Selon la télévision syrienne et des informations parues dans la presse arabe, Tsahal a une nouvelle fois frappé au cœur de la Syrie et a détruit près de Damas, des installations et un convoi d’armes destinées au Hezbollah.
48 heures auparavant, Tsahal avait éliminé dans le sud du Golan plusieurs combattants de Daesh et un poste militaire.
Nous acheminons-nous vers une escalade dans le nord du pays ?
Bien que la Syrie a confirmé officiellement l’attaque près de Damas, il semble qu’elle se garde, pour des raisons évidentes, de toute riposte. Rappelons que l’armée syrienne est plongée profondément dans une guerre civile meurtrière, qui a fait, selon le président turc Erdogan, plus d’un million de victimes !
Contrairement aux prédictions simplistes des experts et des observateurs, qui annonçaient un départ imminent de Bachar el-Assad, ce dernier est toujours au pouvoir et son armée demeure fidèle au régime alaouite. Grace à l’intervention de la Russie de Poutine, le régime d’Assad demeure inébranlable. Les Etats-Unis et les pays occidentaux, dont la France, sont perplexes et ne souhaitent toujours pas intervenir au sol. Toutes les tentatives diplomatiques ont été vouées à l’échec. Reste à savoir comment va réagir la nouvelle administration de Donald Trump.
Quant à l’Iran, les Ayatollahs apportent un soutien financier et économique considérable et un appui logistique fourni par les forces du Hezbollah installées dans le pays et au Liban.
La guerre en Syrie provoque toujours le départ de milliers de réfugiés par semaine. Les dernières images en provenance de la ville fantôme d’Alep sont terrifiantes et difficiles à voir. La Jordanie, très inquiète de la situation, a déjà accueilli plus d’un million de réfugiés et le Liban 680 000. Dans le pays du Cèdre et le long de la frontière, les combats entre opposants et militants d’Assad s’accentuent et risquent de dégénérer en un nouveau conflit local.
De nombreux groupes terroristes islamistes combattent aussi dans les rangs des rebelles et certains possèdent des réseaux actifs parmi les villageois, dans la partie syrienne du plateau du Golan, particulièrement au Sud, dans le triangle des trois frontières : Syrie-Jordanie-Israël.
L’administration Obama et la CIA n’ont toujours pas compris que le combat contre le Jihad mondial devrait être déraciné à la source, à savoir dans cette région du monde : outre en Afghanistan et en Irak, les terroristes islamistes sont omniprésents sur le plateau du Golan, à Gaza, et dans la péninsule du Sinaï. Soulignons que la dernière attaque à l’université d’Ohio a été revendiquée par Daesh.
Israël a évité, à juste titre, d’intervenir dans le conflit syrien, mais il va de soi que l’Etat juif prendra toutes les dispositions pour se défendre, notamment par des opérations préventives au-delà des frontières. Tsahal possède une haute technologie sophistiquée et des services de Renseignement très efficaces. Car comment expliquer cette audace et cette assurance israéliennes pour pouvoir mener une attaque complexe, ponctuelle et aussi délicate, devant une Russie omniprésente avec ses radars et ses missiles anti-aériens, et face au Hezbollah.
Soulignons que les Gardiens de la Révolution iranienne ont le même objectif que les autres groupes terroristes sunnites, ceux de Daesh ou d’al-Qaïda. Ce sont tous des sanguinaires qui sèment la terreur dans notre région, et partout ailleurs. Leur but est de détruire par tous les moyens l’Etat d’Israël. Depuis 1992, Nasrallah fait la pluie et le beau temps dans le pays du Cèdre et nous l’avons constaté dernièrement avec la nomination du général maronite Aoun à la présidence du pays. Nasrallah est un homme arrogant et dangereux, grand serviteur de l’Iran, il focalise toujours son combat islamique contre Israël en espérant voir un jour flotter l’étendard chiite sur les minarets des mosquées du Mont du Temple et sur tous les édifices de Jérusalem.
Depuis la Seconde guerre du Liban de 2006, le Hezbollah a achevé avec l’aide d’experts iraniens de nouveaux tunnels dans la zone sud du fleuve Litani. Désormais, ils sont équipés de réseaux de communication sophistiqués et d’arrangements logistiques pour permettre aux combattants d’y passer de longues périodes. Des tunnels similaires ont également été construits près de la frontière syrienne. La présence d’un général iranien sur le plateau du Golan prouve que le Hezbollah et Téhéran planifient ensemble des attaques contre les habitants israéliens du Golan et de la Haute-Galilée.
Nous devons éviter à tout prix l’escalade et un retour à la période d’avant juin 1967, aux attentats terroristes et aux bombardements contre les villages et les kibboutz installés le long du lac de Tibériade. Pour y arriver, nous avons déjà pris des mesures nécessaires et préventives. L’armée israélienne a renforcé ses effectifs. Un canal a été creusé ainsi qu’une nouvelle barrière de sécurité d’une longueur de 60 km, équipée de caméras, de radars et de points d’observation.
Le plateau du Golan a été calme durant plusieurs décennies. Les pays occidentaux, ainsi que la Russie, devraient agir avec détermination pour qu’il ne se transforme pas en plaque tournante du terrorisme international, puis devenir ensuite un territoire exclusivement dominé par les Iraniens.
Freddy Eytan
Freddy Eytan, « Daesh et le Hezbollah, deux ennemis dangereux sur le front Nord », Le CAPE de Jérusalem: http://jcpa-lecape.org/daesh-et-le-hezbollah-deux-ennemis-dangereux-sur-le-front-nord/
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