À l’approche de Noël, pour faire face à l’afflux de clients venus faire leurs derniers achats, policiers et sociétés de sécurité privées sont particulièrement sollicités par les magasins pour assurer la tranquillité de leurs clients, à un prix parfois très lourd.
À un peu plus d’une semaine de Noël, les clients sont nombreux à se ruer dans les centres commerciaux pour effectuer leurs derniers achats… avec toujours en tête le contexte de menace terroriste. Selon un sondage Odoxa paru le 9 décembre, 71% des Français redoutent un attentat pendant les fêtes. Pour parer la menace, de nombreux magasins ont investi dans des services privés de sécurité.
Une présence dissuasive qui rassure clients et commerçants
Au centre commercial Beaugrenelle, dans le 15e arrondissement de Paris, deux vigiles contrôlent l’entrée et demandent aux visiteurs d’ouvrir les sacs et les manteaux. En cas de doute, un passage au détecteur de métaux est effectué. Ces gestes sont devenus quasi automatiques pour les clients : “On sait qu’ils ne peuvent pas faire grand chose, mais ça rassure les gens, confient les passants. On se sent plus en sécurité, puisque chaque personne est contrôlée. Ce n’est pas plus gênant que ça. On ne s’en rend plus trop compte.”
Cette présence dissuasive rassure également les commerçants. Depuis les attentats du 13-Novembre, la sécurité a été renforcée au centre commercial.
Mais en cette période d’achats de Noël, elle est plus que renforcée, confie Elsa, vendeuse à Beaugrenelle : “Les vigiles sont beaucoup plus attentifs. Ils tournent plus dans le centre qu’auparavant. Et puis, on constate une présence plus importante de policiers et de militaires en civil, qui n’étaient pas là au quotidien.”
Un budget très lourd pour les magasins
Le commissaire central Muriel Sobry est à la tête de 2 300 hommes, en charge du premier district de la direction territoriale de Paris, celui des Champs-Élysées et des magasins emblématiques du boulevard Haussmann, comme le Printemps et les Galeries Lafayette. Elle rappelle que la vigilance est valable de jour comme de nuit : “S’il y a beaucoup de personnes qui flânent et stagnent devant les vitrines, nous essayons de détecter la moindre menace, qu’elle soit terroriste ou de droit commun.”
Les militaires de la mission Sentinelle, les policiers et les vigiles de sociétés privées travaillent main dans la main. Pourtant chacun a son rôle : c’est ce qu’on appelle la “coproduction de sécurité”.
La sécurité représente d’ailleurs un budget important pour ces centres commerciaux. La note s’élève de 100 000 à 300 000 euros par an, selon Olivier Duran, le directeur de communication du Syndicat national des entreprises de sécurité privée, qui regroupe 230 sociétés à travers la France. Au total, la sécurité privée emploie 150 000 salariés dans notre pays.
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