Alors qu’un sondage évalue à 97% les français qui jugent la menace terroriste très élevée, certaines de nos collectivités locales acceptent des financements wahhabites pour des projets pseudo- culturels ou cultuels comme ce fut le cas à Lyon ou Nice et permettent l’implantation pérenne de cette idéologie mortifère sur notre territoire, alors que des media, qualifiés par Marcel Gauchet ou Brice Couturier de Parti des media, flirtent de façon ambigüe et dangereuse avec les limites acceptables.
Ce n’est pas faute d’être alertés par de sérieuses études. Cette semaine, Pierre Conesa, membre du Comité de réflexion stratégique du Ministère de la Défense, enseignant à Sciences-Po et intervenant régulièrement dans Le Monde diplomatique et diverses revues de relations internationales, nous rappelle, Dans Dr Saoud et Mister Djihad 1, que l’Arabie saoudite dépense des milliards de dollars pour étendre sa sphère d’influence religieuse à travers le monde, donc en France : L’Arabie saoudite est à l’origine de cette idéologie politico-religieuse que l’on appelle salafiste pour ne pas dire wahhabite, afin de préserver nos intérêts stratégiques et commerciaux avec le royaume, nous explique l’agrégé d’histoire. Le wahhabisme est la version la plus antisémite, homophobe, sectaire, misogyne et raciste de l’islam. On peut toujours réduire le califat de Daech à une portion de territoire, cela ne tuera pas la matrice idéologique qu’est l’Arabie saoudite. Voilà pourquoi on trouve ensuite dans des mosquées de nos métropoles régionales et de nos banlieues des imams radicalisés et rétrogrades qui prônent un islam en totale opposition avec ce qui fut notre modèle de société.
DAESH ET WAHHABISME : MÊME IDÉOLOGIE
Qui aujourd’hui peut nier le postulat de départ qui pose Daesh et le wahhabisme comme procédant de la même idéologie ? Reçu le 9 septembre par Régis Debray dans Les Discussions du soir , Pierre Conesa montra, grâce à une étude exceptionnelle sur les dessous du royaume le plus puissant et le plus secret au monde, comment Riyad exporte le salafisme dans le monde et nous explique comment la diplomatie religieuse de l’Arabie saoudite constitue un étrange trou noir dans l’analyse du radicalisme qui affecte l’islam aujourd’hui, démontrant que si le salafisme, mouvance la plus intolérante et sectaire de l’islam, est devenu si conquérant, c’est qu’il est le seul, parmi tous les radicalismes religieux qui pourrissent la planète, à bénéficier de l’appui constant d’un pays doté d’immenses moyens : le royaume saoudien, ce royaume aux deux visages, celui conciliant de la dynastie Saoud et celui plus agressif du salafisme, propagandiste du djihad, qui a depuis des décennies développé une stratégie religieuse pour conquérir la communauté musulmane, mais aussi l’Occident, sans apparaître comme un ennemi grâce à un soft power original, hybride des systèmes américain et soviétique.
En introduction de Dr Saoud et Mr Djihad, il dénonce sans détour la responsabilité de l’Arabie saoudite dans le développement du terrorisme djihadiste et détaille pour ce faire une diplomatie religieuse soutenue par les énormes revenus du pétrole pour que le wahhabisme, la doctrine la plus littéraliste et fondamentaliste de l’islam, prenne l’ascendant sur toutes les autres formes d’islam. Il rappelle que 15 des 19 terroristes du 11 Septembre et 115 des 611 prisonniers de Guantánamo sont des Saoudiens et démantèle la stratégie de mise en place du panislamisme, qui s’inspire du soft power à l’américaine et de la propagande soviétique. Des moyens énormes, Riyad dépensant à peu près autant pour sa diplomatie religieuse que pour son armement, soit environ 7 à 8 milliards de dollars par an, le tout au service d’une politique publique, des fondations privées, des associations, des universités tirant toutes dans le même sens et diffusant une idéologie totalitaire s’appuie sur la formation de cadres internationaux à l’Université de Médine, comme le fit l’Université de l’Amitié des Peuples Patrice Lumumba à Moscou en d’autres temps . Cette politique touche les pays du premier cercle, comme le Pakistan, sanctuaire de la résistance afghane antisoviétique et des djihadistes internationaux financés par Riyad, où les Saoudiens ont imposé des écoles qui ont concurrencé les madrasas deonbandi, mais vise aussi tous les pays à minorité musulmane, explique l’auteur dans La Tribune de Genève du 11 septembre: Le bras armé de cette diplomatie, c’est la Ligue islamique mondiale. Elle est toujours dirigée par un Saoudien, ne publie jamais son budget et finance des mosquées et des universités partout sur la planète.
La ligue islamique mondiale, Pierre Conesa l’appelle le faux-nez de la diplomatie saoudienne, dont la seule vocation est de diffuser le wahhabisme et non l’islam, finançant de nombreux lieux de culte, notamment en Europe, qui leur doit les grandes mosquées de Genève et Zurich. Ce faisant, l’Arabie saoudite, dont les ressources s’amenuisent au gré des baisses du cours du pétrole, reprend judicieusement la main, implantant dès les années 90 dans un choix stratégique judicieux ces relais dans les sociétés communautaristes du monde occidental comme le Canada ou la Grande-Bretagne, sous forme de tribunaux islamiques et autres écoles coraniques.
L’historien s’étonne que ce soient des pays musulmans comme le Maroc, l’Algérie et même le Pakistan qui dénoncent aujourd’hui cette influence déstabilisatrice, et non les pays occidentaux, la France par exemple poursuivant ses relations commerciales avec l’Arabie Saoudite par la vente des Rafales, l’argent, on le sait, n’ayant définitivement pas d’odeur.
Suleiman Mourad, professeur d’histoire et de civilisation de l’islam au Smith College, dans le Massachusetts, explique sur LePoint.fr que la salafisation des esprits est en marche. Dans La Mosaïque de l’islam 3, il nous prévient lui aussi que la vision fondamentaliste de l’islam est en train de devenir la norme et nous rappelle que l’islam n’est pas un, mais multiple, et que pourtant, les musulmans comme les non-musulmans finissent par croire que le seul vrai, c’est l’islam littéraliste, celui des salafistes : Nous vivons de plus en plus sous le régime de la pensée unique, celui d’un islam d’inspiration wahhabite ou salafiste dont la plupart des musulmans comme les non-musulmans finissent par penser qu’il est le seul véritable islam. Progressivement, la salafisation des esprits est en marche, écrit-il, expliquant ce succès par le fait que les musulmans modérés ont eu tendance depuis la Première Guerre mondiale à ne plus s’intéresser vraiment à la religion, considérant qu’elle ne pouvait répondre aux problèmes économiques et sociaux que rencontraient leurs pays et ont de ce fait abandonné le terrain religieux aux plus radicaux, qui étaient aussi les plus prosélytes. S’il reconnaît qu’il existe des penseurs musulmans capables aujourd’hui de proposer une alternative au discours salafiste, que certes un discours réformateur existe, il estime que ces voix sont inaudibles, voire menacés, par les islamistes, mais aussi par les musulmans modérés, gangrénés par la théorie du complot, qui considèrent ces penseurs comme des traîtres et leur reprochent de vouloir réformer une religion censée être parfaite, et de pactiser avec l’ennemi, l’Occident.
L’islam est devenu la proie du politique, et les réformateurs ont d’autant moins de poids que les Occidentaux les tiennent pour non représentatifs. Il est relayé par Fatiha Boudjahlat qui fustige ceux, partenaires dans le crime, qui n’ont qu’une obsession : faire rendre gorge à l’arrogante République française et interdisent ou criminalisent l’émancipation, c’est à dire l’autonomie, la pensée par soi-même, et n’hésite pas à mettre Edwy Plenel, Tariq Ramadan et autres Houria Bouteldja du Parti des Indigènes de la République dans le lot.
Nous tous, depuis si longtemps, avons plié l’échine, voire collaboré par une odieuse lâcheté: les britanniques mirent presque 20 ans avant d’expulser vers le Liban Omar Bakri, poursuivi en Syrie pour attentat terroriste et réfugié à Londres depuis 1986, connu pour ses déclarations violentes menaçant l’Occident ou approuvant les attentats du 11 septembre : il aura en effet fallu les attentats de Londres en 2005 pour qu’ils se décident. L’extradition d’Abou Hamza, poursuivi par la justice égyptienne et entré en Grande Bretagne en 1979 avec un visa étudiant, Londres la refusa en raison du risque de condamnation à mort qu’il encourait et n’arrêta l’individu qu’en 2004 en vertu de la loi Terrorism Act, et parce que pas moins de onze des quinze charges qui pesaient contre lui furent retenues, de l’incitation au meurtre de citoyens britanniques à la haine raciale en passant par la détention d’explosifs. Londres extrada enfin Abou Hamza Outre-Atlantique : Le Londonistan, qui accueillit dès les années 90 des prédicateurs islamistes, vient-il de fermer ses dernières boutiques, se demandait l’essayiste dans boulevardvoltaire.fr et sur diploweb.com lors de la parution de La fabrication de l’ennemi ou comment tuer avec sa conscience pour soi4 .
Chez nous ? Chez nous, Rachid Ramda, responsable des attentats de Paris en 1995 et dont l’extradition était là aussi demandée, fut protégé pendant dix ans, en raison notamment du risque de torture encouru dans les locaux de la police française. Chez nous, Varoujan Garbidjian, condamné à la prison à vie en 1985 par la justice française pour l’attentat terroriste de l’aéroport d’Orly en 1984, fut libéré en 2001 et extradé vers l’Arménie qui l’accueillit en héros, l’amnistia et le récompensa. Chez nous, les militants de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple, auteurs en Iran des attentats qui tuèrent la moitié du gouvernement en 1981 et le président de la République islamique en 1982 furent accueillis en qualité de réfugiés politiques : ah, il est vrai que Téhéran ne demanda pas leur extradition mais répliqua à l’accueil français par une série de treize attentats dont celui de la rue de Rennes en mars 1986.
Ça, ça concernait ce qui fut notre noble conception démocratique de l’asile politique. Nous serions-nous un jour leurrés et en ce cas, ayant perdu, aurions-nous au moins retenu la leçon. Rien n’est moins certain si l’on en juge des rapports incestueux entre politiques et islamistes, dont l’essayiste Waleed Al Husseini rapporta récemment un énième exemple, en pointant du doigt cette Marche pour la Paix qui vit marcher, main dans la main, la députée-maire socialiste de Denain, Anne-Lise Dufour-Tonini, et Hassan Iquioussen, islamiste notoire, membre de l’UOIF et proche de Dieudonné, prédicateur à l’antisémitisme avéré, complotiste décomplexé, pour qui l’affaire Merah est une manipulation du gouvernement, un homme qui réclame une loi contre le blasphème et se bat contre celle interdisant le voile, un adepte de la Taqqiya, un ennemi avéré de ce que nous sommes, de notre démocratie et de notre République ; cet homme, une députée-maire vendit son âme par pur électoralisme en s’exhibant avec lui, lui qui défend la même idéologie que les assassins qui nous tuent et qui présentent leurs revendications religieuses après chaque carnage : renoncez à la laïcité et vous obtiendrez la paix sociale.
Leur servir nos territoires sur un plateau, c’est une forfaiture, écrivit alors Céline Pina quand des photos montrèrent le frère musulman vêtu des couleurs du drapeau de l’Etat Islamique, spécialiste de la Taqqiya, se jetant chaleureusement dans les bras de sa chère protectrice socialiste, cette effusion consentie tordant certes le cou au rigorisme islamiste radical qu’il enseigne à ses jeunes disciples depuis toujours : c’est que les intérêts financiers, immobiliers et politiques passent avant tout pour cet influent Frère musulman membre de l’UOIF que la vidéo postée par Waleed Al Husseini nous montre parlant avec cynisme de son amie la maire de Denain et de la façon dont il fabrique un électorat et un vote musulman.
https://www.facebook.com/AlHusseini.Waleed/videos/1383311425030093/
Chez nous ? Chez nous on ne parle plus que d’Abdelfattah Rahhaoui, ce directeur de l’école confessionnelle musulmane toulousaine hors-contrat, l’école Al-Badr, à l’ouverture de laquelle s’opposa l’Education Nationale à la rentrée et que défend depuis, sans relâche, le CCIF. Abdelfattah Rahhaoui n’a eu de cesse de prendre des positions critiques en direction des autorités locales, en qualité de simple citoyen. Il est un imam adepte des prêches sexistes et homophobes sur You tube et son hyper activité sur les réseaux sociaux nous a bien facilité le travail, ses vidéos démontrant sa vision ultraconservatrice de la famille, ses prises de position contre la théorie du genre qu’il rend responsable de tous les travers, sa haine du lobby LGBT, l’homme ne reculant devant aucun propos homophobe et accusant le gouvernement et les non-musulmans de pervertir les enfants dans un contexte social déjà pervers, comparant pour ce faire homosexualité et zoophilie.
PROFESSEUR DE RELIGION DE SOUAD MERAH
Ce participant à la Rencontre Annuelle des Musulmans de France de l’UOIF qui est surveillé, parce qu’il fut l’ancien professeur de religion de Souad Merah, sœur du terroriste Mohamed Merah, vous savez, cette jeune fille qui se disait fière des actes de son frère Mohamed et pensait du bien de Ben Laden, parce qu’il justifia les propos pour le moins discutables de son élève par le fait que cette femme d’une grande humanité ne supportait pas les injustices, concluant : Elle est engagée pour la cause palestinienne et je suis d’accord avec beaucoup de ses engagements. Retenez son nom : Abdelfattah Rahhaoui, celui-là même qui, lorsqu’il fut placé en garde à vue en mars 15 à la SRPJ de Toulouse pour travail dissimulé dans son établissement et outrages aux inspecteurs du travail, mit cette garde à vue sur le compte de ses propos sur l’attentat de Charlie Hebdo qui auraient déplu aux autorités et annonça à l’occasion sa collaboration avec Alain Soral, ajoutant que son intime conviction était que le citoyen musulman en France aujourd’hui avait pris la place du juif d’hier, propos relayé aussitôt par le site en ligne d’Alain Soral. Celui qui n’hésita pas à apporter son soutien à l’association salafiste Sanâbil, cette association créée en 2007 et qui se présente comme une association de soutien moral, spirituel et financier aux détenus musulmans, Sânabil, présidée par Bilal Bonamba, ami de Fabien Clain, l’un des principaux bourreaux français de Daesh, proche de Mehdi Nemmouche, terroriste du musée juif de Bruxelles et de Sabri Essid, demi-frère de Mohamed Merah, Sânabil, une association qui apparaît également dans le dossier des attentats de janvier 2015, Amedy Coulibaly, sa compagne Hayat Boumediene, et autres comparses se retrouvant à l’automne 2014 lors d’un pique-nique organisé par l’association. Tout ça n’empêche pas Abdelfattah Rahhaoui d’apporter son total soutien à Sanâbil, tout ça n’empêche pas le CCIF d’appeler ouvertement à soutenir Abdelfattah Rahhaoui, et tout ça n’empêche pas nos dirigeants de permettre l’existence d’un CCIF qui continue à défendre le fait de confier des enfants à l’école dirigée par un Abdelfattah Rahhaoui, sous le prétexte que l’Etat décidément s’échine à nuire aux musulmans, nous explique Carla Parisi dans l’excellente enquête consacrée à l’école Al Badr sur le site Ikhwan Info.
Le Parisien du 12 septembre nous apprend que le centre culturel logé au sein de la mosquée Bismillah de Sarcelles va recevoir 150 000 euros d’argent public et que l’Association des Musulmans d’Inspiration Sunnite en France, par la voix de Sabar Ladj, son secrétaire général, remercie chaleureusement François Pupponi. Sabar Ladj ? Vous ne saviez pas son nom ? Allez sur sa page Facebook et regardez son image de profil : ce n’est rien moins que le logo des islamistes radicaux Frères Musulmans, la main de rabaa étant le signe de ralliement des Frères Musulmans. Ils sont nombreux, les cas similaires de financement public de l’islamisme ou de prêts de terrains municipaux par les maires PS et LR : lisez Ces maires qui courtisent l’islamisme , la seule enquête sur le sujet.
L’EMPRISONNEMENT DES PERSONNES FICHÉES S
Pendant ce temps, Amar Lasfar, le Président de l’UOIF, interviewé le 15 septembre par un Elkabbach pour le moins complaisant sur Europe 1, s’il ne minimisa pas la gravité de la situation ni n’esquiva ses responsabilités dans la radicalisation de certains individus, évoqua toutefois celles de toutes les sphères de la société : C’est grave ce qui nous arrive. Une guerre terroriste nous est déclarée, Bien sûr que nous sommes responsables, en tant que citoyens, imams, leaders associatifs. Mais nous sommes tous responsables, journalistes, politiques, la justice, la police, toute la société doit se sentir responsable. Il ajouta que si les politiques n’avaient pas créé le phénomène, ils surfaient dessus, assurant que les terroristes n’avaient pas fréquenté les mosquées ni n’étaient passés par les organisations islamistes, citant à l’appui de sa thèse le sociologue Olivier Roy qui affirme que nous sommes en train d’assister à l’islamisation de la radicalité et s’opposant enfin, sans que lui fût apportée la moindre contradiction, à l’emprisonnement préventif des personnes fichées S, affirmant que ce ne serait plus la France, ce serait l’apartheid, ce serait des citoyens à deux vitesses. On ne peut pas condamner quelqu’un, emprisonner quelqu’un sans lui avoir donné un procès et fourni un avocat s’il n’en a pas les moyens, bref tentant de montrer que, concernant l’antiterrorisme, le contrôle de certaines mosquées par l’UOIF prévaut sur les directives d’État.
Le même jour, Mohamed Bajrafil, imam d’Ivry-sur-Seine, fut celui que France 2 choisit d’inviter dans L’émission politique pour questionner Nicolas Sarkozy. Reprenant l’exact discours du Président de l’UOIF et prônant donc un retour au salafisme véritable et une autre façon de faire société, cet idéologue réactionnaire, en rupture complète avec les règles républicaines, ne fut ni contredit ni questionné plus efficacement par les journalistes présents.
A son tour, France-Info aussi se fit le porte-parole ambigu d’un salafisme apaisé, prétendant normaliser le fondamentalisme islamiste lorsque la chaîne diffusa le lendemain un sujet où dialoguaient paisiblement, à Nice, sur l’espace de recueillement dédié au carnage du 14 juillet, deux femmes, dont une portait le niqab. Le HuffPost interroge la journaliste de France Info, laquelle admet que son équipe s’est rendue dans le cadre d’un reportage à Nice en compagnie de Nekkaz, vous savez, ce monsieur qui paie les amendes des femmes en niqab ou en burqa, et, évidemment, on apprend que la femme en niqab s’appelle Stéphanie Lécuyer, militante déjà interviewée par L’Express le 1er juillet 2014 au sujet de sa conversion à l’islam et du port du voile intégral.
https://www.facebook.com/franceinfovideo/videos/1281124715264357/
S’il est intéressant de noter que Lasfar et Bajrafil font tous deux partie du CFCM, ce Conseil qui n’a jamais dénoncé les dérives salafistes et fréristes sectaires de ses membres, quand il ne les a pas couvertes, il est incontestable que ces passages médias inscrivent les mouvements fréristes et salafistes, considérés comme terroristes dans de nombreux pays du Moyen-Orient, comme des normalités, et qu’il est légitime de se demander pourquoi ces chaînes n’invitent pas un Abdennour Bidar ou un Ghaleb Bencheikh.
COMPATIBILITÉ DE L’ ISLAM AVEC LA RÉPUBLIQUE
J’aurais pu encore vous parler de l’Imam de Tourcoing ou de l’Imam Abdelali Mamoun et de tant d’autres accommodements dont la note se paiera en mai 2017. Mais je choisis de vous dire que mercredi 28 septembre, M6 diffusera le premier numéro du magazine Dossier tabou, consacré à la compatibilité de l’Islam avec la République, la chaîne expliquant avoir découvert, lors de l’ enquête de ses journalistes, que plusieurs courants de l’Islam se livraient à une sévère concurrence sur le territoire national, tous financés, contrôlés, instrumentalisés par des puissances étrangères : Aujourd’hui, ce sont les porte-voix de l’Arabie saoudite, de l’Algérie, du Maroc ou de la Turquie qui s’expriment le plus souvent dans les mosquées. Nous avons découvert que les imams les plus extrémistes gagnent du terrain aux dépens de modérés républicains, parfois menacés de mort et ajoutant que l’UOIF tente de mettre la main sur l’ensemble des musulmans de notre pays, de grignoter peu à peu l’espace public au nom de la liberté d’expression pour installer la charia en France à coups de discours homophobes, antisémites et favorables à la lapidation des femmes, et l’on apprend que d’anciens Frères Musulmans ont accepté de témoigner pour dévoiler la stratégie cachée du mouvement qui veut former les élites islamistes de demain.
On l’aura compris : dans sa forme, l’islam est un mode de vie complet, doté de composantes religieuses, légales, politiques, économiques, sociales et militaires, la composante religieuse servant à masquer toutes les autres. L’islamisation d’un pays débute lorsqu’il y a suffisamment de revendications d’accommodements religieux qui sont satisfaites par nos sociétés ouvertes à la diversité culturelle et à la tolérance : alors les autres composantes qui s’infiltrent progressivement.
Il paraît qu’un Congrès sur l’islam s’est tenu à Grozny en Tchétchénie du 25 au 27 août, réunissant plus de 200 dignitaires religieux, oulémas et penseurs musulmans venus d’Égypte, de Russie, de Syrie, du Soudan, de Jordanie et d’Europe, et que lors de cette conférence, qui s’est déroulée sous l’égide conjointe du président égyptien Abdelfattah Al Sissi et du président russe Vladimir Poutine, les responsables musulmans auraient condamné le wahhabisme, ce courant qui conduisait forcément au terrorisme…
Sarah Cattan
[1] Dr Saoud et Mr Djihad, Pierre Conesa, préface d’Hubert Védrine, Editions Robert Laffont, septembre 2016.
[2] Article de Jane King, chargée de recherches à l’I.S.E.A et à L’I.E.D.E.S, Tiers Monde, 1964, N°17.
[3] Edité par l’Institut d’études avancées de Nantes-Fayard, 2016.
[4] Paris, Robert Laffont, 2011.
[5] Editions Tatamis.
Le lien ouvrant la deuxième video, le reportage “monté” par Franceinfo télé présentant un prétendu dialogue serein entre ces deux femmes, eh bien je n’arrive plus à l’ouvrir ici. Mais en copiant le lien sur google, le reportage lamentable est toujours en ligne. il mérite d’être regardé.
MABROUK.
Un peu touffu quand même vu le nombre de choses disparates traitées.
Une meilleure organisation graphique des chapitres, peut-être numérotation, quelque titres en « gras », soulignés, guillemets…
Histoire d’éviter l’impression de sauter du coq à l’âne.
L’islam n’est compatible avec rien d’autre que lui-même.
La grande ambiguïté pour l’islam, comme d’ailleurs pour le judaïsme, c’est que le Coran et la Thora sont des tuteurs qui donnent des règles de vie. Ils disent comment faire sur de nombreux domaines comme les lois, la médecine, la nourriture, les fêtes, les rites.
Reste à savoir jusqu’où on peut appliquer ces règles dans un pays dont ce n’est pas la constitution. Les imposer constitue un signe d’envahissement.
Mon cher Abraham, cher ami, je ne peux pas vous laisser comparer Coran et Torah. Certes, deux religions du Livre. Mais je livre à votre intelligence un court extrait d’un article paru récemment dans La Croix, “Le judaïsme et ses risques : parole première et fondamentalisme”, où Yann Boissière, rabbin ( certes du MLF ), dit que si pour une religion du livre, le risque de fondamentalisme a toute chance de passer par le texte, il n’en est rien pour le judaïsme, car si la Révélation du Sinaï fonde bien une autorité première, la tradition rabbinique en propose très tôt une vision ouverte. La parole de Dieu serait comme un marteau qui frappe le rocher, écrit-il : de même qu’il produit plusieurs étincelles, « de même un verset produit une multiplicité de significations » (Talmud, San. 34a). L’interprétation est reconnue comme nécessaire, la divergence recherchée. Il ajoute que selon les Sages, la loi orale, à savoir toute l’exégèse ultérieure portant sur la loi écrite, a été donnée en même temps que la Loi écrite, avec le même statut de révélation, et qu’en conséquence, le littéralisme est la pire compréhension de la Révélation. Ainsi, toute la littérature rabbinique “chérit la culture du dissensus”, et la question de l’autorité interprétative fait pareillement l’objet d’un traitement audacieux. Une page du Talmud voit un rabbin répondre à Dieu qu’Il n’a plus à intervenir dans la discussion entre Sages : c’est la discussion rationnelle qui prévaut désormais, et les décisions se prennent à la majorité. Il est du MLF me direz-vous? C’est bien la différence, car les musulmans l’ont-ils, ce choix d’être des dissidents ?
J’entends bien qu’il y a la Thora écrite ET la Thora orale. Il y a aussi le Talmud qui est une analyse des loi, ayant disséqué tous les cas particuliers. A force de chamaille…..
La Thora admet la lapidation dans son principe, bien qu’elle ne la pratique pas.
En dehors d’Israël, de toute façon, pour les juifs, la loi rabbinique est vassale de la loi du pays. Il n’a jamais été question de rejeter ou contourner la loi du pays. Dans notre histoire, quand on n’a pas aimé un pays, on l’a quitté!
C’est ce que je voulais dire.
Abraham est mon 2ème prénom, mais mon préféré.
Le sondage de l’institut Montaigne ne dit que ça. Même s’il nous est vendu avec des sous-titres alléchants du type “l’Islam de France, une population jeune et diverse” par Le Monde . Gil Taieb, Hagai Sobol, et votre serviteur ici même se seront fait le relai de cette menace. Oui Gil Taieb à chacun de résister . J’aurais aimé être légère.
La comparaison entre Judaïsme et Islam (religions manifestement cousines) passe évidemment par le Talmud et aussi les interprétations ultérieures.
La Thora étant souvent impossible à appliquer (voire à comprendre) en l’état, toutes les exégèses sont légitimes et bienvenues et l’effort d’adaptation aux conditions changeantes de vie continue encore et toujours.
Aucune limite n’y est imposée aux sages dans leurs débats contradictoires visant surtout à fixer une jurisprudence;
on peut tout contester sauf le dogme fondateur : que la Thora, d’essence divine, fut donnée à Moise sur le mont Sinaï et en conséquence on a le droit d’interpréter mais non d’y modifier quoi que ce soit.
Chère Sarah,
J’admire ton talent et ton courage. Comme d’habitude ton texte est très bien documenté, plein de références. Comme je te suis depuis mon iPhone assez réduit visuellement, peut être pourrais tu synthétiser davantage pour une lecture plus rapide et plus aisée. C’est une suggestion en ce qui concerne la forme.
J’ai aussi une remarque pour le fond. Venant d’un pays lideur des pays non alignés (je croyais très fort à la coexistance pacifique) je suis gênée par la mise sur le même plan Moscou et Ryad. Bien sûr L’Union Soviétique avait aussi ses méthodes contestables. Mais en aucun cas comparables avec l’Arabie Saudite, plutôt proche du fascisme. Sa politique religieuse a un projet dominateur, meurtrier. Notre malheur commun c’est leur richesse et le petrole.
Dans les années 1950/60 les pays non alignés cherchaient à se libérer de la colonisation. La Yougoslavie de cette époque fut leur partenaire développant la coopération équitable. Cela fut anéantie, bien entendu. Les idées humanistes et progressistes soutenues par Indira Ghandi, Nasser, Tito et bien d’autres ont étaient trahies. Qui s’en souvient encore ?