Elle a peu fait parler d’elle et pourtant c’est une histoire comme on les aime.
Un entrepreneur chargé de retaper une maison, découvre le mois dernier dans la charpente du grenier des documents coincés derrière la cheminée. Ce qu’il prend d’abord pour une carte au trésor est en fait beaucoup plus que ça. Et même s’il n’en a pas entière conscience, il prend suffisamment au sérieux cette découverte pour se tourner vers des connaissances de la communauté juive. Car ces documents sont écrits en hébreux.
Kenneth Fuhrman, bruxellois maitrisant l’hébreu, lui apprend alors à quel point ces documents sont précieux, puisqu’il s’agit d’une Ketouba (un contrat de mariage juif) datant du 5 juin 1934, et d’un carnet de rationnement. S’ensuit une vraie enquête de détective pour retrouver la piste d’Annette Katz, fille unique de ce couple déporté via Malines après avoir été dénoncé par le « Gros Jacques ». Un appel est transmis sur un réseau international et il ne faut pas plus de trois jours pour que la fille d’Annette y réponde. Arrivée en Israël dans les années 1950, sa mère y vit toujours. 70 ans plus tard, une partie de la mémoire de ses parents lui est enfin rendue.
Un événement qui fait écho à l’incroyable découverte l’année précédente en Hongrie de milliers d’archives. Et là aussi, c’est un chantier de rénovation qui révèle un pan caché de l’Histoire.
Cachées derrière un mur d’appartement, ces 6 300 fiches de renseignements sur des Juifs de Budapest viennent compléter les lacunes dans l’histoire de l’Holocauste. Sur ces formulaires remplis «honnêtement par les Juifs, refusant de croire au pire » (nous apprend le directeur des archives de la ville Istvan Kenyeres) sont inscrits les noms, adresses et confessions de chacun. Des informations qui auront servi à la déportation des 200 000 juifs de la ville vers les camps nazis.
Mais la capitale hongroise n’a pas encore retrouvé toute sa mémoire car une grande partie des archives de cette période manque encore à l’appel. Qui sait, peut-être se trouve-t-elle dans les murs d’autres appartements de la ville ?
Une chose est sûre, ces mystérieuses réapparitions de documents d’archives continueront encore longtemps. Ca ne vous donne pas envie de gratter un peu derrière vos murs ?
Camille Causse
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