En souvenir des 25.000 juifs de Lettonie massacrés durant la Shoah

Les membres du Parlement letton, les rabbins, les dirigeants communautaires, les chefs d’associations juives et des diplomates étrangers ont assisté mercredi à une cérémonie en souvenir des 25.000 juifs de Lettonie assassinés dans la forêt de Rumbula (près de la capitale Riga) il y a tout juste 75 ans. memorial-holocauste-lituanie

Le Président letton, Raimonds Vejonis, qui était l’orateur principal lors de la cérémonie, a courageusement renvoyé les participants au chapitre sombre de l’histoire de la Lettonie en déclarant :
 » Aujourd’hui, nous sommes réunis en souvenir des 25.000 Juifs Lettons qui ont été assassinés avec une grande cruauté lors d’un massacre coordonné par les nazis. Malheureusement, certains éléments locaux ont également participé aux meurtres de masse.
Les journées d’hiver en Lettonie sont courtes et il est incompréhensible qu’en seulement deux jours, durant lesquels il faisait terriblement froid, le même nombre de personnes que celles qui vivent dans une ville lettone moyenne aient été assassinées.
Depuis de nombreuses années, ces événements tragiques de l’histoire de la Lettonie ont été cachés.
Pendant les années d’occupation soviétique, les représentants de la communauté juive ont tout juste réussi à placer un signe sur le site du massacre avec la légende « En mémoire des victimes du fascisme », sans même pouvoir se référer à leur judéité.
Aujourd’hui, nous avons réparé cette injustice.
Malgré les persécutions et les pertes en vies humaines terribles, la communauté juive en Lettonie a ressuscité les morts, maintenant, je vois une croissance de leur communauté, religieuse et culturelle. Cela renforce la Lettonie « .
Rappelons qu’après l’indépendance de la Lettonie, plusieurs de ses dirigeants ont essayé de minimiser le rôle que le peuple letton a joué dans le meurtre des Juifs pendant l’Holocauste et a présenté les Lettons qui ont combattu avec les Allemands comme des  » victimes de l’occupation nazie « .
La communauté juive de Lettonie, qui comptait plus de 60.000 Juifs avant la Seconde Guerre mondiale a pratiquement complètement disparu durant la Shoah.

Les faits :

Le chef de ces hordes de barbares s’appelait Friedrich Jeckeln.
La première colonne de prisonniers juifs a quitté le Ghetto de Riga entourée par 50 gardes à 06h00 heures le 30 Novembre 1941, il faisait -7.5°C. De la neige était tombée la veille au soir.
Les gens n’arrivaient pas a suivre le rythme exigé par les gardes alors ceux-ci assassinaient tous ceux qui tombaient ou qui s’arrêtaient pour se reposer.
La marche a durée 10 km, du Ghetto à la forêt de Rumbula.
Cette première colonne est arrivée à Rumbula à environ 9h00.
Les personnes ont reçu l’ordre de se déshabiller et de déposer leurs vêtements et objets de valeur dans des endroits désignés, tout cela avant que les Juifs ne soient entrés dans le bois.
Ils ont ensuite marché vers les fosses.
S’il y avait trop de gens d’un coup, alors les gardes en emmenaient une partie dans la forêt voisine jusqu’à ce que leur tour soit venu.
Lorsque les piles de vêtements devenaient trop volumineuses, les membres du Commando « Arajs » chargeaient tout cela dans des camions pour les transporter vers Riga.

Le point de déshabillage était surveillé attentivement par des gardes armés car c’est ici qu’aurait pu apparaître des signes de résistance ou de rébellion.
Les gens s’alignaient ensuite par dix, au-dessus des victimes déjà mortes, ( même si beaucoup étaient encore en vie ! ).
Certaines personnes pleuraient, d’autres priaient et récitaient des versets de Torah.
Les personnes handicapées et les personnes âgées étaient aidées pour descendre dans la fosse par d’autres victimes plus robustes.

Friedrich Jeckeln ( tout a gauche ) lors de son procés en 1946 a Riga
Friedrich Jeckeln ( tout a gauche ) lors de son procés en 1946 a Riga

Les victimes devaient s’allonger face contre terre aux dessus de ceux qui avaient déjà été abattus et étaient abattues.
Les tireurs allemands ( des SS ), qui étaient entre 10 et 12, tuaient ensuite les Juifs d’une distance d’environ deux mètres d’une balle dans la tête, une balle par personne.
Le massacre s’est prolongé jusqu’au environ de 17h00, lorsque l’obscurité était tombée.
Selon les témoins allemands, il n’y avait pas seulement des cris et des sanglots, il y avait aussi des gens qui disaient des paroles apaisantes aux enfants.
A la fin du premier jour, il y avait 13.000 morts.
Le ghetto en lui-même a été également un lieu d’assassinat de masse ce 30 novembre.
Selon un témoin Letton, la rue Ludzas, dans le centre du ghetto, était pleine de cadavres. Leur sang coulait dans les caniveaux. Dans les maisons, il y avait aussi d’innombrables personnes qui avaient été tuées.
Le lendemain, le 1er Décembre, il y avait des flaques de sang gelées dans la rue.
Jeckeln semble avoir voulu continuer le massacre le 1er Décembre mais il ne l’a pas fait.
Les massacres n’ont repris que le 8 Décembre 1941.
Il neigeait et les juifs pensaient que le pire était passé. Pourtant, des colonnes ont été formées et ont défilé hors de la ville comme pour le 30 Novembre, mais avec quelques différences :
Les bagages étaient abandonnées dans le Ghetto et non en bordure de la foret, comme cela avait été le cas le 30 Novembre.
Au moins deux policiers Lettons qui avaient participé au massacre du 30 Novembre ont refusé de participer à nouveau au massacre du 8 Décembre.
La marche était rapide et brutale. Beaucoup de gens ont été piétinés à mort avant d’arriver devant les fosses.
Des mitrailleuses étaient positionnées dans la neige près du bois, il y avait entre 60 et 80 soldats allemands.
Les mitrailleuses avaient pour but d’empêcher les évasions.
Parmi les 12.000 personnes contraintes de quitter le ghetto de Riga ce jour-là, trois personnes seulement ont survécu : Frida Michelson, Elle Madale et Matiss Lutrins.
Michelson a survécu en faisant semblant d’être morte.massacre_juifs_lettons

Elle Madale a prétendu être un Letton.
Matiss Lutrins, un mécanicien, a persuadé un conducteur de camion letton de les cacher, lui et sa femme, sous un camion de vêtements des victimes qui repartait pour Riga, sa femme a cependant été trouvée et assassinée par les SS.
Simon Dubnow, un écrivain et historien juif allemand bien connu, a été assassiné ce 8 décembre.
Dubnow avait fui Berlin en 1933, lorsque les nazis avaient pris le pouvoir. Il s’était réfugié à Riga.
Le 8 Décembre 1941, trop malade pour marcher vers la forêt, il a été exécuté dans le ghetto. Ironie de l’histoire, il aurait été assassiné par un de ses anciens élèves allemands !

Dubnow aurait dit aux juifs avant le massacre :  » Si vous survivez, n’oubliez jamais ce qui se passe ici, donnez des preuves, écrire et réécrire, maintenez en vie chaque mot et chaque geste, chaque cri et chaque larme ! « .

Certains Juifs qui étaient invalides et d’autres qui travaillaient au nettoyage du Ghetto avaient pu échapper aux meurtres de masse du 30 Novembre et du 8 Décembre.
Le 9 Décembre 1941, les nazis ont commencé un troisième massacre, cette fois dans le Ghetto. Ils ont fouillé tout le Ghetto et tué tous ceux qui s’y trouvaient.

Ensuite, ils ont attendu les juifs qui étaient aux travaux forcés, ils les ont fait entrer dans des bus puis les ont emmenés dans la forêt de Bikernieki, au nord-est de Riga, où ils ont été assassinés et enterrés dans des fosses communes. Environ 500 personnes ont été tuées durant cette opération.
Le 9 décembre au soir, il n’y avait pratiquement plus aucun juif vivant dans la région de Riga, plus de 25.000 personnes venaient de se faire assassiner en trois jours !

Malheureusement, d’autres massacres ont eu lieu en Lettonie durant le Shoah :

https://youtu.be/Dql3CHKXR7E

 

Source koide9enisrael

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