On a beau détester le personnage et ses idées nauséabondes, il faut reconnaître le talent de l’artiste. Il a gagné seul. Sans aucun appui. Même pas celui de son parti. Seul contre tous, contre les Démocrates, contre les leaders de son parti, contre Obama, contre les élites, contre Wall Street, contre la Silicon Valley, contre l’Europe et même contre Jay Z et Beyoncé. Il est tellement seul qu’on se demande même avec qui il va gouverner.
LES MARCHÉS KO DEBOUT
Comme nous vous le disions depuis quelques jours, les marchés n’étaient pas positionnés sur une victoire de Trump. Ils avaient même fêté par anticipation une victoire de Clinton depuis le début de la semaine. Le réveil est donc brutal avec une chute des indices boursiers de 4 à 5%, une chute du dollar à 1.1250 et à 102 contre le yen. Sans surprise c’est le peso mexicain qui a subi la plus forte baisse, 13%, pour atteindre un record.
LES SEULES BONNES NOUVELLES POUR LES MARCHÉS
Avec la chute des marchés, la FED devra réfléchir à deux fois avant de remonter ses taux. Avec le probable ralentissement de la croissance américaine dû à un gel probable des investissements, la FED devra peut-être même recommencer de nouveaux programmes de quantitative easing. Et ce sont des facteurs de soutien du marché. Tout comme la baisse du dollar. Une seule certitude : la volatilité va être de retour sur les marchés.
TOUR DU MONDE
Si on pleure au Mexique, la vodka doit probablement couler à flots au Kremlin. L’Europe, elle, ne se fera jamais à l’idée de 4 ans de présidence Trump. Quant au Canada, il va devoir réfléchir à la nécessité de construire un mur, tant le flot de « migrants » américains risque de le submerger. Poutine, Erdogan, Xi Jinping, Duterte et maintenant Trump. La liste des « hommes forts » continuent à s’allonger.
LA QUESTION QU’ON SE POSE TOUS CE MATIN
Si Trump a gagné aux États-Unis, Marine Le Pen peut-elle gagner en France? Je préfère ne pas y penser.
LE REMAKE DU BREXIT, PUISSANCE 10
Comme pour le Brexit, tout le monde a été pris à contrepied. Mais la comparaison s’arrête là. Les États-Unis ne sont pas la Grande-Bretagne, le Brexit mettra plus de deux ans à se mettre en place s’il se met en place, Trump, lui, sera aux commandes dans deux mois. On se demande encore s’il y aura un hard Brexit ou un soft Brexit mais il ne peut y avoir qu’un hard Trump. Trump n’a jamais été soft pendant sa campagne, on voit mal comment il pourrait le devenir alors qu’il devient le maître du monde.
LES RÉPUBLICAINS SURPRIS
Les élus républicains avaient une seule certitude. La candidature de Trump et sa campagne outrancière provoquerait une déroute historique du parti et ils travaillaient déjà sur sa reconstruction. La déroute n’a pas eu lieu. Mieux, les Républicains gardent le contrôle du Sénat et le contrôle de la Chambre des représentants. Trump pourra donc gouverner avec les deux chambres. Le parti républicain n’en revient pas.
LE PROGRAMME DE TRUMP
1. Trump est contre le traité Trans-Pacifique et veut modifier le NAFTA avec le Mexique et le Canada 2.Trump veut rompre l’accord avec l’Iran, se rapprocher de la Russie et remettre en cause le traité de l’OTAN 3.Trump veut supprimer l’Obamacare 4. Trump veut réduire drastiquement les impôts, notamment pour les entreprises (15%) 5.Trump veut une Cour Suprême beaucoup plus conservatrice 6. Trump veut annuler l’accord sur le climat 7. Trump veut construire un mur avec le Mexique, bannir l’immigration des Musulmans, et expulser les 11 millions d’immigrants sans-papiers
Marc Fiorentino
Extrait de la newsletter, monfinancier.com
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