Survivante de la Shoah, elle chante contre le racisme à 92 ans

Marseille ? Oui, elle y était déjà une fois, en 1945 en transit. Sa destination : La Palestine. Aujourd’hui, Esther Bejarano est de retour, 70 ans après avoir appareillé à bord d’un paquebot vers une nouvelle vie.esther-bejarano

À Marseille, cette survivante du camp de concentration d’Auschwitz, âgée de 92 ans, a lu des extraits de son autobiographie jeudi devant une salle comble à L’Équitable Café, au cours Julien, puis a donné un concert avec le groupe de hip hop allemand Microphone Mafia. Samedi soir, ils seront sur scène en l’église Saint-Julien à Arles.

Du rap à son âge ? « Je fais tout cela, parce que je voulais m’adresser aux jeunes. » Le message anti-racisme qu’elle partage, avec son fils Joram à la basse et le rappeur Kutlu Yurtseven, est pour elle, plus fort que tout.

Elle n’avait jamais entendu du rap

Des chants des partisans et des ouvriers, des poèmes, du rap contemporain… les influences sont nombreuses. En tant que soprano professionnelle, Bejarano interprète surtout les refrains. Quand elle se met à chanter, on a l’impression que ce petit bout de femme, de moins d’un 1,50 mètre, grandit de quelques centimètres. « Quand même, nous vivons », chante-t-elle en yiddish.

Jusqu’au moment où Kutlu Yurtseven l’a appelée en 2009, Esther Bejarano n’avait jamais entendu de musique hip hop. Aujourd’hui, ils ont donné plus de 200 concerts et elle n’a pas envie de s’arrêter.

L’orchestre joue en route pour la mort

En 1943, elle arrive à Auschwitz. Quand elle apprend qu’on veut établir un orchestre des jeunes filles, elle fait signe tout de suite. Grâce à son talent musical, elle réussit rapidement à jouer une rengaine sur accordéon. Mais le quotidien est horrible, car l’orchestre joue quand des prisonniers sont poussés vers les chambres à gaz – afin de simuler un peu de normalité.

Esther Bejarano arrive à s’échapper en Mecklembourg pendant une des « marches de la mort » en 1945 – là où elle rencontrera en 2015, un groupe d’activistes français. Voilà, la connexion avec la Provence est parfaite – et le but est clair. « Les mouvements populistes, les caricatures des minorités… c’est ainsi que tout a commencé. Il faut que les jeunes sachent cela. » 

Source laprovence

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