Du 26 janvier au 25 février, à l’occasion de la journée internationale en mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’Humanité, l’exposition « Le pouvoir de la propagande nazie : un Etat trompeur » reviendra sur un des chapitres les plus sombres de notre histoire contemporaine et dévoile les mécanismes de la propagande pour mieux les combattre.
À l’heure où les valeurs de cohésion et de solidarité devraient rassembler, l’antisémitisme, le racisme et la xénophobie font encore rage à travers le monde. Ils se manifestent par des mots, menant bien trop souvent à des actions, comme ce fut le cas lors de la Seconde Guerre mondiale. L’exposition « Le pouvoir de la propagande nazie, un État trompeur », réalisée par le musée du Mémorial de l’Holocauste des États-Unis, revient ainsi sur un des chapitres les plus sombres de notre histoire contemporaine et dévoile les mécanismes de la propagande pour mieux les combattre.
De la démocratie au Reich
Arrivé au pouvoir par le vote de millions d’Allemands, Hitler et le régime mis en place promettent de restaurer la grandeur et l’unité allemande au sein d’une « communauté nationale ». Humiliée par la défaite militaire de la Première Guerre mondiale et les sanctions imposées par les vainqueurs, l’Allemagne soumise voit son économie chuter. Les Juifs deviennent dès lors les boucs émissaires responsables de tous les maux du pays. Une fois au pouvoir, le gouvernement procède aux arrestations de masse, crée des camps de concentration et met en œuvre son programme raciste et antisémite.
La propagande : une arme redoutable
Sous le gouvernement nazi, les Juifs étaient considérés comme une menace pour la sécurité nationale. Des voisins, des amis et des concitoyens sont devenus parias et ennemis de l’intérieur. La diffusion ininterrompue de propagande raciste et antisémite, quand elle n’inspirait pas la haine, favorisait une indifférence du public qui contribuait à rendre possible la persécution et le génocide. La propagande et son utilisation sur le long terme ont permis de rendre banales des réflexions et politiques ouvertement racistes et antisémites. Les mots constituent dès lors une arme redoutable et se transforment en actions effroyables sans retour possible.
Un mécanisme très actuel
Les nouvelles technologies démultipliant les messages, les relais et l’auditoire, la propagande et les dangers qu’elle suscite sont toujours d’actualité. La stratégie d’approche reste identique, énoncer des grandes promesses aux individus déçus du système, souvent victimes d’un contexte socio-économique défavorable, dresser les citoyens les uns contre les autres et jouer sur leurs peurs, leurs espoirs et leurs rêves. Le passé fait malheureusement encore écho au présent et rend nécessaire une vigilance accrue contre cette menace permanente, où la force des images et des représentations sert des causes criminelles.
Cette exposition, par les connaissances historiques et les nombreux documents qu’elle apporte, vise à décoder les stratagèmes de la propagande pour mieux les déconstruire. Attaché à dénoncer la haine, à prévenir les génocides et à promouvoir la dignité humaine, le musée du Mémorial de l’Holocauste des États-Unis présente ainsi à l’Hôtel de Ville une exposition à la fois historique et très actuelle, qui contribue au devoir de mémoire et à la nécessaire transmission de l’histoire pour ne jamais reproduire les horreurs du passé.
Exposition gratuite du 26 janvier au 25 février, 10h-18h30, Espace Paris Rendez-Vous, concept- store de l’Hôtel de Ville, 29 rue de Rivoli (4e)
Sylvie Bensaid
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