“ Juste parmi les Nations ” : les époux Gubian honorés à titre posthume pour avoir sauvé Jacob Bitton pendant la Shoah, dans la région de Lyon.
Jacob Bitton, 83 ans, est le dernier témoin de cette histoire. Printemps 1944 : il a dix ans et habite à Saint-Fons avec ses parents. Les rafles sont plus fréquentes, la pression s’accentue. Jacob et son frère David sont “exfiltrés” par un réseau et accueillis à Grézieu-le-Marché. Jacob se retrouve dans cette ferme des Monts du Lyonnais, chez Joannès et Marie-Hélène Gubian. Des agriculteurs modestes qui vont cacher cet enfant juif durant plusieurs mois, lui évitant le pire, tandis que sa mère, Esther était arrêtée et déportée à Auschwitz, d’où elle ne reviendra pas.
72 ans plus tard, alors que les époux Gubian sont décédés il y a plus de 30 ans, la distinction de “Juste parmi les Nations” leur a été remise à titre posthume ce jeudi soir en mairie de Vénissieux.
Nicole et Sylvie, les petites filles de Joannès et Marie-Hélène, ont reçu avec émotion cette médaille, en pensant à Marie-Thérèse, empêchée, qui a œuvré avec Jacob pour que le geste des Gubian ne soit pas oublié. « Il y a cette France qui est restée fidèle à l’esprit de tolérance, une France discrète, souvent modeste : la France des Justes. Une France qui n’a pas fait de bruit mais qui n’a pas plié, qui n’a pas cédé à la peur », a rappelé Michèle Picard, maire de Vénissieux.
Le nom des époux Gubian sera bientôt gravé au mémorial Yad Vashem, à Jérusalem. À côté des victimes de la Shoah. Et de ceux qui, Justes parmi les Nations, ont sauvé des vies en préférant la solidarité à l’indifférence, la résistance à la compromission.
Merci pour cet hommage émouvant.