Un homme « sait tuer comme un chien sait nager ». Par son histoire personnelle – son grand-père est mort en déportation – le père Desbois, directeur du Service national pour les relations avec le judaïsme auprès de la Conférence des évêques de France, est malheureusement bien placé pour vérifier cet adage.
En 2007, il publiait Porteurs de mémoires dans lequel il décrivait la « shoah par balles », une entreprise de destruction de masse des juifs d’Europe qui se déroula en Ukraine entre 1941 et 1944. En 2016, il décrit dans La fabrique des terroristes (Editions Fayard) le « génocide au présent » perpétré par Daesh contre la minorité religieuse des yazidis en Irak et en Syrie.
« La référence des génocides pour cent ans »
Dans son dernier livre, le père Desbois apporte la preuve du génocide par le témoignage glaçant de centaines de survivants yazidis. Traités comme des esclaves ou bien assassinés, ces rescapés racontent l’horreur de l’Organisation Etat islamique. Selon lui, plus qu’un crime de guerre, le massacre des yazidis s’apparente à un véritable génocide. Daesh cible prioritairement les hommes dont l’élimination est systématique : « ils convoquent les gens à l’administration, et d’abord ils séparent les hommes, un médecin vient et vérifie la puberté des garçons, si les garçons sont pubères, ils sont classés parmi les hommes. Ils vont être emmenés en camionnettes dans des citernes qui sont autour des villages et ils les fusillent systématiquement ». Les plus jeunes, âgés de sept à onze ans, sont envoyés dans des prisons puis dans des camps d’entrainement de l’organisation terroriste, au sein desquels l’Etat-major de Daesh fabrique ses enfants-soldats. Les jeunes filles, elles, sont réduites à l’état d’esclaves sexuelles, les jeunes mères de famille, sont vendues comme domestiques. Les femmes les plus âgés, quant à elles, servent de boucliers humains lors des bombardements.
Un « génocide moderne » dans l’indifférence la plus totale
Pour Patrick Desbois, l’islam de Daesh ressemble à l’idéologie nazie : « ils tuent tout ce qui n’est pas comme eux. Ils jettent les homosexuels des immeubles, harassent et assassinent les chrétiens, les musulmans, tuent les chiites ». Le génocide des yazidis par Daesh reste également ancré dans son temps: En 2016, Daesh s’appuie sur les réseaux sociaux pour diffuser et mettre en scène son idéologie mortifère. Les soldats de Daesh sont « très fiers de montrer ce qu’ils font » sur Facebook et ne se cachent pas des crimes odieux qu’ils commettent. De facto, le père Desbois condamne l’inaction des Etats et l’indifférence de l’opinion publique vis à vis de la situation des Yazidis: « tant que ça ne touche pas votre pays, votre quartier, votre ville, y compris votre famille, vous vous dîtes que c’est bien triste et puis la vie continue. L’indifférence est infinie ». Il espère que son cri d’alarme sera entendu par la communauté internationale car « un génocide, c’est fait pour être arrêté. On ne peut plus attendre. Je ne veux pas inaugurer dans vingt ans un musée des Yazidis ».
Rectificatif. Le grand père du P. Patrick Desbois a bien été prisonnier dans un camp de déportation,mais il en est heureusement revenu.
Pas de manifestation en France ni de « flotille » féministe pour les femmes yézidis ? Non, aucune…
Pourquoi s’occuper des Yazidis ? Les Yazidis de rapportent pas d’argent, ce n’est pas un sujet vendeur, il vaut mieux parler de philosophe qui se penche sur le cas de DAESH et nous démontre que ce qu’ils font est normal et que nous l’avons bien cherché. Dois-je citer des noms ?
Il est plus vendeur de montrer Israël du doigt, chaque fois qu’il répond aux attentats du Hamas.
Montrez nous un bateau avec 500 faux-réfugiés (ou vrais réfugiés économiques) et les journalistes nous en mettrons de pleines pages, mais des chrétiens du bout du monde….
En ce moment en France, ce n’est pas la religion à la mode.