Ce djihadiste français, qui a téléguidé plusieurs attentats ou tentatives en France, aurait subi les foudres de Daech pour s’être trop mis en avant.
Après avoir occupé une place centrale dans la propagande djihadiste martelée par Daech, sur les réseaux sociaux et messageries cryptées, Rachid Kassim se fait désormais beaucoup plus discret sur la « djihadosphère ». Depuis le début du mois d’octobre, celui qui était apparu au grand jour, le 21 juillet dernier, dans une vidéo glaçante au cours de laquelle il menaçait la France et le président François Hollande avant de décapiter un otage de Daech soupçonné d’espionnage, semble avoir délaissé l’embrigadement à distance de candidats à l’attentat suicide. Ainsi, l’une de ses chaînes de discussions, créée sur l’application de messagerie cryptée Telegram et baptisée « Sabre de lumière », a été récemment « désactivée ».
Selon plusieurs sources concordantes, ce père de famille de 29 ans, originaire de Roanne (Loire), aurait subi les foudres des caciques de l’organisation Etat islamique (EI) pour s’être trop « mis en lumière » au cours de ces derniers mois. « Des informations parvenues aux services français laissent entendre qu’il aurait été sanctionné par des responsables de l’EI après s’être trop exposé sur la messagerie cryptée Telegram », indique un membre de la communauté du renseignement.
Recruteur et bourreau
Ce djihadiste 2.0 est apparu au fil des investigations menées par les enquêteurs antiterroristes sur plusieurs attentats et projets d’attaques sur le territoire national.
Kassim est aujourd’hui soupçonné d’avoir été en contact avec Larossi Aballa, le meurtrier d’un couple de policiers, le 13 juin, à Magnanville (Yvelines). Le même est aussi suspecté d’avoir fait le lien entre les deux tueurs du prêtre Jacques Hamel, le 26 juillet, en l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray (Seine-Maritime). Enfin, le commando de femmes « missionné » pour faire exploser une voiture piégée à proximité de la cathédrale de Notre-Dame de Paris, le 8 septembre, a encore été constitué et téléguidé par ce recruteur et bourreau de Daech.
« Il a aussi tenté de convaincre, toujours via Telegram, une quinzaine d’adolescents à s’engager dans une action solitaire, poursuit la même source. Repérés à temps, ils ont pu être arrêtés. Il semble que cette trop grande exposition sur Telegram et ces échecs répétés ont fini par irriter certains responsables de l’EI. » Plusieurs sources évoquent même le fait que Rachid Kassim a pu être, un temps, emprisonné dans les geôles de Daech, expliquant ainsi sa soudaine et inhabituelle discrétion… D’aucuns, enfin, laissent entendre qu’il aurait succombé au cours d’une récente attaque menée par un drone allié. Une information, pour l’heure, impossible à recouper.
Lundi, un responsable américain a indiqué qu’un autre djihadiste, commanditaire de l’assassinat de quatre Français en Mauritanie en décembre 2007, était probablement mort récemment au cours d’une frappe aérienne française en Libye. Un raid lancé en novembre, avec le soutien du renseignement américain, contre Mokhtar Belmokhtar, chef du groupe Al-Mourabitoune et vétéran du djihadisme rallié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
s’ils pouvaient tous crevér, je serai ravit, c’est une vermine qui apporte la peur, le crime, la désolation.