La start-up, dont les solutions permettent de « faire parler » près de 16.000 terminaux mobiles différents, est considérée comme un véritable standard par les experts de l’investigation.
Les enquêteurs chargés de faire la lumière sur les attentats de vendredi auront-ils recours à « la mallette magique » de Cellebrite ? Les gendarmeries du monde entier ont donné ce surnom à l’équipement – une valise équipée d’un petit ordinateur – de cette société d’origine israélienne, qui s’est imposée comme le leader mondial de l’investigation sur les téléphones portables.
Une start-up dont la solution (UFED pour « Universal Forensic Extraction Device « ), qui est en mesure de « faire parler » près de 16.000 terminaux mobiles différents (des smartphones aux tablettes en passant par les GPS), est considérée comme un véritable standard par les experts de l’investigation, Interpol en tête.
35.000 dispositifs déployés dans le monde
« Il y a dix ans, 90 % de la recherche de traces numériques se concentrait sur les PC. Aujourd’hui, c’est le smartphone qui est devenu le principal terrain de chasse des enquêteurs. D’où le succès de Cellebrite, qui a développé un outil permettant d’extraire, d’analyser ou de restaurer tous types de données, y compris les messages qui auraient été effacés », explique Michel Berdah, son directeur commercial pour la zone Europe, Moyen-orient et Afrique.
Fondée en 1999 à Petah Tikva, en banlieue de Tel-Aviv, par Yossi Carmil (passé par chez Siemens) et l’ingénieur informatique Ron Serber, la société, présente au salon Milipol de la sécurité intérieure des Etats qui ouvre ses portes à Paris ce mardi, a démarré son activité dans le diagnostic de téléphones en boutique, avant de prendre le virage de l’investigation sur mobiles, une activité qui a crû de 25 à 30% au cours des trois dernières années. Présente dans 110 pays, l’entreprise, dont le chiffre d’affaires avoisine les 100 millions de dollars, a déployé plus de 35.000 de ses dispositifs UFED à travers le monde.
Offre élargie
Passée en 2007 dans le giron du groupe japonais Sun Corporation, Cellebrite, qui compte près de 500 salariés, reste à la pointe grâce à son centre de R&D israélien, qui concentre la moitié des effectifs. « Israël possède un important réservoir de spécialistes en cryptage de données et autres experts en rétroconception (étude d’un objet pour en déterminer le fonctionnement interne ou la méthode de fabrication, Ndlr), mais l’on emploie aussi des gens qui viennent du monde de la police et de l’armée », précise Michel Berdah.
« Le marché du mobile, comme celui des ‘apps’, est hyper évolutif ; seul un acteur de niche pouvait creuser l’écart dans l’investigation numérique. Quand Snapchat est arrivé, c’était la panique générale. Nous avons été les premiers à offrir aux enquêteurs une solution pour récupérer les informations « , souligne Michel Berdah. L’offre de Cellebrite s’est récemment élargie à l’analyse de données – y compris photographiques, optimisée par la reconnaissance faciale – et au cloud computing.
Poster un Commentaire