Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, a signé ce jeudi matin une convention avec le Mémorial de la Shoah de Paris et le United States Holocaust Memorial Museum de Washington, dans le salon Rochambeau de l’Hôtel de Brienne.
La signature de cet accord va permettre aux musées de Paris et de Washington D.C., de numériser l’énorme masse d’archives françaises de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi ces musées pourront donner accès au public à l’histoire complète du régime de Vichy.
Jusqu’à la fin de l’année dernière, la plupart de ces documents sensibles concernant les crimes perpétrés par les occupants nazis et les collaborateurs français étaient classés et inaccessibles au public. Ils ont été emmagasinés dans divers endroits, y compris dans le Château de Vincennes, et dans la forteresse militaire de Le Blanc près de Limoges. Ces documents ont été déclassifiés à la suite d’un arrêté du Premier ministre Manuel Valls.
Les dossiers d’archives comprennent les procès des membres de la Gestapo, le procès d’Otto Abetz, l’ambassadeur allemand au gouvernement de Vichy et le procès Carl Oberg, le chef des SS en France. Tous deux ont été reconnus coupables d’avoir déporté des dizaines de milliers de juifs dans des camps de la mort.
Parmi les documents qui vont être publiés figurent également les procès d’officiers et de soldats allemands qui ont commis des massacres de citoyens français dans divers lieux tels que Tulle et Oradour-sur-Glane.
S’exprimant lors de la cérémonie de ce matin, M. Todeschini, a déclaré que la «montée du populisme dans certaines parties du monde» montre combien la sensibilisation de la jeune génération à cette période est primordiale.
Le directeur du musée commémoratif de l’Holocauste de Washington, Radu Ioanid, a déclaré que le déménagement de ces documents (pour les numériser) qui sera effectué par des douzaines d’archivistes, permettra sans doute également de découvrir davantage d’informations sur les criminels de guerre et les crimes antisémites commis en France.
Line Tubiana
C’est une bonne chose que cette masse de documents devienne directement accessible au plus grand nombre. Il faudra aussi veiller à pérenniser cette information, car il y a encore semble-t-il beaucoup d’inconnues dans ce domaine où le règne de l’acte authentique n’est pas près de se terminer.