Le président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone (PS) a dit souhaiter, samedi à Bondy (Seine-Saint-Denis), que François Hollande et Manuel Valls participent à la primaire initiée par le PS des 22 et 29 janvier, avant de se rassembler au second tour, de même qu’Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon.
“Je ne sais pas” pour qui je vais voter, “mais je sais une chose c’est que ce n’est pas une petite primaire qui peut nous sauver (…) Je souhaite qu'(Emmanuel) Macron participe à la primaire, je souhaite que (Manuel) Valls participe à la primaire, je souhaite que (François) Hollande participe à la primaire, je souhaite que (Jean-Luc) Mélenchon vienne exprimer au sein de la primaire sa différence”, a déclaré Bartolone en arrivant au “Carrefour des gauches” organisé par la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, et ses proches.
Je ne comprends pas, il ne m’a pas cité ? Ces élections sont truquées !
Primaires, un exercice démocratique?
Quid de l’esprit de la Ve république?
Si rien n’est illégal dans la mise en place des primaires, elles semblent décalées par rapport au régime présidentiel mis en place par la constitution de 1958.Un président qui se représente ne passe pas sous les Fourches Caudines.
Quid du gouvernement?
Au sein de chaque parti organisateur de primaires, chaque leader de courant se prévaut d’un pourcentage qui lui assure de demander un portefeuille de ministre. Ainsi, à défaut d’un gouvernement fantôme se constitue un gouvernement anticipé.
Quid des compétences et de la société civile?
Le clanisme inhérent à chaque candidat des primaires écartera d’emblée les concurrents devenus adversaires puis faux amis. Les règlements de comptes, conséquence des liens d’homme à homme, écarteront les compétences et gratifieront les fidèles mêmes incompétents.
Quid de la clarté démocratique?
Sans le vouloir, les primaires reconstituent l’état d’esprit de la IVe république: arrangements de couloirs, promesses personnelles…c’est le retour d’un système de caste et de petits arrangements.
Quid du multipartisme?
les deux grands partis (pardon pour l’écologie) organisateurs des primaires individualisent et montrent du doigt les candidats hors système ou auto-proclamés. La France conservatrice dans la forme plus que dans le contenu, dans son ultime choix revient donc au bipartisme qui le lui rend bien dans son conservatisme.
Quid de l’espace médiatique?
La période institutionnelle électorale se prolonge par un temps électoraliste informel qui paralyse l’exercice du pouvoir et suspend la vie politique aux analyses des politologues, sociologues, directeurs d’institut de sondage, véritable monopolisation des émissions informatives. Toutes ces analyses épuisent une matière grise qui se disperse dans un cloud improductif, proche d’un casting de TV réalité.
Il n’y a de problématique sur l’exercice démocratique que dans la réflexion non normative et non subie.