Par delà les clivages de partis, des parlementaires réunis face aux crispations identitaires
Une délégation de députés et sénateurs s’est réunie au Site-mémorial du Camp des Milles le 30 septembre 2016
Par delà leurs sensibilités politiques différentes, une délégation de sénateurs et députés français est venue découvrir le 30 septembre, le Site-mémorial du Camp des Milles et ainsi s’imprégner des réflexions qu’inspirent le lieu, son importance pour notre mémoire nationale, et ses enseignements pour aujourd’hui.
Cette journée a été initiée conjointement par le président de la Fondation du Camp des Milles – Mémoire et Éducation Alain Chouraqui, les députés Jean-David Ciot, Christian Kert et François- Michel Lambert, et les sénateurs Michel Amiel, Sophie Joissains et Mirelle Jouve afin de sensibiliser leurs collègues à l’engrenage des crispations identitaires que connaît la France aujourd’hui.
Le camp des Milles est le seul grand camp d’internement et de déportation français encore intact. Il a vu passer entre 1939 et 1942 des internés d’une quarantaine de nationalités et témoigne de l’engrenage des intolérances successives, xénophobe, idéologique et antisémite, qui ont conduit à la déportation par Vichy de plus de deux mille hommes, femmes et enfants juifs depuis ce camp vers Auschwitz où ils ont été assassinés.
Initié par l’engagement et la volonté d’anciens déportés et résistants et de leurs héritiers, le Site-mémorial est situé dans les lieux mêmes de l’ancien camp, entre Aix en Provence et Marseille. Il est devenu en trois années un site de référence, un haut lieu européen d’Histoire, de Mémoire, d’Éducation citoyenne et de Culture, soutenu à tous les niveaux de l’État et des collectivités territoriales, par-delà tous les clivages politiques ou confessionnels qui peuvent séparer les républicains.
A l’issue de cette visite, les parlementaires ont conjointement souligné la grande pertinence actuelle de cet outil unique, devenu une « référence d’intérêt national et international », reconnu d’ailleurs par une Chaire de l’UNESCO. Rejoignant les analyses scientifiques présentées au camp des Milles, ils ont également fait part de leur profonde inquiétude face aux dynamiques actuelles qui peuvent conduire la société vers des dérives extrêmes et de leur volonté de diffuser le plus largement possible les outils pédagogiques du Site-mémorial du Camp des Milles et ses enseignements. Ils prévoient d’ailleurs d’autres initiatives en ce sens.
Sylvie Bensaid
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