C’est depuis un terrain de golf à Hawaï que le président sortant Obama a pris la décision, in extremis, de punir « l’arrogance du Premier ministre israélien ».
C’est bien dans ce cadre pastoral et insouciant, loin des crises et des affaires du monde, que le prix Nobel non justifié de la paix, n’a pas imposé de veto à une résolution anti-israélienne.
Comment expliquer une telle lâcheté contre l’allié le plus fidèle de la planète ? Comment agir de la sorte et de façon si peu glorieuse, au moment où l’on prépare ses valises pour quitter définitivement la Maison Blanche ? N’offre-t-il pas un « cadeau empoisonné » au nouveau locataire, à celui qui avait appelé explicitement au veto ?
Certes, Obama n’a pas été farouchement hostile à l’Etat d’Israël et, durant son mandat, son soutien à l’Etat Juif s’est même renforcé. Toutefois, cela a été réalisé par intérêt, sans enthousiasme, froidement, et à contre cœur. Pour l’Histoire et pour rappeler un jour son bilan, on ne se rappellera que de l’abstention au Conseil de Sécurité. Abstention qui veut dire en fait, non-intervention, neutralité, voire impuissance à régler les affaires des autres. Il ne s’agit pas d’une stratégie légitime telle que la fameuse doctrine Monroe, « l’Amérique aux Américains », car Obama a agi, dès le premier jour, avec dynamisme et détermination pour régler toutes nos affaires en se réconciliant avec le monde arabo-musulman.
Aujourd’hui, huit ans après, nous constatons son échec cuisant : capitulation devant l’Iran des Ayatollahs, soutien des Frères musulmans, montée en puissance de Daesh, massacres quotidiens en Syrie, retour de la Russie et impunité d’Assad.
Certes, l’abstention des Etats-Unis au Conseil de Sécurité n’est pas nouvelle, mais cette fois-ci, nous constatons que des promesses formelles, faites la veille, non pas été tenues. En écoutant attentivement la représentante américaine, un beau discours qui a été prononcé bizarrement après le vote, les Etats-Unis possédaient tous les arguments pour surtout imposer un veto.
Depuis la création de l’Etat d’Israël, nous n’avons connu à l’ONU que des condamnations, nous sommes toujours assis sur le banc des accusés et nous n’appartenons à aucune région de la planète… c’est clair, dans un monde hypocrite et ingrat, le peuple juif n’a toujours pas le droit à un Etat souverain et une capitale légitime, à une place au soleil.
Suite à cette dernière résolution, nous devrions réviser notre politique étrangère et celles des implantations. Le cas d’Amona a créé un précédent. Ce n’est pas en boycottant des pays et des projets communs, ni non plus par une annexion unilatérale de territoires, que nous pourrons sauvegarder des amis. Le combat dans l’arène internationale n’est pas une partie de plaisir, et donc gardons raison et agissons avec la tête froide.
Nous devrions poursuivre sans relâche notre juste cause et prouver que les implantations ne sont pas la cause du conflit avec les Palestiniens. Dans quelques semaines, Donald Trump entrera à la Maison Blanche ; c’est avec lui seulement que nous pourrions « faire des affaires », à condition, bien entendu, de lui présenter une stratégie cohérente et un plan d’action dans l’intérêt des Etats-Unis et d’Israël.
Freddy Eytan
Il convient de souligner la phrase-clef de l’article édifiant de l’ancien ambassadeur Freddy Eytan : « Dans un monde hypocrite et ingrat, le peuple juif n’a toujours pas le droit à un Etat souverain et une capitale légitime, à une place au soleil ».
Mais l’hymne national d’Israël , Hatikva, est là pour nous rappeler qu’il ne faut point désespérer.