Il y a un mois, personne n’avait entendu parler d’elle. Depuis que ses deux vidéo-clips ont été (re)postés sur Facebook, Mireille a créé la surprise et le buzz.
Elle est apparue, sortant de la voiture puis de l’eau, cheveux au vent, en fredonnant, très sérieusement, d’une petite voix fluette pas vraiment sauvage, les paroles de la poétesse Thérèse Awad Basbous : « Je suis une femme sauvage, j’ignore tout, même mon âge, pour moi la vie est un mirage… » Elle est réapparue un an plus tard, marchant au bord d’un lac, en affirmant : « J’aime vivre comme les oiseaux, dormir sur l’horizon… »
Mireille Abi Nader s’est lancée dans la « variété » comme on se jette à l’eau, avec courage, les yeux fermés, sans mesurer les conséquences de ce saut, portée par sa seule envie de « faire quelque chose de différent ». Dans la vraie vie, elle a été enseignante de littérature française et travaille actuellement au Lycée Laure Moghaïzel à « organiser des activités extrascolaires, préparer des examens… Des choses stupides, à mon avis », précise-t-elle en riant.
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Lorsqu’elle débarque bronzée, dans des vêtements entre verts et jaunes, chargée d’une belle énergie, on comprend vite ce qui anime cette femme qui ne cache pas son âge : 60 ans. Ses réponses spontanées, simples, prouvent bien qu’elle n’a rien anticipé, ni le bien ni le pire.
Célibataire, « je n’ai pas trouvé mon alter ego », confie-t-elle, « fiancée deux fois à des étrangers », sportive, elle aime surtout la vie. Et quand on lui demande de se définir en quelques mots, elle répond : « Je suis naturelle et je dis tout haut ce que les gens pensent tout bas. » Une solitaire, une femme sauvage ?
Son premier clip éponyme est né par accident : « C’était il y a trois ans, enfin trois étés – ma vie ce sont les étés, j’adore la plage, le soleil, la mer », précise-t-elle dans un débit très rapide. J’ai chanté, comme ça, spontanément. On cherchait une plage un peu sauvage, avec des palmiers. Le clip a été tourné à Bonita Bay. »
On y voit une femme, Mireille, se disputer au téléphone avec un probable amoureux et se laisser consoler par les mouettes, les vagues et la plage. Sorties tout droit des années 80, inspirées de loin par les Jean-Jacques Laffon, David et Jonathan et autres Sandy Stevens, les deux chansons semblent venir d’un autre temps. « En fait, c’est un cadeau que j’ai fait à mes amis, pour mon anniversaire ! » Produit et réalisé par C Light Studio, c’était donc une affaire entre amis, en toute discrétion.
Rebelote avec la même équipe, il y a quelques mois. Cette fois-ci, sous le titre J’aime, Mireille, en tenue hivernale, fusil sur les genoux, rend hommage à son village de Abdelleh à Batroun. « J’ai exigé de Salvador une musique à moi. Thérèse, qui aime ma folie, m’a offert ses mots. C’est aussi simple que ça. »
Postés en mai dernier, les deux vidéo-clips ont décollé sur les réseaux sociaux depuis une semaine.
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