L’année 2016 a débuté par des attentats terroristes à Paris et s’achève avec une attaque sanglante dans une boite de nuit célèbre d’Istanbul.
Le fléau de la terreur frappe toujours l’Europe car le vieux continent est fatigué des combats et lassé des guerres. Il demeure insouciant face aux dangers, indifférent aux menaces et apathique face aux malheurs des autres. Il pense naïvement que le fléau est passager et disparaîtra bientôt avec l’anéantissement de Daesh et le règlement du problème palestinien.
Et pour preuve, cette Conférence internationale à Paris comme-ci rien ne changeait, et que nous étions toujours à l’époque du colonialisme levantin.
Frappant aussi de constater le double langage, la contradiction flagrante. D’une part, on souhaite vivre en pleine liberté, sans frontières, sans aucune contrainte, comme ce fut naguère durant La Belle époque. Mais d’autre part, l’afflux des migrants et la vague terroriste imposent l’état d’urgence. Une nonchalance face à une forte présence de plus de 100 000 policiers et militaires pour assurer la sécurité de la nation française. Drôle de combat ! Drôle de politique !
L’Europe devrait donc choisir sa stratégie et cesser de combattre avec de vieux outils, des slogans dépassés et moralistes, et une politique qui rappellent celle de la 3ième et la 4ième République. Il est bien temps de comprendre qu’il n’y pas de différence entre les branches militaires et politiques au sein des mouvements terroristes. Ce ne sont pas des mouvements de libération mais des organisations religieuses fanatiques et extrémistes tels qu’al-Qaida ou Daesh. Aucune distinction, non plus, au sein du Hezbollah et du Hamas. Le premier est une milice chiite armée avec plus de 100 000 roquettes et missiles, qui sponsorise le terrorisme en semant la terreur au sein d’un gouvernement marionnette libanais. Le deuxième est une organisation terroriste palestinienne, satellite des Frères musulmans, qui dirige par la terreur un gouvernement hostile à Mahmoud Abbas, l’Egypte et Israël.
Rappelons que depuis l’effondrement de l’Empire ottoman et les Accords Sykes-Picot, le Moyen-Orient demeure un foyer de crises permanentes, de conflits à répétitions, de coups d’Etat et d’interventions étrangères. Représentant 8% de la population du monde, notre région alimente 70 % du terrorisme planétaire.
Dans la tourmente, l’Amérique Obama-Kerry avait laissé le champ libre aux extrémistes, refusant le rôle de « gendarme du monde ».
La doctrine américaine selon laquelle des dictatures doivent être balayées et remplacées par des régimes démocratiques n’est pas réalisable dans un monde arabo-musulman dominé par des courants islamistes chiites et sunnites et des tribus archaïques. Malgré la trêve imposée par les Russes et la Turquie, la guerre civile fait toujours rage en Syrie, Assad est toujours au pouvoir sans que l’Occident ne puisse intervenir pour arrêter les massacres et les actes de barbarie quotidiens.
Dans ce contexte d’incertitude, nous avons réussi en 2016 à renforcer notre force militaire et notre dissuasion. Dans la jungle du Moyen-Orient, l’Etat juif est plus que jamais respecté.
Dans quelques jours, un nouveau président américain entrera à la Maison Blanche. Sa politique sera différente sur tous les plans. Ses discours pro-israéliens et ses chaleureuses paroles sont réconfortantes et nous laissent imaginer un meilleur avenir, un grand espoir à l’horizon. Espérons vivement qu’il se réalise et ne pas être déçus.
Nous devrions avertir d’ores et déjà qu’il serait dangereux d’aboutir au Conseil de Sécurité, ou à Paris à un règlement historique uniquement avec les Palestiniens de Mahmoud Abbas en Cisjordanie sans prévoir les réactions futures du Hamas et ses intentions de saboter chaque accord avec l’Etat juif.
Sur la question palestinienne, rappelons que six Premiers ministres, dont Nétanyahou, étaient prêts à faire des concessions douloureuses ; mais ils n’ont pas réussi à parvenir à la paix ni avec Yasser Arafat ni avec Mahmoud Abbas.
Certes, nous devrions donner à la nouvelle diplomatie américaine une chance de réussir sans pour autant céder sur des questions sécuritaires existentielles telles que des frontières défendables et le non-retour aux lignes d’armistice de 1949.
Dans ce contexte, et afin d’obtenir un soutien à notre cause, nous devrions éviter les décisions partisanes et extrémistes. L’annexion d’une partie de la Cisjordanie, dont la vallée du Jourdain, serait contreproductive et risquerait de mettre en danger notre traité de paix avec les Jordaniens. Des décisions unilatérales telles que le désengagement de la bande de Gaza par Ariel Sharon sont aussi inutiles car elles renforcent les revendications de nos adversaires et encouragent le terrorisme.
En dépit de la diversité d’opinion et des divergences profondes au sein de sa coalition sur la marche à suivre, le gouvernement israélien demeure pour le moment uni et stable. Nétanyahou, qui dirige l’Etat juif pour la troisième fois, est parfaitement conscient du lourd fardeau national. Mais voilà qu’une enquête policière est ouverte contre lui. La presse et l’opposition ne le lâcheront pas d’une semelle. Dans les semaines et les mois à venir tout sera focalisé sur lui et sa famille. Ils seront déterminants pour savoir si nous nous acheminerons vers des élections anticipées. Nous ne sommes pas encore là. Nétanyahou affirme son innocence. Il dit et répète que cet acharnement contre lui n’est que passager et qu’il n’y a rien dans les dossiers d’accusation.
L’année 2017 s’annonce imprévisible tant sur l’avenir de la coalition que les règlements des crises et conflits de la région. Toutefois, jamais Israël n’a été en meilleure posture sur le plan économique et sécuritaire et tout laisse croire que nous pourrons compter sur les bonnes intentions de l’administration Trump.
Ne perdons jamais l’espoir en des jours meilleurs mais demeurons toujours vigilants.
Source : Le CAPE de Jérusalem
Ce discours de diplomate rappelle utilement que l’action et les discours diplomatiques ne sont pas des actions et des discours de renoncement. Le plus important est de souligner que le fameux « règlement du problème Palestinien » n’amènerait pas la paix mais livrerait la Cisjordanie à une guerre entre les différents fanatismes et les différentes volontés de domination qui ravagent désormais le Proche Orient.
Les lecteurs de T.J. ont parfois du mal à échapper à un passé qui opposait une gauche antisioniste à une droite amie d’un pays libéral. Le plus grand danger, actuellement, ne vient pas des bavards de gauche mais des forces économiques qui rêvent, de façon particulièrement aveugle et coupable, à un retrait pratique d’Israël de sa zone stratégique, retrait qui ouvrirait la voie aux affaires illimitées avec le Proche et le Moyen Orient. Cet aveuglement ne repose pas seulement sur des conférences politiques fructueuses, mais sur un angélisme fanatisé qui rappelle, je pèse mes mots, sur l’esprit de Münich.