Le ministère de l’Intérieur a annoncé, ce mercredi, en fin d’après-midi, la fermeture administrative de quatre mosquées dans le cadre de l’état d’urgence, en Ile-de-France, «dès lors qu’au sein de ces lieux de culte sont tenus des propos constituant une provocation à la haine ou à la violence ou à la provocation de commission d’actes de terrorisme ou faisant l’apologie de tels actes».
Ces sites sont situés à Villiers-sur-Marne dans le Val-de-Marne, Ecquevilly dans les Yvelines et en Seine-Saint-Denis, à Stains et Clichy-sous-Bois.
À Stains, la mosquée Al Rawda est visée. Elle attire jusqu’à 600 fidèles lors de la prière du vendredi. À Clichy-sous-Bois, il s’agit en fait d’une salle de prière installée dans un pavillon, Masjid Al Fath. La fermeture administrative a été décidée à l’issue d’un long processus de surveillance, en raison de la fréquentation de ces lieux de culte par des personnes liées à la mouvance radicale. « Certains qui ont rejoint la zone de combats irako-syrienne et dont le djihadisme est confirmé, et d’autres qui ont pu être interpellés dans le cadre d’infractions relatives à une association de malfaiteurs à caractère terroriste », précise la préfecture de Seine-Saint-Denis.
Les messages diffusés dans ces deux mosquées justifient également l’intervention de l’État. « Ce sont des endroits où des imams ont pu tenir des prêches reposant sur des valeurs radicales, où l’on a pu noter une atténuation du discours depuis les attentats, mais jamais de condamnation claire », poursuit la préfecture.
Les maires de Stains et Clichy-sous-Bois «surpris»
Contactés ce mercredi soir, les maires des deux communes se disent « surpris » par une telle décision. « Le site était connu de tous et je n’avais jamais entendu parler de radicalisme jusqu’à maintenant, souligne Olivier Klein (PS), maire de Clichy-sous-Bois. D’après ce que je sais, des tensions auraient eu lieu le week-end dernier entre l’imam et le propriétaire du pavillon. Mais je ne sais pas à quel sujet.» Au total, la maison accueillait environ une cinquantaine de personnes.
À Stains, Azzedine Taïbi (PCF) a d’abord pensé à un problème de conformité des locaux. Des travaux devaient en effet être menés dans la mosquée installée dans un ancien bâtiment de la zone industrielle. « Mais les services de l’État m’ont indiqué que la fermeture intervenait dans le cadre de l’état d’urgence. Je connais ce lieu et une partie des fidèles qui le fréquentent mais je n’ai jamais eu plus d’éléments. Malheureusement, nous ne sommes pas la seule ville à rencontrer ce genre de problèmes. C’est inquiétant mais il ne faut pas pour autant stigmatiser Stains où la très large majorité des gens qui prient le font en toute simplicité. »
Les maires sont surpris, tout comme sont surpris les enseignants quand on leur parle de violence et d’antisémitisme à l’école. Nous sommes plongés dans le déni systématique et la soumission totale.