Après des années de troubles politiques, les problèmes économiques pèsent sur la politique du gouvernement Al-Sissi. Les responsables israéliens et américains voient dans l’aide à l’Egypte un réel intérêt sécuritaire, vital pour la région.
Après plusieurs années d’arrêt de la coopération économique entre les deux pays, Israël se prépare à une série de projets à grande échelle avec l’Egypte. Les discussions conjointes sur les projets reflètent non seulement un rapprochement entre les deux pays, mais aussi un besoin urgent d’amélioration de l’infrastructure en Egypte compte tenu de la grave crise économique qui menace la stabilité politique du pays.
Après la signature de l’accord de paix de 1979, la coopération économique entre les deux pays a connu une augmentation significative, qui a été progressivement réduite quasiment à néant.
Plus récemment, cependant, l’Egypte a montré son intérêt pour plusieurs projets avec Israël, dont la désalinisation de l’eau de mer qui pourrait répondre aux préoccupations sur les niveaux d’eau du Nil, qui présagent une pénurie dramatique d’eau disponible pour la consommation et l’irrigation.
Israël se prépare également à fournir coopération et assistance à l’Egypte dans les domaines de l’énergie solaire, de la production d’électricité, de l’agriculture, de l’irrigation et de la fourniture de gaz. En outre, l’Egypte étudie également la possibilité d’étendre cette coopération au secteur du tourisme, du fait que les milliards investis dans un programme d’expansion du canal de Suez n’ont pas donné les résultats attendus.
Ces efforts pour mettre en place une nouvelle coopération sont intimement liés au besoin de sécurité d’Israël. En effet, lors des pourparlers qui ont eu lieu récemment entre les responsables israéliens et américains, des doutes ont été émis quant à la stabilité du régime égyptien. Les deux alliés ont convenu qu’en l’absence de toute amélioration fondamentale de l’économie égyptienne, l’agitation sociale pourrait précipiter la montée en puissance des Frères musulmans et mettre en péril le pouvoir du Général Al-Sissi. Sur ce point, le gouvernement égyptien rejoint l’analyse de ses éventuels futurs partenaires.
La crise économique de l’Egypte a été considérablement aggravée par la poursuite des combats faisant rage dans le Sinaï et en Libye, ainsi que par son soutien à l’Arabie saoudite au Yémen. En outre, seule une partie des engagements financiers de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et du Koweït a été reçue par l’Egypte. Enfin le FMI a accordé une aide de 12 milliards de $ mais l’a assortie d’une série de conditions concernant la réduction de la bureaucratie, l’augmentation des impôts et la réduction des subventions, mesures qui, à court terme, pourraient fortement déplaire au peuple égyptien.
Line Tubiana
Source Ynet
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