionnement du Ministère des Finances. Alors que Marion L’Hour, chef adjointe du service économique à France Inter, et Frédéric Says, journaliste politique à France Culture, pour savoir comment se fabriquaient nos impôts et découvrir qui décidait réellement des politiques économiques menées en France, ont traîné deux ans durant dans les coulisses du Ministère des Finances, ils en sortent un véritable brûlot.
UN AGENDA CACHÉ
Si l’on apprend que c’est le Président qui a très largement la main sur le ministère des Finances[2], qu’un candidat protectionniste, qu’il provienne de l’aile gauche du PS, de l’extrême gauche ou même de l’extrême droite, se heurterait à un véritable mur d’obstacles, tant à Bercy, tout le monde est pro-européen, pro-libre échange et anti-déficit, que Benoît Hamon, qui s’y occupait de la consommation et de l’économie sociale et solidaire, fut le seul ministre à se rendre au pot de départ de Jérôme Cahuzac, on découvre encore, preuves à l’appui, que Manu se serait servi de Bercy pour se présidentialiser : Cela ne fait aucun doute et pourtant, les ministres présents à Bercy lors du passage Macron n’avaient pas détecté cette ambition cachée. Ils avaient bien sûr constaté les nombreux déplacements de Macron, ses échanges avec la presse, son envol… Mais aucun ne croyait, pas même Michel Sapin, à un agenda caché. En revanche, l’administration s’est interrogée, le Ministre ayant consommé en 2016, en seulement huit mois, 80 % du budget frais de représentation alloué à l’ensemble de son Ministère, et que cette somme finança principalement des déjeuners et des dîners tenus en bonne compagnie, Manuel Macron organisant parfois deux dîners dans la même soirée. L’ouvrage nous apprend que Macron avait bien prévu de démissionner le 14 juillet, ce qu’il ne put faire en raison de l’attentat de Nice : tout était planifié.
PAS UN SEUL EURO D’ARGENT PUBLIC
Les auteurs du brûlot précisent que Macron refusa leurs demandes d’entretien, officiellement parce que l’angle du livre ne lui convenait pas, officieusement parce qu’il redoutait un ouvrage trop polémique. La question est posée de savoir si Emmanuel Macron aurait financé son mouvement avec ces fonds publics. Christian Jacob et Philippe Vigier, chefs de file des députés LR et UDI, dénoncent déjà le mensonge et l’imposture de l’ancien Ministre de l’Économie sur ses frais de représentation lorsqu’il occupait Bercy, le porte-parole de François Fillon allant jusqu’à déclarer lors d’une conférence de presse qu’il allait demander une clarification sur l’utilisation par Emmanuel Macron des frais de représentation lorsqu’il était ministre de l’Économie, soit 120 000€ sur l’enveloppe annuelle de 150 000 €.
120 000 €, ce n’est pas une petite somme, commente le chef de file des députés LR, interrogé dans les couloirs sur ces frais de bouche d’Emmanuel Macron, qu’il qualifie d’incarnation de l’imposture, l’imposture sur toute la ligne, Vigier martelant, lui, que de la part de celui qui nous expliquait dans une déclaration, que pas un seul euro d’argent public serait utilisé pour sa campagne, c’était insupportable et exigeait la une clarification : ce serait bien que la HATVP (Haute autorité pour la transparence de la vie publique NDLR) puisse nous apporter des éléments, et confirme à L’Express avoir alerté Jean-Louis Nadal, Président de la HATVP : les députés sont passés à la moulinette et doivent expliquer comment ils dépensent chaque centime de leurs indemnités. Il n’y a pas de raison que M. Macron soit traité différemment. Rappelez-vous, déjà en avril dernier, Emmanuel Macron s’était attiré les foudres de l’opposition après un déplacement polémique à Londres : on le suspecta d’avoir profité de cette visite officielle pour organiser une levée de fond au profit de son jeune mouvement politique.
AVEC TENDRESSE ET AMITIÉ
Mais voilà : Michel Sapin nous explique que lui n’avait rien vu. Pour Bernard Kouchner, Manu incarne l’espoir. Pour Jacques Attali, Macron c’est le vide, la société française qui n’a d’idées sur rien … C’est dit avec tendresse et amitié. D’aucuns disent que Ségolène et le Président se positionneront pour lui.
Elle reste d’actualité, cette phrase de George Orwell parlant des socialistes dans Le Quai de Wigan[3] : Si le mouvement attirait en masse des hommes dotés d’un meilleur cerveau et d’un sens plus élaboré de la décence ordinaire, les personnages douteux […] cesseraient d’y tenir le haut du pavé.
En face, alors que le numéro de La Revue des deux Mondes, paru le 19 janvier, demande dans sa Une De quoi Fillon est-il le nom, le maire de Neuilly, JC Fromentin, tweete que les Français, pour entrer dans le XXIème siècle, espèrent un Président affranchi d’un système qu’ils sont plus de 70 % à juger corrompu, et explique que François Fillon est cet homme. Timing hélas loupé: car tombe hélas, quelques instants après le tweet, et révélée par ce cher Canard, l’affaire Pénélope.
Sarah Cattan
[1] Editions JC Lattès.
[2] Souvenez-vous du désaveu infligé à Sapin par Hollande quant à la réforme du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.
[3] En anglais, The Road to Wigan Pier, 1937, Editeur en France Michel Pétris, parution française 1982.
Macron, Fillon, Hamon, Peillon, Mélanchon, ces noms ne m’inspirent pas confiance . Je crois que je voterai pour DUCON, il ne peut pas être plus tondeur de moutons qu’eux.
Moi, je savais que Pénélope tricotait. Elle n’était pas sur le bâteau, mais attendait au port l’arrivée de son mari. La nuit elle détricotait, et le jour, elle retricotait….
Là, j’apprends que cette Pénélope, la salope, elle fait couler le bâteau…..c’est plus du tricotage, c’est du sabordage.
Ulysse, que de vents mauvais auras-tu dû subir? Celui de Pénélope aura raison du rafiot!
pourquoi au FN ils ne peuvent accuser François Fillon: parce que le service antifraude européen (Olaf), a demandé à Marine Le Pen et son père Jean-Marie de rembourser respectivement 340.000 et 320.000 euros pour couvrir les salaires de leurs assistants parlementaires dont les preuves de travail au sein de l’institution européenne sont jugés insuffisantes. Bruno Gollnisch lui aussi est sommé de rembourser 380.000 euros pour des faits similaires. L’Olaf soupçonne notamment Marine Le Pen d’avoir déclaré son ex-belle soeur assistante parlementaire alors qu’elle travaillait pour le Front national. Thierry Légier, chargé à plein temps de la protection de la présidente du FN, a lui aussi été rétribué au titre “d’assistant”. Enfin en 2013 Louis Aliot, assistant parlementaire de Marine Le Pen, touchait 5000€ bruts/mois “pour un temps partiel d’assistant parlementaire”.
L’heure de la grande lessive est arrivée. Qu’en restera-t-il après l’élection présidentielle ?
Julius, l’heure de la grande lessive est arrivée. c’est tombé sur François Fillon, ça aurait pu tomber bien avant, et sur nu/une autre, ça aurait pu tomber après, mais tous nous savions que cette heure arriverait. trop d’indécence. perte du bon sens. de RMi de la décence. alors c’est vrai qu’elle se pose votre question: qu’en restera-t-il après? seuls les esprits pervers peuvent se réjouir de ce qui se passe aujourd’hui.
AVEC LA MISE EN EXAMEN DE FILLON ET L’ÉLIMINATION DE VALLS DANS LA CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE, NOUS RISQUONS DE TOUCHER LE FOND…
FALLAIT BIEN QUE CA ARRIVE…AVEC LE TEMPS ON S’APERPERCOIS QU’UNE SIXIÈME RÉPUBLIQUE EST NÉCESSAIRE POUR REFONDRE TOUT LE SYSTÈME POLITIQUE ACTUEL QUI NOUS A CAUSE NOTRE RUINE.
AU DEUXIÈME TOUR LA PINE SERA OPPOSE A MERDELANCHON ET C’EST AINSI LA FIN DES HARICOTS POUR LES FRANÇAIS SOUCIEUX DE LEUR CONFORT ET DE LEUR ÉCONOMIES.
ON VA PLUTÔT MORDRE LA POUSSIÈRE CETTE FOIS CI.