Sans les cars Macron 900.000 voyages de moins

Les Français peuvent dire merci aux « cars Macron ». Selon une étude publiée hier par l’Arafer (Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières), 17 % des personnes qui les ont utilisés n’auraient pas voyagé s’ils n’existaient pas.ouibus

Soit un total de 900 000 voyageurs sur les 5,2 millions transportés par les autocars en un an. Et sans surprise, les premiers bénéficiaires de ce mode de transport, libéralisé depuis l’été 2015, sont les jeunes.

Moins cher que le train, plus sûr que le covoiturage ?

Alors que les moins de 25 ans représentent 10 % de la population française, ils constituent 21 % de la clientèle. Mieux, 19 % des voyageurs sont des étudiants, alors que leur poids dans la société n’est que de 5 %. « Ils disposent généralement de plus de temps pour voyager et ont un budget plus contraint », justifie Nicolas Quinones-Gil, responsable de l’observatoire des transports à l’Arafer.

En effet, même si le ticket d’autocar doit augmenter dans les prochains mois, du fait de la consolidation du marché, il reste en moyenne entre 2,5 et 3 fois moins cher que celui du train. « Ce n’est pas le même service, rappelle la SNCF. Le train est plus rapide. On ne peut pas comparer les deux transports. » Finalement, l’Arafer estime que sur un an, les « cars Macron » ont potentiellement pris 1,9 million de voyageurs au train, dont 1,3 million pour le seul TGV.

Même punition pour le covoiturage. Jugé moins sûr et moins confortable que les cars, il a abandonné 1,3 million de trajets aux autocaristes. Si on ajoute les voitures individuelles ou celles de location, le chiffre atteint 2,3 millions. Plus surprenant, les « cars Macron » ont également grignoté des parts de marché à l’avion, avec environ 100 000 trajets gagnés sur l’aérien.

Et à chaque fois, c’est l’argument prix qui l’emporte sur d’autres considérations et notamment sur les temps de trajet, généralement beaucoup plus longs en car. Ainsi, 80 % des sondés jugent que les voyages sont moins chers que le train, et 63 % moins élevés que le covoiturage. Pas étonnant alors que la clientèle des cars soit constituée pour près de 30 % de voyageurs (hors étudiant) avec un revenu net mensuel inférieur à 1 500 €.

*Etude réalisée auprès de 1 476 personnes ayant voyagé sur une ligne de « car Macron », interrogées entre octobre et décembre 2016 : 452 par téléphone, 689 par Internet, 335 en gare routière.

« 2 € pour un aller-retour Paris-Lyon »

Séduit par leurs prix défiant toute concurrence, Matias, 22 ans, étudiant à Grenoble, a déjà voyagé trois fois avec les « cars Macron ». « L’année dernière, j’ai payé 15 € pour un aller-retour Lyon-Marseille. Et pour mes deux allers-retours Lyon-Paris avec Megabus, j’ai halluciné ! A chaque fois, j’en ai eu pour 2 € ! En rajoutant les 50 centimes de réservation, c’est moins cher qu’un menu chez McDo », plaisante-t-il. Une aubaine pour Matias et son budget serré. Il est d’ailleurs certain qu’il n’aurait pas fait ces voyages sans ces bus.

A ses yeux, ils sont l’alternative parfaite aux trains, plus rapides mais « hors de prix » : « Avec la SNCF, un aller simple Lyon-Paris, c’est facilement 70 €, même avec la carte jeune. » Pas loin de la moitié de ses APL. Le confort sommaire et le long temps de trajet (plus de six heures pour un Lyon-Paris) sont des problèmes secondaires pour lui, qui affirme avoir « tout le temps du monde quand il s’agit de faire des économies ». Il planifie déjà d’autres voyages qu’il fera certainement avec Ouibus ou Flixbus, autres compagnies qui sillonnent les autoroutes françaises.

Source leparisien

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