Seuls 12 pays consacrent plus de 2,5% du PIB à la recherche, dont Israël

« La science doit peser davantage dans les décisions internationales », suggère le rapport de synthèse du Conseil consultatif scientifique, remis le 18 septembre au Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon, par la Directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova.
Unesco : seuls 12 pays consacrent plus de 2,5% du PIB à la recherche, dont Israël, avec 4,2% en 2015
Unesco : seuls 12 pays consacrent plus de 2,5% du PIB à la recherche, dont Israël, avec 4,2% en 2015

En effet, une douzaine de pays seulement (Allemagne, Autriche, Israël, Danemark, Etats-Unis, Finlande, Japon, Qatar, République de Corée, Singapour, Suède, Suisse) consacrent aujourd’hui plus de 2,5% de leur Produit intérieur brut (PIB) à la R&D. Israël a consacré en 2015 4,2% de son PIB à la recherche, ce qui le positionne en tête du peloton. « Un financement qui est loin d’être à la hauteur des enjeux », insistent les auteurs du rapport, qui « appellent les pays, même les plus pauvres, à investir au moins 1% de leur PIB dans la recherche et les pays les plus industrialisés au moins 3% ». L’effort qu’ils doivent consentir passe également par un renforcement de l’enseignement des matières scientifiques, en particulier dans les pays en développement, et un meilleur accès des filles à cet enseignement.

La science est un bien commun qui mérite d’être valorisée et utilisée à meilleur escient par les décideurs. Mais pour être en mesure de changer la donne face aux défis mondiaux, elle a besoin de plus de moyens. De fait, tous les pays doivent investir davantage dans la recherche scientifique. Telles sont quelques-unes des conclusions du rapport.

« Les sciences, la technologie et l’innovation ont la capacité de changer la donne pour relever pratiquement tous les défis mondiaux les plus urgents », notent les experts du Conseil consultatif scientifique dans leur rapport intitulé « L’avenir de la consultation scientifique pour les Nations Unies ». Elles ont également un rôle clé à jouer dans la réalisation des Objectifs de développement durable des Nations Unies d’ici 2030. A titre d’exemple, le Rapport note que les scientifiques et les ingénieurs ont amélioré l’efficacité des panneaux solaires et des turbines éoliennes beaucoup plus vite que ce qui avait été anticipé, faisant naître l’espoir que le monde puisse être capable de réduire sa dépendance vis-à-vis des énergies fossiles.

« J’estime qu’il représente une ressource d’une grande utilité pour le Secrétaire général et le système des Nations Unies dans son ensemble, qui permettra de renforcer l’action à tous les niveaux, de l’échelon local à l’échelon mondial », déclare la Directrice générale de l’UNESCO dans sa préface au Rapport.

Le Rapport plaide pour que la science soit mieux prise en compte par les décideurs politiques et pèse davantage dans les décisions. Les membres du Conseil consultatif scientifiques rappellent qu’il s’est écoulé près de 25 ans entre les premières alertes adressées par la communauté scientifique sur le changement climatique et l’adoption, en décembre 2015, de l’Accord de Paris sur les changements climatiques. « Les décisions sont souvent prises sur la base d’intérêts économiques et politiques à court terme, plutôt que sur la base des intérêts à long terme des populations et de la planète », regrettent-ils.

Si les Nations Unies seules ne sont en mesure d’apporter des solutions à tous les grands défis de la planète, elles sont les mieux placées pour fixer un cap à l’échelle internationale. « Le monde a certainement le droit d’attendre et même de demander que l’Organisation fournisse ce qu’aucune institution ne peut fournir : définir des priorités mondiales, promouvoir et coordonner la recherche et l’action pour résoudre les problèmes les plus complexes, permettre l’utilisation efficace des données à travers le monde ».

L’échange des méga données au niveau mondial fournit une illustration du rôle que pourraient jouer les Nations Unies pour favoriser un accès équitable à cette masse d’informations. Les auteurs du Rapport notent en effet que les Nations Unies, par le biais de ses agences, peuvent faciliter la collecte de différents types de données en veillant à leur qualité et leur accès. Ils appellent également de leurs vœux des projets de collaboration internationale dans ce domaine.

Créé en 2014, le Conseil consultatif scientifique du Secrétaire général de l’ONU a pour vocation de formuler des avis en matière de science, de technologie et d’innovation (STI) afin d’éclairer le travail et les décisions des Nations Unies. Il est composé de 26 scientifiques reconnus du monde entier et a pour objectif de dresser un état des lieux des besoins scientifiques afin de faire face aux défis mondiaux. L’UNESCO en assure le secrétariat. Le Conseil a produit des documents sur des thèmes tels que la révolution des données, le rôle de la science dans la réalisation des objectifs de développement durable ou encore l’étude de Delphes, qui identifie les préocupations scientifiques majeures pour l’avenir de la planète.

Ce Rapport résume les travaux menés par le Conseil au cours de son mandat, tout en fournissant des éléments de réflexion pour le fonctionnement efficace et le futur rôle du Conseil consultatif scientifique lui-même.

Source israelscienceinfo

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