Salle Wagran notamment, François Hollande a martelé les mots de guerre et de combat. Le Groupe Plessis, pseudonyme d’un groupe de hauts fonctionnaires, estime que ce constat guerrier s’accompagne néanmoins d’une inaction manifeste. Les hauts fonctionnaires proposent au FigaroVox un plan d’action.
Tout récemment, dans un discours de campagne prononcé salle Wagram, François Hollande a prononcé sept fois le mot «guerre», six fois le mot «combat», huit fois le mot «menace». Déjà, le 16 novembre 2015, devant le Congrès réunissant sénateurs et députés, il avait utilisé une rhétorique particulièrement guerrière, martelant à plusieurs reprises: «nous sommes en guerre». Comme un chercheur peu suspect d’hostilité systématique à l’égard de la gauche le rappelait «Il a contribué à démultiplier l’effet de terreur que les terroristes voulaient obtenir (…) Lui et son Premier ministre ont été ceux qui en Europe, à l’exception des Espagnols en 2004, ont réagi en faisant monter davantage l’émotion et la peur dans la société.» (François Heisbourg à L’Obs, 8 septembre 2016).
Oui, M. Hollande n’a cessé d’affirmer que nous étions en guerre. Et nous sommes nombreux à partager cette analyse. Comment qualifier du reste des actes menés avec des armes de guerre, selon des tactiques de guerre, et en fonction d’une stratégie de guerre contre la France et l’Occident clairement annoncée par un ennemi bien identifié? Nous sommes donc en guerre et la récente tentative d’attentat non loin de Notre-Dame démontre ce que de belles âmes ne veulent pas voir: les attaques continuent.
Si nous ne contestons pas le constat de M. Hollande, en revanche nous l’accusons de ne pas en tirer les conséquences évidentes qui s’imposent, nous l’accusons de laisser les Français menacés par une véritable épée de Damoclès, nous l’accusons d’inquiéter sans protéger.
Il n’est que de vivre au quotidien pour s’étonner de ce que, guerre ou pas, rien n’a changé, ou si peu, dans notre environnement. Mais, au-delà de cette impression que chacun de nos compatriotes peut ressentir, nous avons souhaité vérifier, sur le terrain, en citoyens, les dispositions concrètes prises par les autorités face à la «guerre» que nous menons. L’énorme fossé entre ce qui est déclamé par certains politiques et la réalité de ce qui est fait est non seulement une illustration de l’impuissance publique, mais plus encore une des explications de la désaffection d’une partie de nos compatriotes à l’égard de la chose publique. Ce fossé existe-t-il en matière de sécurité?
Les mesures de sécurité ont donc été examinées par nos soins dans un certain nombre de lieux stratégiques à la fois par leur importance, par l’intensité de leur fréquentation mais aussi par leur dimension symbolique. Parmi eux, des nœuds de transports: aéroports, gare de trains et RER, stations de métro, lignes ferroviaires, de RER et de métros ; des lieux de culture et de savoir: musées et leurs abords, établissements d’enseignement supérieur ; des édifices cultuels: cathédrales et églises ; des lieux de commerce: grands magasins et centres commerciaux. Chacun comprendra que nous ne les citions pas nommément.
En tout état de cause, que constatons-nous? Les patrouilles existent, notamment de militaires, mais elles sont de courte durée, rares et, au fond, peut-être rassurantes pour ceux qui les voient, mais peu dissuasives. Car, dans les faits, si patrouilles il y a, on relève surtout de trop considérables périodes pendant lesquels aucune surveillance sérieuse n’est opérée. On espère que cette présence visible est complétée par une protection plus continue et efficace de policiers en civils que nous n’avons pu identifier, gage, au choix, de leur discrétion ou…de leur absence.
Au-delà des patrouilles, certains lieux d’importance mériteraient des forces prépositionnées capables d’intervenir et de protéger les usagers des services concernés. À cet égard, et à titre d’exemple, la forte présence policière à Times square, à New York, est sans commune mesure avec celle des lieux comparables à Paris, alors même que les effectifs policiers dans notre capitale sont très significatifs. Où sont passés ces effectifs? Au quotidien, n’importe quel citoyen peut s’étonner de ne croiser que fort peu d’agents de police nationale en nos temps d’insécurité.
Si des contrôles des billets de train avant entrée dans les rames existent parfois, ce n’est pas toujours le cas, loin de là. Non seulement des TGV n’en bénéficient pas au départ de certaines gares parisiennes mais, au surplus, ces filtrages sont trop rares voire inexistants au départ des gares de province. Surtout, ces contrôles, menés par des agents SNCF sans vérification des bagages, sont manifestement bien davantage conçus comme des moyens de lutte antifraude que comme une mesure anti-terroriste.
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Et quand on ajoute à ce réquisitoire le peu de professionnalisme et le manque de discernement de beaucoup de personnes manifestement embauchées pour la circonstance et peu formées à leur mission, y compris dans les lieux les plus sensibles, on a une vision plus objective de l’incompétence et la nullité de ce gouvernement qui, comme a dit un avocat célèbre dans une vidéo non moins célèbre lors d’une intervention publique “a peur de tout, a peur des mots…” en s’adressant au président et à son premier ministre. Et tout cela en plein état d’urgence prorogé !