Récemment, 14 femmes ont participé à un concours de beauté un peu particulier. En effet, les concurrentes n’étaient pas des bodybuildeuses, ni des jeunes femmes espérant toucher une bourse, mais des femmes rescapées de l’Holocauste.
Alors oui, cela peut sembler inhabituel, mais cette reconstitution historique est organisée comme une façon d’honorer les survivants depuis maintenant 5 ans. Cet événement controversé, jugé par certain comme inapproprié (ses détracteurs ont estimé qu’il était indécent de juger des femmes âgées ayant autant souffert, sur leurs apparences physiques) est défendu par les organisateurs comme un moyen pour ces femmes d’être traitées comme elles le méritent : à savoir des reines de beauté. Pour ces survivantes, cet événement fût l’occasion de défiler sur le tapis rouge, de danser, de rire… « Ce soir nous avons pu modestement apporter à ces femmes victimes de la Shoah, quelque chose qu’on leur avait volé dans leur jeunesse », a déclaré l’un des sponsors de l’événement.
Cette cinquième édition du concours de « Miss survivante de l’Holocauste » qui s’est déroulée dans la ville de Haifa, au nord d’Israël, était chapeautée par Yad Ezer L’Haver (qui signifie en hébreu “main charitable”), une organisation qui aide les survivants nécessiteux de l’Holocauste en Israël. Plus de 300 survivantes se sont inscrites, et seulement 14 compétitrices ont été sélectionnées. Environ 1 000 personnes ont fait le déplacement pour assister à ce couronnement, parmi lesquelles figurait Sara Netanyahu, épouse du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Celle-ci a déclaré : « Vous avez tous subi la période la plus sombre de l’histoire et, malgré tout, vous avez choisi la vie. Vous avez choisi d’élever vos familles, de travailler, de créer et de continuer à vivre. Vous avez gagné ».
L’heureuse élue cette année se nomme Anna Grinis. Cette israélienne, née en Russie et âgée de 75 ans, a déclaré selon le site d’information Walla : « Je n’ai aucun mot pour vous décrire combien je suis excitée ». La lauréate, qui n’était âgée que de deux jours lorsque la guerre a commencé, s’est échappée de l’Europe occupée par les nazis avec sa mère alors qu’elle était jeune fille. Comme le rappelle Shimon Sabag, directeur de Yad Ezer L’Haver, ce n’est pas tant la beauté qui détermine ce concours, mais plutôt les destinées si singulières des participantes qui influencent les juges dans leurs choix. En effet, la beauté ne constituerait que 10% des critères pris en compte, les finalistes sont davantage choisies en fonction de leur histoire personnelle et de la manière dont elles ont surmonté l’horreur de la guerre, en se reconstruisant une nouvelle vie.
Cette cérémonie a été également l’occasion d’accueillir le premier concert d’un nouveau chœur féminin de survivantes de la Shoah. La troupe, composée de femmes âgées de 91 ans en moyenne, a chanté des chansons évoquant la survie dans les ghettos d’Europe pendant la guerre. Cette chorale serait l’ensemble de voix le plus âgé du monde. Ce type de manifestation nous rappelle que l’extermination des juifs pendant la seconde guerre mondiale a une conséquence toute particulière pour la société israélienne. En effet, plus de 200 000 survivants de l’Holocauste vivent actuellement en Israël, où ils ont trouvés refuge après le massacre de 6 millions de juifs perpétré par l’Allemagne nazie.
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