“Quiconque sauve une vie sauve l’humanité”. Cette phrase, extraite du Talmud, est gravée sur chaque médaille que remet l’État d’Israël en reconnaissance des actions d’humanité et de courage des “Justes parmi les Nations” qu’il honore.
Des actes de bravoure dont ont fait preuve Séraphine et Louis Darvey ainsi que Marthe et Jean-Claude Burnat pendant la Seconde Guerre mondiale. Installés à Saint-Offenge et au Montcel, ces quatre Savoyards, aujourd’hui disparus, avaient accueilli chez eux deux enfants juifs de 1943 à 1945 : Rachel et David Tropper.
Une cérémonie pour ne pas oublier
En l’honneur de ces familles, une cérémonie d’une grande dignité et empreinte d’une vive émotion s’est déroulée dimanche dans la salle polyvalente de Saint-Offenge, en présence des descendants, d‘élus, de nombreux habitants et de Rachel Tropper, aujourd’hui âgée de 77 ans. Un moment solennel, débuté avec la chanson “Nuit et brouillard” de Jean Ferrat, durant lequel la médaille et le diplôme des “Juste parmi les Nations” ont été remis aux époux Burnat et Darvey à titre posthume.
« Plus de 70 ans après la fin de la guerre, il est important de ne pas oublier tous ceux qui ont participé aux actes quotidiens de résistance contre l’occupant, de ne pas oublier tous ces Français qui discrètement, dans leur coin et sans rien dire, ont sauvé de la barbarie nazie des millions de familles juives et caché des milliers d’enfants au péril de leur vie sans attendre aucune gloire de leur action, aucune reconnaissance », a évoqué le maire de Saint-Offenge, Bernard Gelloz.
Des familles qui ont risqué leur vie, à l’image des époux Burnat et Darvey, pour cacher, loger, nourrir et soutenir tous ces enfants par pure solidarité humaine. « Tout le monde savait mais personne ne disait rien… Aujourd’hui, il est important que le courage de ces familles soit honoré », a poursuivi le maire. « Les époux Burnat et Darvey sont allés bien au-delà du sauvetage de Rachel et David. Ils leur ont assuré, malgré les dangers de l’occupation allemande, un quotidien affectueux, leur ont donné un foyer. Et surtout, ils leur ont permis de fonder une famille », a rappelé Joseph Banon, délégué régional du comité français pour Yad Vashem.
« La victoire de l’héroïsme ordinaire »
Pour sa part, Dominique Dord, député-maire d’Aix-les-Bains, a salué « la victoire de l’héroïsme ordinaire », tout en rappelant que ces actes d’humanité « font la fierté des villages de Saint-Offenge et du Montcel mais aussi de chacune et chacun d’entre nous ».
Dans un témoignage plus personnel, Nathalie Schmitt, conseillère départementale, a narré, avec émotion, l’histoire de son père et de son oncle, eux aussi accueillis et protégés dans un petit village de la Creuse pour échapper aux Allemands : « Sans des personnes comme vos parents et vos grands-parents, je ne serais sûrement pas là aujourd’hui ».
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