Farida Bekhaled, 36 ans, en détention provisoire et fichée S, restera finalement en prison. Elle aurait pu être remise en liberté ce lundi à cause d’un vice de forme qui avait abouti à la non prolongation de sa détention préventive, mais il n’en sera rien.
Farida Bekhaled, fichée S, restera finalement en prison. Incarcérée en détention provisoire à la prison de Lyon-Corbas pour “association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte terroriste”, cette femme de 36 ansaurait pu être libérée ce lundi à cause d’un vice de forme, son avocate n’ayant pas été convoquée à temps à l’audience qui devait statuer sur la prolongation de sa détention. Mais d’après les informations de BFMTV, l’ordonnance de non prolongation de sa détention provisoire a été infirmée par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris, qui examinait le dossier à 14 heures ce lundi.
Contactée par l’AFP, son avocate, Florence Vincent, “attend la motivation de l’arrêt et envisage en toutes hypothèses un pourvoi en cassation”.
Imbroglio administratif
C’est à cause d’une erreur technique que cette présumée jihadiste a failli être relâchée. Son mandat de dépôt expirant ce lundi soir, Farida Bekhaled était convoquée le 14 septembre pour un débat devant le juge des libertés et de la détention sur la prolongation de son incarcération. Or selon son avocate, la convocation envoyée en recommandé est partie de Paris le 7 septembre et elle l’a reçue le lendemain, soit moins de cinq jours ouvrables avant la date de l’audience, comme le requiert le délai légal.
Le greffier du juge avait pourtant adressé cette convocation par fax le 6 septembre vers midi, selon une source proche du dossier. Mais le document n’est jamais arrivé chez l’avocate. Le greffier avait alors envoyé un recommandé le jour-même. Les délais légaux de convocation n’ayant pas été respectés, le juge des libertés et de la détention avait décidé de ne pas prolonger la détention provisoire, décision dont avait fait appel le parquet de Paris.
Trois frères en Syrie, deux autres en prison
Farida Bekhaled est incarcérée depuis 2014, après un coup de filet dans la banlieue lyonnaise. Elle vient d’une famille dont les antécédents en matière de jihad ne sont plus à démontrer: deux de ses frères, Reda et Karim Bekhaled, sont incarcérés dans le même dossier qu’elle, en lien avec le groupe islamiste Forsane Alizza, dont le ministère de l’Intérieur avait demandé la dissolution en 2012.
Tous avaient été interpellés dans le cadre d’une enquête du parquet antiterroriste de Paris sur des filières de recrutement de jihadistes vers la Syrie. Le parquet avait alors affirmé que les deux frères “nourrissaient l’ambition de mourir en martyr” et projetaient “un passage à l’acte violent imminent”. Ancien membre de Forsane Alizza, Reda Bekhaled avait trahi ses intentions lors d’une conversation téléphonique interceptée par les policiers.
Recherchés par Interpol
Des armes avaient d’ailleurs été saisies par les policiers lors de l’opération, dont un fusil d’assaut Kalachnikov prêt à tirer, ainsi qu’un gyrophare, une sirène et un brouilleur de portable.
Trois autres frères Bekhaled – Mohamed, Farid et Rafik – ont rejoint la Syrie au second semestre 2013, selon la justice, afin de combattre dans les rangs des jihadistes. Interpol a diffusé trois mandats d’arrêt internationaux à leur encontre, à la demande de la France.
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