L’Unesco a adopté jeudi une résolution scandaleuse niant délibérément les liens historiques du Mont du Temple et du Mur des Lamentations avec l’histoire juive, une décision révisionniste qu’Israël ne peut laisser passer. En conséquence, l’Etat hébreu a suspendu vendredi sa coopération avec l’organisation culturelle de l’ONU. D’autre part, en s’abstenant, la France n’a-t-elle pas, une fois de plus, soutenu cette résolution scandaleuse….
Par ce vote, le ministre israélien de l’Education Naftali Bennett accuse l’Unesco d’apporter un «soutien immédiat au terrorisme islamiste», il vient d’annoncer dans une lettre adressée à la directrice générale de l’Unesco Irina Bokova, la suspension par la commission israélienne de l’Unesco de «toutes ses activités professionnelles avec l’organisation internationale». La lettre de Bennet a été publiée sur Twitter.
Hier jeudi, vingt-quatre pays ont voté en faveur de cette résolution, six ont voté contre (les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Lituanie et l’Estonie) et vingt-six se sont abstenus dont la France, qui n’a donc pas voté contre malgré la polémique en avril dernier. En effet, il y a six mois, une résolution similaire adoptée par le comité exécutif de l’Unesco avait été votée par la France, ce qui avait provoqué une crise diplomatique avec Israël Le Premier ministre français, Emanuel Valls, s’est ensuite rendu en Israël pour s’excuser de « l’erreur » de ce vote français et avait promis, tout comme le président Hollande, que Paris ne soutiendrait plus de telles résolutions à l’avenir. Mais comme le dit l’adage, ne pas s’y opposer c’est consentir, une abstention dans ce type de vote équivaut à soutenir cette résolution proposé par la Palestine, l’Egypte, l’Algérie, le Maroc, le Liban, Oman, le Qatar et le Soudan et qui condamne de manière générale Israël pour sa gestion des lieux sacrés et son occupation. Le texte de cette résolution affirme que Jérusalem est une ville sainte pour les trois religions monothéistes, l’Islam, la Chrétienté et le Judaïsme (cité certes, mais en 3 eme position, ce n’est pas neutre). Le texte inclut aussi un passage évoquant la question du Mont du Temple, en rappelant que le site est sacré que pour les Musulmans, et en omettant volontairement d’évoquer le fait qu’il l’est également pour les Juifs. Le site n’est ainsi qualifié que par ses noms musulmans, la mosquée d’Al-Aqsa ou«Haram al-Sharif et et pas par son nom en hébreu (Har Habait). L’Unesco va même jusqu’à remettre en question le lien historique entre le judaïsme et le Mur de Lamentations car celui-ci est d’abord cité dans le texte par son nom arabe : « Al Bouraq Plaza » avant d’être mentionné entre parenthèses seulement par son nom en hébreu « Ha Kotel Hamaaravi ».
LA FRANCE S’EST ABSTENUE
«Aucune organisation dans le monde ne peut dire qu’il n’existe aucun lien entre le peuple Juif et la terre d’Israël et Jérusalem. Une organisation qui agit ainsi ne fait que s’humilier», a réagi le président israélien Reuven Rivlin. «Dire qu’Israël n’a pas de connexion avec le Mont du Temple et le mur occidental est comme de dire que la Chine n’a pas de liens avec la Grande Muraille ou que l’Egypte n’a pas de liens avec les pyramides», a commenté pour sa part le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
Le premier temple juif a été construit plus de 1 600 ans avant la naissance de l’islam. La mosquée Al-Aqsa de Jérusalem a été construite sur le site du temple juif, et constitue le site le plus sacré du judaïsme. Les musulmans le considèrent pour leur part comme le troisième site le plus saint de l’islam. En outre, dans sa résolution du 13 octobre 2016, l’Unesco a, de nouveau, effacé trois mille cinq cent ans d’histoire juive à Jérusalem en niant tout lien entre le peuple juif d’une part, et le Mont du Temple et le mur des Lamentations d’autre part, pour en faire des lieux saints exclusivement musulmans.
Égale à elle-même et à son indéfectible politique pro-arabe, la France s’est déshonoré une fois de plus en s’abstenant devant une telle résolution. C’est dommage, en votant contre, cela aurait prouvé qu’à moins d’un an des élections présidentielles, les socialistes ne versent pas dans la démagogie et a le courage de ne pas remettre en cause les fondements de la société française pour quelques milliers de voix ou quelques millions de dollars.