Titre : « Israël va restituer aux Palestiniens les corps de 23 auteurs d’attaques (armée) ».
Décodage
– On remarquera que pour l’AFP les « auteurs d’attaque » ne sont jamais des criminels islamistes palestiniens qui tuent au hasard des femmes, des enfants, des passants. L’image « auteurs d’attaques » laisse croire qu’il s’agit d’actes politiques de résistance.
– L’agence française se fait un devoir de ne jamais appeler terroriste, un terroriste.
– Le mot « (armée) » entre parenthèse désigne la source, mais il laisse entendre que le vocabulaire « auteurs d’attaque » est employé par l’armée, ce qui n’est pas le cas.
Corps de la dépêche. « La restitution de ces dépouilles est un geste vraisemblablement destiné à tenter de dissiper les tensions actuelles qui ont fait 138 morts palestiniens et 20 morts israéliens depuis le 1er octobre. Une grande majorité des Palestiniens tués sont des auteurs d’attentats ou accusés par Israël de l’être. »
Décryptage
– « tension » : Pour l’AFP, la vague sans précédent d’attentats au couteau ou à la voiture bélier est une « tension » dans les relations normales affectant les deux populations juive et musulmane ; et ou israélienne et palestinienne.
– la restitution des cadavres est énoncée comme « un geste destiné à tenter de dissiper ». Qui fait « un geste » en général ? Celui qui a conscience d’avoir enclenché une dispute inutile, ou celui qui a le plus a perdre si la dispute se poursuit. L’AFP suggère que les israéliens sont à l’origine de la violence islamiste palestinienne. Et/ou que les israéliens sont en train de perdre la bataille et qu’il s’agit de sauver la face. Pour l’AFP le vainqueur est le faible qui ne faiblit pas.
– « 138 morts palestiniens et 20 morts israéliens » : l’AFP rappelle toujours avec une précision maniaque que le nombre de morts palestiniens est régulièrement supérieur aux victimes juives. Cette répétition obsessionnelle n’est utilisée que dans le traitement des conflits ou Israël est mêlé : elle induit l’idée que l’agresseur est celui qui tue le plus ; même s’il ne fait que se défendre. Pour l’AFP; la victime en Israël c’est toujours le Palestinien. Les juifs assassinés n’existent pas, ils ne sont que les épiphénomènes d’une lutte de libération nationale.
– « Une grande majorité des Palestiniens tués sont des auteurs d’attentats ou accusés par Israël de l’être » : sous entendu, les israéliens sont des soudards à la gâchette facile qui prennent un malin plaisir à tuer des palestiniens sans raison : Les cadavres restitués sont ceux de tueurs mais attention tous ne le sont pas. Seulement une « majorité » d’entre eux. La redondance de la formule «auteurs d’attentats OU ACCUSES PAR ISRAËL DE L’ETRE » insinue que l’armée utilise le terrorisme pour dissimuler des meurtres de palestiniens innocents. Israël est coupable du crime permanent de disproportionnalité.
RESUME : en quelques lignes, les journalistes de l’AFP dressent un canevas mental tout à la fois erroné et criminel. Erroné parce qu’ils refusent de faire le lien entre l’islamisme qui frappe à Paris et celui qui tue à Tel Aviv. Erroné encore parce qu’ils font passer ces assassinats d’hommes, de femmes et d’enfants désarmés pour des péripéties d’une lutte de libération nationale qui a cessé depuis longtemps d’être menée.
L’islamisme est au cœur du terrorisme arabe en général et palestinien en particulier. Refuser de le voir est tout à la fois une faute professionnelle et une pensée criminelle. Oui criminelle parce que le meurtre de juifs en Israël est légitimé et excusé. Criminel encore parce que cette présentation des faits incite au meurtre de juifs en France et dans le monde.
Alain Chouffan
C’est tellement vrai et tellement invisible pour la plupart des lecteurs !
L’AFP devrait être la voix de la France, elle n’est plus que l’écho des cris du journalisme contemporain qui place le commentaire avant les faits et le conformisme dominant avant l’analyse.
Les commentateurs sont des juges permanents qui peuvent incriminer tout et tous, sans responsabilité morale.
Le jugement de M. Chouffan est parfaitement fondé.
AFP. Dans cet acronyme deux lettres au moins n’ont pas leur place : le F et le P car elles déshonorent ce qu’elles sont censées représenter.