Il s’appelle Asher et a 16 mois. Ce petit garçon trisomique a beaucoup fait parler de lui aux Etats-Unis. En cause, le combat de sa mère Megan Nash pour briser le tabou autour du handicap.
Cet automne, celle qui vit dans l’Etat de Géorgie repère l’annonce d’une agence de mannequins. Ils sont à la recherche d’un petit garçon pour incarner la nouvelle campagne de la marque de vêtements pour enfants OshKosh. Ni une, ni deux, elle envoie des photos d’Asher. La réponse ne se fait pas attendre. Et elle est violente : la marque ne cherche pas de « bébé handicapé ». Megan fait alors part de sa colère sur la page Facebook de Changing the Face of Beauty et interpelle des associations luttant contre les discriminations. Elle ne veut rien lâcher : et si les codes de la beauté s’adaptaient (enfin) au monde réel dans lequel nous vivons ?
« Je suis très fière de partager sa beauté avec le monde »
La Toile s’emballe et prend position : pourquoi la « différence » d’Asher est-elle une fois de plus pointée du doigt et synonyme d’exclusion ? Les commentaires s’accumulent, on en parle tellement fort que l’affaire remonte jusqu’aux oreilles de la marque qui décide, impressionnée par la mobilisation et cet appel à la tolérance, qu’Asher deviendra l’égérie de la campagne de fin d’année. Une happy end mais pas que… En effet, faire poser Asher dans une pub « montre au monde que ces personnes ont de la valeur, comme n’importe quelle autre personne », a déclaré Megan Nash à CBC News. Lutter contre les idées reçues sur le handicap, accueillir la différence et changer notre regard : c’est la lutte que mènent au quotidien des milliers de personnes, aux Etats-Unis, comme en France. « Je veux que les gens puissent voir mon fils ou d’autres comme lui dans une pub et qu’ils ne se disent pas instantanément : « Oh, il est trisomique », mais plutôt : « Oh j’aime la chemise que porte ce bébé, je veux ça pour mon enfant ! », explique-t-elle. « Quand Asher est né, j’ai su qu’il était destiné à de grandes choses. Je suis donc très fière de partager sa beauté avec le monde. » Et elle a bien raison !
Ce ne sont pas la marque de vêtements ni l’agence de mannequins qu’il faut féliciter dans cette affaire, mais bien la mobilisation spontanée de la Toile. Le jour où le peuple d’en bas prendra conscience de sa force les puissants trembleront.