Mounir a nié, devant le tribunal correctionnel, avoir fait l’apologie d’actes de terrorisme. Il a toutefois été condamné à dix-huit mois de prison ferme et écroué.
Le psychiatre, qui l’a examiné en garde à vue, n’a décelé ni abolition, ni altération de son discernement. Pourtant, à peine vient-il d’apparaître dans le box du tribunal correctionnel, ce vendredi, que Mounir s’agite, parle fort, et livre des propos décousus.
« J’ai pas de vie. Je me compare au World Trade Center. Depuis mon accident de voiture, en 2002, j’ai chuté. Je ne peux pas tomber plus bas », confie cet homme de 33 ans.
« Nous aussi on a des armes »
Le 22 octobre à Orléans, il voyageait dans une rame du tramway, lorsque son comportement a attiré l’attention d’une passagère. Mounir avait dissimulé un marteau dans une manche de sa veste et tenait à un tiers un discours alarmant. « Nous aussi on a des armes. Chacun doit tuer vingt personnes au lieu de 300 personnes dans un attentat. Au nom d’Allah, il faut faire quelque chose », préconisait le jeune homme.
Identifié quelques jours plus tard, l’intéressé a été placé en garde à vue. Depuis sa geôle, il a exprimé le souhait de rejoindre la Syrie, avant d’adopter un ton plus menaçant : « La prochaine fois, je me ferai serrer avec une bombe, pas avec un marteau. Je vais pas tarder à mettre une bombe dans le tram ! » Pour couronner le tout, il s’en est pris à un gardien de la paix qu’il a copieusement insulté.
« Vous appelez ça une arme ? »
Voilà ce qui lui vaut d’être jugé pour apologie d’un acte de terrorisme, outrage à un policier et transport d’arme, en l’espèce un marteau. « Vous appelez ça une arme ? Je l’ai acheté un euro ! », s’étonne Mounir tout en clamant son innocence. Les propos entendus dans le tram ? « C’est faux. Les mots ont été déformés. Je parlais d’une émission que j’avais vue à la télévision », soutient le prévenu.
L’ennui, c’est que Mounir – impliqué dans un tout autre dossier, actuellement en cours d’instruction – a récemment commenté devant son contrôleur judiciaire, l’attentat du Bataclan, dans ces termes peu ambigus : « C’est un acte justifié au regard de la justice rendue en France ».
« Il est gentil, mais peut se montrer impulsif », temporise une amie. « Il n’y a ni remise en cause ni sentiment de culpabilité », a précisé l’expert psychiatre. Dans ce contexte, les efforts de la défense pour arracher une relaxe demeurent vains. Conformément aux réquisitions du ministère public, Mounir est condamné à dix-huit mois de prison assortis d’un mandat de dépôt. « Je fais appel », lâche immédiatement l’intéressé.
Pour une fois on connaît le prénom de l’individu, chose qui n’arrive jamais dans la presse gogo bienpensante et droitdelhommiste française. C’est un individu « gentil mais un peu impulsif », comme le précise une amie à lui.