Tribune Juive

Est-ce qu’Israël va devenir le 51ème Etat de Trump?

L’équipe de transition du président américain a confirmé jeudi soir le choix de David Friedman pour devenir son ambassadeur en Israël. Ce qui revient à dire qu’aucune initiative américaine ne sera prise pour relancer le processus de paix avec les Palestiniens pendant son mandat.bibi_trump

Si l’on évoque aujourd’hui le processus de paix israélo-palestinien, c’est bien parce qu’il est question du côté du Quai d’Orsay de reporter au mois de janvier le forum international que la France voulait réunir d’ici Noël pour redonner une chance à ce dialogue entre Benjamin Netanyahou et Mahmoud Abbas, tant on est persuadés à Paris que le statu quo ne peut plus durer.

Le reporter, parce qu’à ce stade, Benjamin Netanyahou n’a aucune intention d’y participer. Un diplomate français impliqué dans le dossier a confié récemment en privé, qu’en l’absence d’une reprise du processus de paix, il faudrait alors que Netanyahou choisisse tôt ou tard entre un État binational où les Palestiniens auraient les mêmes droits que les Israéliens, c’est-à-dire renoncer à un État juif, ou maintenir un état de fait dans les territoires palestiniens qui vire de plus en plus à un système d’apartheid.

La diplomatie de Donald Trump devrait être fondamentalement pro-Israël

Les interlocuteurs rencontrés à Tel Aviv et Jérusalem estiment que ce n’est pas à la communauté internationale d’imposer quoi que ce soit à Israël mais au gouvernement d’Israël de décider de faire des gestes si il veut, quand il veut et où il veut. Or dans ce contexte, les États-Unis de Donald Trump ne vont pas être très aidants. En tout cas si l’on en juge par la personnalité et le profil de David Friedman, le futur ambassadeur que Donald Trump va nommer en Israël.

Friedman est un avocat d’affaires de 57 ans qui a travaillé pour l’empire immobilier de Donald Trump. C’est un juif orthodoxe qui parle couramment l’hébreu mais surtout le président des amis de des institutions de Bet El, une colonie de Cisjordanie. Il est un fervent supporter du déménagement de l’ambassade des États-Unis de Tel Aviv à Jérusalem, ce qui constituerait un acte radical et unilatéral dans la mesure où le droit international ne reconnait pas Jérusalem comme la capitale d’Israël. Sa nomination a été applaudie par les organisations juives américaines proches du Likoud tandis que les associations plus proches de la gauche israélienne y voient une provocation.

Autrement dit, la diplomatie de Donald Trump devrait être fondamentalement pro-Israël. Les dirigeants israéliens ne s’attendent pas, en effet, à ce que Donald Trump tente quoi que ce soit pour faire pression sur eux pour faire redémarrer le dialogue avec les Palestiniens. Benjamin Netanyahou connait personnellement Donald Trump, et tout le monde sait à quel point il avait peu d’estime pour Barack Obama.

C’est en quelque sorte un paradoxe, car sous le double mandat d’Obama jamais les États-Unis n’ont contribué autant à la sécurité d’Israël. La meilleure preuve ayant été fournie lundi par la livraison de 2 chasseurs F35, le fleuron de l’aviation américaine, sur un total de 50 commandés, et qui seront presque entièrement payés par Israël à partir de l’aide financière que Washington lui fournit. L’idée étant que les États-Unis d’Obama tenaient avant tout au Moyen Orient à normaliser leurs relations avec l’Iran, via l’accord nucléaire de 2015, et que le prix à payer pour cela était de continuer à aider Israël pour se défendre et de laisser tomber, de fait, le dossier israélo-palestinien.

Source jdd

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