L’agriculture Israélienne, une histoire d’amour et de sueur

Mai 1948. Cinq armées arabes attaquent l’État d’Israël dans le but explicite de le détruire et de massacrer la population juive. « Les juifs sont foutus », dit le général français Beaufre. En effet les armées arabes sont équipées par les puissances coloniales occupantes, surtout les Britanniques mais aussi les Français.agriculture_israel

Les Britanniques ont fait de la Légion arabe le fer de lance des armées arabes contre Israël. Les armées arabes (Égypte, Syrie, Arabie Saoudite, Liban et Irak) sont équipées de tanks, avions de chasse et bombardiers, canons, etc… Pendant la période de leur mandat, les Britanniques ont fait de leur mieux pour désarmer les juifs. En 1948, comme le rapporte le journal de guerre de Ben Gourion, ils n’ont guère que des fusils, quelques mitraillettes, des mitrailleuses et un gros mortier qui fait plus bruit que de mal. Le général Beaufre a toutes les raisons de dire : ` « les juifs sont foutus ».
Au début de la guerre, les arabes ont le dessus. Les juifs doivent quitter leur ville sainte de Jérusalem assiégée par la Légion arabe. Cette même Légion pousse jusqu’à 17 kms de la mer.10,000 juifs perdent la vie, ce qui est énorme sur une population de 600,000 personnes.
Or, pendant la courte trève de cette guerre, des armes arrivent dans le camp d’Israël. Elles viennent des pays socialistes, Tchécoslovaquie en particulier. Staline a pris le parti de sauver Israël. Pourquoi?

Idéologie collectiviste

Les fondateurs de l’État d’Israel sont des socialistes, des marxistes sionistes. Ils ont fondé des kibboutz et des moshavs, entreprises agricoles collectivistes. Dans leur idéologie, le travail de la terre est sacré! Les juifs vont montrer leur amour de cette terre en la sortant de la mort.
Depuis la fin des Croisades, les empires musulmans successifs qui ont gouverné l’ont délibérément appauvrie de façon à ce que les envahisseurs d’Europe n’y reviennent plus.
Cette stratégie a été une pleine réussite : au Nord les marais infestés de malaria, au Sud, le désert de caillasses. Chateaubriand, Péguy, Mark Twain et bien d’autres voyageurs décrivent une terre dévastée, inculte, inhospitalière. C’est cette terre qui présente le défi de la survie d’Israël.
La mise en valeur de cette terre est, selon les idéologues socialistes, la méthode pour reconquérir la dignité des travailleurs juifs, débarrassés du carcan des oppresseurs capitalistes.
C’est la mise en œuvre de la grande utopie socialiste : abolir la propriété privée et donner à chacun selon ses besoins!
Une façon aussi de montrer leur amour de cette terre. Ils créent les seules entreprises agricoles collectivistes qui n’aient jamais réussi, les kibboutz, dont les membres choisissent volontairement d’y travailler, à la différence des kolkhozes soviétiques où les paysans sont commis à ces entreprises par le Parti communiste.
Aujourd’hui ces entreprises collectivistes ne pèsent plus du même poids dans le PIB israélien. Cependant, 40% des terres arables appartiennent aux Kibbutz; 50% aux Moshavs et 10% aux propriétaires individuels.

L’eau, plus précieuse que le pétrole

Outre le caractère ingrat de la terre au début du 20ème siècle, le problème de l’eau est plus que grave. À la différence de l’Égypte arrosée par le Nil ou de l’Irak arrosée par deux grands fleuves, Israël n’a pas de telles ressources naturelles en eau.
Les prières pour la pluie et la rosée sont récitées trois fois par jour! L’eau est rare et très chère. Dans un tel contexte, on aurait pu parier que l’agriculture aurait dû être une activité marginale. C’est le contraire qui s’est produit. Le retour à la terre a été massif. Il fallait devenir autonome et nourrir la population grandissante.
L’arrivée des juifs, chassés des pays musulmans, a imposé d’énormes efforts pour la nourriture mais aussi l’habitation, l’éducation et le travail.
La consommation de l’eau a été rationalisée. D’abord par les prix, très élevés. Laver son auto coûte cher à la fois en argent et en mauvaise réputation auprès des voisins!
La priorité va à l’agriculture. Aujourd’hui, 57% de l’eau est dirigée vers l’agriculture. (comme dans tous les pays développés) et 6% vers l’industrie.
Or la population croît vite : par les naissances, l’augmentation de l’espérance de vie (une des plus élevées au monde) et l’immigration.
Face aux sécheresses récurrentes, les gouvernements ont envisagé des solutions à la mesure des pénuries, comme faire venir des bateaux citernes d’eau de Turquie! Ce problème vital est aujourd’hui résolu en grande partie grâce aux usines de désalinisation de l’eau de mer, à des coûts relativement bas.
Environ 40% de l’eau consommée provient de ces usines. Elle permet de faire face à la demande de 250 mètres cubes par habitant.  87% de l’eau est recyclée : record mondial! Le deuxième meilleur recycleur d’eau arrive loin derrière (36%).
Ces technologies sont exportées dans des pays en développement et aident considérablement à leur alimentation.
D’autres technologies ont permis de réduire le déficit en eau : la réduction des pertes dans le transport de l’eau (à moins de 10%), les technologies de l’arrosage au goutte à goutte et la culture hydroponique.
Ces technologies se sont développées dans des centres de recherche devenus des leaders mondiaux de la lutte contre la désertification : en particulier, l’Institut Weizman et l’institut Vulcani de Rehovot, l’université Ben Gurion de Bersheva, l’université Hébraïque de Jérusalem, lesquelles institutions forment des agronomes et des chercheurs venus de presque partout dans le monde.

Productivité de l’agriculture

1.2% de la population nourrit le reste de la population, ce qui est comparable au pourcentage du Canada (3% en France). Non seulement est-elle autosuffisante, mais cette agriculture exporte toutes sortes de produits.
C’est elle qui a rendu abordable dans les années 60 un fruit très dispendieux, l’avocat. Elle exporte aussi des fleurs et des primeurs, en particulier lorsqu’elles ne sont pas encore disponibles sur les marchés européens, comme des tulipes… vers la Hollande!
Cette agriculture produit un surplus d’un demi-milliard de dollars.
Cependant les prix sont élevés, ce qui est dû à une concentration de la production manufacturière et de la distribution. Les consommateurs israéliens ont exprimé pacifiquement mais très clairement leur mécontentement envers le coût des aliments et du logement en 2011.
« Un chapelier polonais et un savetier marocain en agriculture? Ça n’a pas de sens! »
Les augures étaient sinistres lorsque les juifs se sont tournés vers les activités agricoles en Israël. De même que les clichés antisémites les disaient incapables d’être des guerriers, on les disait incapables de cultiver la terre. L’histoire a montré que ces clichés étaient infondés. En fait, certains historiens et économistes disent que les juifs ayant été interdits d’activités agricoles pendant des siècles.
Ils ont accepté ans réticence les technologies les plus innovatrices et productives parce qu’ils n’avaient pas d’a priori et parce qu’ils aimaient leur terre, passionnément.

Jean-Charles Chebat

Source koide9enisrael

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3 Comments

  1. C’est tout ça que les falestiniens, ces descendants de nomades arabes feignants, de fellahs égyptiens déplacés par les anglais et de caucasiens musulmans par les turcs, aimeraient avoir gratos…

  2. A cette occasion, je salue chaleureusement un cousin nommé Aron, qui en 1948, âgé de 17 ans, participa à l’implantation du kibbouts Hatzerim dans le Néguev : là où fut exploitée l’idée d’arroser les plantes par goutte à goutte…
    Aussi, pendant qu’Aron contribuait au défrichement du désert, un de ses frères défendait Jérusalem face à la Légion Arabe. Mes hommages.

  3.  » L’histoire a montré que ces clichés étaient infondés. En fait, certains historiens et économistes disent que les juifs ont été interdit d’activités agricoles pendant des siècles.
    Ils ont accepté sans réticence les technologies les plus innovatrices et productives parce qu’ils n’avaient pas d’a priori et parce qu’ils aimaient leur terre, passionnément. « 

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