Michael Karayanni, 1er doyen arabe israélien de la Faculté de Droit de Jérusalem

Issu d’une famille chrétienne grecque orthodoxe, Michael Karayanni prendra ses fonctions début octobre au sein de l’Université hébraïque de Jérusalem.mickael_moussa_karayanni

L’annonce officialisée, fin juin, n’est guère passée inaperçue. Le professeur  Michael (dit Mousa) Karayanni a  été élu à l’unanimité au poste de 22e doyen de la Faculté de Droit de l’Université hébraïque de Jérusalem. Une promotion qui a une portée symbolique puisque jamais cette faculté n’avait nommé à ce poste un universitaire arabe israélien.

Issu d’une famille chrétienne grecque orthodoxe de Kafr Yasif (en Galilée), Michael Karayanni, 52 ans, s’est imposé comme un expert en droit civil, droit international privé et en questions de droit et de multiculturalisme. Marié et père de trois enfants, il réside dans le village mixte judéo-arabe de Neve Shalom/Wahat-as-Salam (lire notre encadré) entre Jérusalem et Tel-Aviv. Son ouvrage le plus récent s’intitule Les Conflits dans le conflit : un conflit dans l’étude des lois sur Israël et les territoires palestiniens, publié par Oxford University Press en 2014.

Formé à l’Université Bar-Ilan, à l’Université George Washington, à l’Université hébraïque de Jérusalem et à l’Université de Pennsylvanie, Karayanni a occupé plusieurs postes au sein de l’Université hébraïque. Celui de directeur académique au Centre Minerva pour les droits de l’homme (2004-2006); puis de vice-doyen de la Faculté de droit (2006-2008); et enfin de directeur de recherche législative et de droit comparé à l’Institut Harry et Michael Sacher (2008-2012). Récipiendaire du prix d’excellence Allan Bronfman pour sa thèse de doctorat en sciences humaines et en droit (2000), du prix Zeltner pour les jeunes chercheurs (2002) et du prix du recteur (2011), il a également mené une carrière à l’international, en officiant comme professeur invité dans les Universités de Melbourne, Stanford, Yale, Princeton ou encore à l’Institut Max Planck à Hambourg.

Reste une question essentielle : la nomination de Michael Karayanni représente-t-elle un « pas en avant historique » pour les Arabes israéliens, comme l’a fait valoir le leader travailliste Yitzhak Herzog ? Ou le couronnement du juriste n’est-il que l’exception qui confirme la règle ?

Pour l’heure, force est de constater que les Arabes israéliens sont encore sous-représentés dans le corps professoral de l’enseignement supérieur. Sur les 174 membres chevronnés des institutions académiques financées par l’Etat, seuls 2% font partie de cette minorité. Pour une raison simple : le concept de « discrimination positive », très populaire aux Etats-Unis, n’a pas cours dans l’Etat hébreu. Au point qu’à en croire le professeur Yousef Jabareen de l’Institut Technion de Haïfa, « la proportion de professeurs arabes employés dans les facultés israéliennes fait partie des plus faibles au monde ». Reste que cet universitaire passé par les rangs de Harvard et du MIT, a pour sa part décliné un contrat de travail en provenance de la prestigieuse faculté américaine de Yale pour officier en Israël et apporter sa contribution « à la société ». Tout un symbole.

Neve Shalom/Wahat-as-Salam, enclave pacifiste

En hébreu comme en arabe, son nom signifie « Oasis de paix ». Tout un programme pour un lieu atypique. Situé entre Jérusalem et Tel-Aviv, ce village coopératif s’affiche en effet comme une enclave pacifiste dans un pays marqué par le conflit israélo-palestinien. Fondé en 1970 par le frère dominicain Bruno Hussar (1911-1996), il regroupe à la fois des familles juives et des familles arabes palestiniennes (musulmanes ou chrétiennes). Sa principale activité ? « Le travail éducatif pour la paix, l’égalité et la compréhension entre les deux peuples », proclame le site internet du village. Symbole de la coexistence, Neve Shalom/Wahat-as-Salam s’est aventuré récemment sur un autre terrain, avec l’édification d’un « mémorial alternatif », baptisé la « forêt des Justes ». L’ambition de ce projet initié par un résident du village, Yair Auron, par ailleurs spécialisé dans l’étude des génocides à l’Université ouverte d’Israël, est précisément de commémorer les « Justes » de tous les génocides. Y compris certains « Justes parmi les Nations » qui n’ont jamais été reconnus par Yad Vashem. Au cours des six dernières décennies, le Mémorial de Jérusalem a décerné le titre de « Juste parmi les Nations » à 26.100 citoyens non juifs, issus de 50 pays.

Source cclj

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4 Comments

  1. S’il est issu d’une famille chrétienne grecque orthodoxe pourquoi dans le titre le présenter comme un arabe israélien ? L’immense majorité des chrétiens d’Orient ne sont pas ethniquement des arabes.

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