La révélation de plusieurs scandales sexuels dans l’armée a débouché sur des manifestations pour soutenir le combat des femmes dans le pays.
La société israélienne est secouée par de nombreux scandales sexuels qui touchent l’armée et forcent le pays à s’interroger sur la persistance d’attitudes rétrogrades chez certains hommes, aujourd’hui confrontés à des femmes qui osent davantage parler. Le cas le plus retentissant est celui de , président d’ de 2000 à 2007, tout juste sorti de prison fin décembre après cinq ans de détention pour viols. Au cours des derniers mois, un général, un haut responsable gouvernemental et un député ont été mis en cause. Le général Ofek Buchris a démissionné en juillet 2016 après avoir été inculpé de viol. Il a conclu avec la justice un accord de plaider-coupable en vertu duquel il devrait éviter la prison en reconnaissant en contrepartie avoir eu une relation consentie avec une subordonnée, ce qui est interdit au sein de l’armée, et avoir eu à l’égard d’une autre une conduite inappropriée pour un officier. L’accord a provoqué la colère d’une partie de l’opinion publique, semblant refléter une tendance se généralisant à ne plus accepter de tels agissements.
Face à ces nombreuses révélations, quatre jeunes femmes et anciennes soldates ont décidé de mener le combat. Elles ont ainsi publié une vidéo qui a rencontré un franc succès sur les réseaux sociaux. Intitulée Les filles de Buchris, la vidéo plaque sur une ancienne chanson contre la guerre de nouvelles paroles dénonçant l’esprit de corps de l’armée dans de telles circonstances, ainsi que le flot d’insultes déversé par des internautes sur les plaignantes. Ces internautes sont comme « un troupeau de moutons aveugles suivant leur chef », chantent les jeunes femmes en uniforme. « Nous ne sommes que de la viande pour les officiers », disent-elles encore.
« Le système judiciaire ne suit pas »
Des centaines de personnes ont manifesté récemment devant le quartier général de l’armée à Tel-Aviv en scandant : « Non, c’est non ! Qu’y a-t-il de si difficile à comprendre là-dedans ? » Une telle mobilisation « ne tient pas au fait que, d’un seul coup, il y aurait plus de scandales qu’avant, dit l’organisatrice de la manifestation, Noga Shahar, actrice au Théâtre national d’Israël. Simplement, les femmes commencent à comprendre qu’elles peuvent parler, porter plainte, donner des noms. » Cependant, « le système judiciaire ne suit pas », assure-t-elle. Et de citer le cas « révoltant » d’un juge de Nazareth accusé d’avoir forcé une employée à s’asseoir sur ses genoux et de l’avoir caressée en 2010. Le magistrat a démissionné depuis. Mais là encore, un accord de plaider-coupable toujours en cours d’examen pourrait le voir échapper à la prison et être condamné à effectuer seulement une peine d’intérêt général et à payer 2 500 shekels (600 euros).
Les chiffres exacts des agressions de type sexuel sont difficiles à connaître « parce que la plupart des femmes ne prennent même pas la peine d’aller voir la police », note Orit Sulitzeanu, une responsable de l’Association des centres de crise contre le viol en Israël (ARCCI). Mais l’action de l’ARCCI et une prise de conscience grandissante ont provoqué un « tsunami » de plaintes de victimes, affirme-t-elle. En 2015, les centres de l’ARCCI ont reçu 9 197 appels dénonçant de nouveaux faits d’agression sexuelle, une augmentation de 17% en cinq ans, selon l’organisation. Et encore, « ce n’est qu’une partie de la réalité », dit Orit Sulitzeanu, évoquant le peu de formalisme qui caractérise les relations en Israël.
L’armée tente de réagir
« Voilà une société dans laquelle, dans une large mesure, on ne garde pas ses distances » et où un certain degré de contact physique est acceptable, dit-elle. Elle souligne aussi la place centrale prise par l’armée et le service militaire, obligatoire pour les deux sexes, et où les abus de pouvoir vont ensuite selon elle se reproduire dans la société. « Tout cela est très, très hiérarchisé, machiste (…) Cela se traduit négativement par des abus d’autorité et des conditions favorables au harcèlement », dit-elle. « De l’armée, cela se propage à la police et au lieu de travail », ajoute-t-elle. L’armée dit s’employer à sanctionner de telles conduites. Selon elle, en 2015, 12 plaintes pour viol ont donné lieu à des investigations de la part de la police militaire, au lieu de huit en 2014 et cinq en 2013. L’armée a récemment mis en place une unité d’assistance juridique pour les militaires victimes d’agressions sexuelles. La première femme à laquelle elle ait apporté son aide est celle accusant le général Buchris.
Non c’est non, c’est tout. Et la réciproque est vrai aussi.
On ne va pas non plus faire semblant de découvrir que l’armée est et reste un milieu d’hommes.
Ça me fait penser à cette anecdote d’une femme militaire qui s’était rendue seule au milieu d’une fiesta de troufions alcoolisés… Et tout le monde de s’étonner et de se scandaliser qu’elle ait subi quelques gestes déplacés avant de finir par quitter les lieux !
Attendons la prochaine génération gavée à la « théorie de genre » et ça ira certainement mieux…
André,
d’accord, la structure crée le personnage qui crée l’événement.
Mais, quand même, on ne va pas faire d’une analyse « Marxienne » le crédit à une sexualité masculine débridée et forcément déplacée!
Bien à vous.